Étude sur le bien être des travailleurs et le succès des entreprises : moins de diversité de genre double le risque de burn-out

​Réduire l’absentéisme pour améliorer les performances d'entreprise et donc diminuer le burn-out.

  • Une étude menée par Securex et GraydonCreditsafe met en lumière les liens entre l'absentéisme et les performances de l'entreprise, tout en identifiant les caractéristiques spécifiques de l'entreprise qui influencent le risque de burn-out.
  • Les entreprises dans lesquelles la diversité de genre est faible présentent un risque de burn-out deux fois plus élevé. De même pour les entreprises dont les performances sont faibles et celles qui réalisent moins de bénéfices.
  • La rotation du personnel et l’absentéisme à court et à long terme entraînent une baisse de la productivité du travail et une détérioration de la santé financière des entreprises. De plus, le type de contrat, le niveau du salaire, la région, le secteur et le nombre de travailleurs sont directement liés aux performances de l'entreprise.

Bruxelles, le 14 mars 2024 - Une nouvelle étude menée par Securex et GraydonCreditsafe auprès de 48 564 entreprises en Belgique souligne l’existence d’un lien entre la santé financière d'une entreprise, l'absentéisme de longue durée ou pour cause de maladie et le risque de burn-out. Par conséquent, le taux de rotation du personnel, l'absentéisme à court et à long terme ainsi que les contrats flexibles baissent les performances de l'entreprise. Associés à la région, au secteur et au nombre des travailleurs, ils expliquent près d'un cinquième de la productivité. Les travailleurs des entreprises performantes et plus rentables sont donc moins exposés au risque de burn-out. D'autres caractéristiques de l'entreprise jouent également un rôle. Par exemple, les entreprises dans lesquelles la diversité de genre est faible courent un risque de burn-out deux fois plus élevé.

« L'attention portée à la diversité et au bien-être est une condition préalable à la santé financière d'une entreprise », suggère Heidi Verlinden de Securex

Entreprises moins exposées au risque d'absentéisme et de burn-out

L'étude s'est intéressée aux caractéristiques d’entreprises qui influencent l'absentéisme sur le lieu de travail et les environnements d'entreprise dans lesquels les risques sont faibles. Il est frappant de constater que la diversité de genre au travail joue un rôle important. Les entreprises avec une plus faible répartition des genres ont presque deux fois plus de risque (1,98 fois plus) de cas d'absence pour cause de maladie d’une durée de trois mois, ce qui correspond souvent à un burn-out.

Les entreprises en difficulté financière créent souvent des environnements de travail stressants. Une mauvaise santé financière de l'entreprise augmente le risque de maladie et de burn-out. En même temps, cela entraîne une baisse de la productivité, ce qui aggrave encore les résultats de l'entreprise. Les bénéfices sont également un indicateur de risque de burn-out dans une entreprise. Les 25 % des entreprises les moins rentables ont 1,47 fois plus de risque de cas de maladie de longue durée que les 25% les plus rentables.

Eric Van den Broele, directeur research & development chez GraydonCreditsafe : « Je trouve particulièrement frappant que les entreprises dont la main-d'œuvre évolue fortement vers l'égalité des genres présentent par la suite beaucoup moins de risque de burn-out. Ceci est conforme aux études précédentes dans lesquelles nous avons montré, par exemple, un lien étroit entre l'égalité des genres et la résistance aux chocs dans les entreprises. En outre, cela montre que les objectifs de transition ESG, y compris les objectifs sociaux, ont vraiment du sens et, en fin de compte, rendent nos entreprises plus rentables. »

Indicateurs d'une meilleure productivité du travail

Au sein même d’une entreprise, plusieurs facteurs influencent les performances de l'entreprise. Contrairement à une idée répandue, l'absentéisme a toujours un impact négatif, non seulement s'il est inférieur à un mois, mais aussi s'il est supérieur à un an. Dans le cas de l'absentéisme de courte durée, l'impact pour l'employeur se fait immédiatement ressentir : il doit garantir un salaire sans aucune contrepartie en termes de performance. Les coûts indirects tels que la charge de travail des collègues rentrent également en compte. En cas d'absentéisme de longue durée, il y a aussi un impact direct sur le coût salarial par heure prestée, étant donné que le remplacement structurel coûte généralement plus cher par heure et que les coûts continuent à s'accumuler pour le travailleur absent. À cela s'ajoutent les coûts liés au recrutement et à la formation des remplaçants et à leur efficacité, qui n'est pas immédiatement optimisée.

La rotation du personnel a logiquement un impact négatif sur les performances en raison de la perte de connaissances et d'expérience. D'autres coûts deviennent encore plus importants lorsque les travailleurs quittent l'entreprise au cours des six premiers mois (« fast quitters »)1. Il s'agit d'indemnités de licenciement, mais aussi de frais de recrutement et de formation pour les nouveaux travailleurs.

Heidi Verlinden, research project manager chez Securex, explique :« Il est erroné de penser qu'investir dans le bien-être ne se traduit pas par des bénéfices nets plus élevés. Ces paramètres qui prédisent les performances financières des entreprises soulignent à quel point il est important pour elles de se concentrer sur le bien-être de leurs travailleurs. Des collaborateurs en bonne santé, compétents et engagés, qui se sentent valorisés, restent plus longtemps fidèles à l'entreprise et risquent moins de tomber malades (à long terme). »

En outre, il existe un lien entre les types de contrats des travailleurs, les salaires bruts et les performances de l'entreprise. Une proportion plus élevée de contrats étudiants réduit le coût salarial par heure prestée dans une entreprise, mais est associée à une productivité globale du travail plus faible et à une moins bonne santé financière l'année suivante.

