Faire appel à des étudiants jobistes : une pratique en hausse dans les PME

En 2023, 33,7 % des employeurs PME ont fait appel à des étudiants jobistes, ce qui constitue encore une augmentation par rapport à l’année précédente. C’est ce qui ressort d'une analyse du groupe de services RH Liantis réalisée sur la base des données de plus de 30 000 employeurs.

Les employeurs qui ont recours aux étudiants en engagent en moyenne 5,8 par année. « Les étudiants jobistes restent un renfort bienvenu, tout au long de l'année », déclare Liantis.

Tendance à la hausse

La popularité des étudiants jobistes ne semble pas près de s'arrêter. L’an dernier, pas moins de 33,74 % des employeurs PME ont en effet engagé au moins un étudiant jobiste. C’est encore une augmentation par rapport à l’année précédente, où environ 32,6 % des employeurs PME ont fait appel à des étudiants. Si ce pourcentage augmente légèrement depuis quelques années déjà, l'augmentation en 2023 a quand même été plus importante que les années précédentes.

Non seulement le nombre d'employeurs qui occupent des étudiants est en hausse, mais le nombre d’étudiants occupés par employeur PME augmente lui aussi. L'année dernière, ce chiffre est passé à 5,8 étudiants en moyenne par employeur, une légère augmentation par rapport à 2022. Matthias Debruyckere, expert juridique chez Liantis : « Nous avons observé la plus forte hausse en 2021-2022, avec une augmentation de 4,7 à 5,7 étudiants en moyenne. « Nous constatons toujours – bien que la tendance semble s’inverser - que de nombreux employeurs connaissent des pénuries de personnel, ce qui augmente souvent la pression au travail pour les autres collaborateurs. Afin de permettre à ces derniers de souffler un peu et de faire face aux pénuries, de nombreux employeurs font donc appel à des étudiants jobistes. De plus, c'est une expérience enrichissante pour les étudiants eux-mêmes et une occasion de goûter au monde du travail. »

13 euros de l’heure

Pour les étudiants, ce statut est très intéressant d'un point de vue fiscal. L'année dernière, les étudiants ont gagné en moyenne environ 13,33 euros brut de l'heure. C'est beaucoup plus qu'en 2022, où les étudiants touchaient en moyenne 12,07 euros de l’heure. Matthias Debruyckere : « L’année 2023 a débuté avec un taux d'inflation exceptionnellement élevé. Cela s'est traduit par une augmentation significative des salaires dans tous les secteurs. Cette augmentation se reflète également dans les salaires des étudiants. Ils ne paient en outre qu’une cotisation de solidarité de 2,71 % à l’ONSS et gardent donc une grande partie de leur salaire. » Pour un salaire moyen de 13,33 euros brut de l’heure, un étudiant a donc reçu 12,97 euros net en 2023.

Contingent plus élevé en 2023 et 2024

En 2023, le contingent d’heures sous lequel un étudiant peut bénéficier de cette cotisation de solidarité a augmenté. Les étudiants pouvaient dès lors travailler jusqu'à 600 heures sous cette cotisation ONSS avantageuse. Il s'agit d'une différence significative par rapport à 2022, où ce quota était plafonné à 475 heures. « Les étudiants ne travaillent plus seulement pendant les périodes classiques, comme les mois d'été, mais plutôt de manière régulière tout au long de l'année. Grâce à ce plafond relevé, les employeurs peuvent occuper les étudiants plus souvent ou plus longtemps, un élément essentiel en cette période de pénurie de main d'œuvre. D'autre part, le nouveau plafond offre plus de flexibilité aux étudiants eux-mêmes », explique Matthias Debruyckere.



Mots clés

Articles recommandés

N'oubliez pas la retenue à la source pour vos sous-traitants et vos risques de solidarité!

Congé de formation flamand : vers une institutionnalisation du droit d’initiative commun

Fermeture des services du SPF Finances le 15 novembre 2024