L’étude montre un lien entre la productivité d'une entreprise et son emplacement, sa taille et son secteur d'activité. L'employeur a ici moins d'influence, mais ces facteurs impactent néanmoins la productivité.

Obligation de reporting sur les objectifs de développement durable ESG

L’étude intervient à un moment où les entreprises sont soumises à une forte pression pour rester compétitives dans un contexte de pénurie persistante de main-d'œuvre et d'un groupe de 500 000 inactifs en Belgique. À partir de cette année et conformément à la nouvelle Directive européenne sur les rapports de la durabilité des entreprises (CSRD), ces dernières sont également tenues à une plus grande transparence en matière de développement durable. Cette réglementation impose aux grandes entreprises - ainsi qu'à leurs fournisseurs PME - de fournir un reporting détaillé de leurs initiatives de durabilité dans les domaines environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Le bien-être des travailleurs constitue une composante importante du pilier social.

Eric Van den Broele : « 2024 est l'année de la percée des critères ESG dans le monde des affaires. Chaque entrepreneur belge doit aborder la transition vers un tissu social et économique de meilleure qualité, en mettant l’accent sur le bien-être des travailleurs, et particulièrement sur la problématique du burn-out. Bien que seules les grandes entreprises aient actuellement l’obligation de faire du reporting, elles imposent de plus en plus leurs objectifs ESG à leurs fournisseurs et partenaires. Les nombreuses PME de notre pays entrent également pris en compte. Grâce aux résultats de notre étude en collaboration avec Securex, elles peuvent d'ores et déjà être assurées que ces efforts portent leurs fruits. »

Cliquez ici pour consulter le livre blanc "burn-out et les performances de l'entreprise"

1 https://press.securex.be/un-recrutement-en-cdi-sur-six-se-termine-en-moins-de-six-mois

À propos de l'étude

Cette étude s’intéresse aux caractéristiques des entreprises qui peuvent aider à prédire les performances financières ou le risque de burn-out. L'échantillon de l'étude a pour point de départ un ensemble de données de 48 564 entreprises disposant de données sur l'absentéisme et la performance financière. ​

La partie de l'étude visant à aider à prédire le burn-out a été tirée des observations menées entre 2015 et 2019, provenant d'entreprises comptant au moins 5 travailleurs et au moins 2 états financiers consécutifs. Il en résulte un ensemble de données de 26 855 observations d'entreprises, comprenant 7 800 entreprises uniques. La partie de l’étude visant à aider à prédire la performance des entreprises inclut 20 409 entreprises avec leurs caractéristiques commerciales en 2021. Ces données ont été enrichies par des mesures de performance financière pour les années 2021 et 2022.

Il est important de mentionner qu'à aucun moment des données personnelles n'ont été échangées, car seul le numéro de l'entreprise a servi d'objet de recherche. ​

Différents types d'analyses de régression, de tests ANOVA, de tests t et d'analyses descriptives ont été utilisés pour déterminer quelles caractéristiques de l'entreprise pouvaient aider à prédire un risque accru de burn-out ou une réduction des performances de l'entreprise. Plus précisément, une analyse discriminante régressive a été utilisée pour déterminer dans quelle mesure certaines caractéristiques de l'entreprise au cours de l'année X-1 indiquaient un risque accru d'absences de plus de 3 mois, l'indicateur d'un éventuel burn-out, au cours de l'année X. Des analyses de régression multilinéaires ont été utilisées pour examiner l'influence unique des caractéristiques de l'entreprise sur les performances de l'entreprise au moyen de coefficients de régression standardisés (coefficients bêta). ​

Pour une discussion plus détaillée des méthodes de recherche, veuillez vous référer au livre blanc.

À propos de Securex

L'esprit d'entreprise est le moteur de notre économie et les travailleurs sont la clé du succès. Securex soutient les entrepreneurs débutants et établis dans l'expansion et la croissance de leurs entreprises. Elle croit fermement en une politique du personnel adaptée à l'individu et axée sur l'employabilité durable. ​

Securex est le partenaire par excellence en matière d'entrepreneuriat et d'emploi. Il offre des services étendus et intégrés dans les domaines du développement et de l'expansion d'une entreprise pour les entrepreneurs, de l'administration du personnel et du calcul des salaires, de la prévention et du bien-être des travailleurs, du développement des talents et de l'assurance revenus. Chez Securex, tout est sous un même toit. ​

Securex a réalisé un chiffre d'affaires de 300 millions d'euros en 2022. Le Groupe Securex est actif en Belgique, en France, au Luxembourg, aux Pays-Bas et en Espagne, et compte 1 600 collaborateurs répartis dans 24 bureaux régionaux. Ils donnent chaque jour le meilleur d'eux-mêmes et aident 92 000 entreprises, 150 000 indépendants et plus de 5 000 partenaires. ​

www.securex.be

À propos de GraydonCreditsafe

GraydonCreditsafe traite essentiellement de grandes quantités de données et en tire toutes sortes de conclusions précieuses qui vont bien au-delà des simples informations économiques ou financières. ​

Sur cette base, les entreprises et les gouvernements peuvent prendre de meilleures décisions commerciales, stratégiques ou sociétales.

La mission de GraydonCreditsafe est de créer un terrain de jeu dans lequel les entreprises s'épanouissent, les économies prospèrent et le tissu social deviennent qualitativement plus fort et plus équitable.

Nous ne suivons pas les paradigmes existants, mais nous contribuons à en construire de nouveaux.

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