Guerre en Ukraine : un choc économique sans précédent pour les entreprises

La guerre en Ukraine et les tensions qu’elle suscite impactent considérablement des secteurs clés de notre économie. La FEB est très inquiète de l’impact macroéconomique de cette crise, et ce, pour plusieurs raisons : les pressions inflatoires des prix énergétiques et de multiples matières premières, la perturbation des chaînes d’approvisionnement, la baisse de la confiance des consommateurs ainsi que l’inquiétude sur les marchés financiers constituent autant d’éléments réunis pour créer un cocktail dangereux pour notre économie. En effet, les tensions liées à la crise ukrainienne affectent durement de très nombreuses entreprises. Et ce, que ce soit en termes d’importations ou d’exportations directes, mais aussi dans le cadre de relations clients/fournisseurs avec d’autres entreprises belges ou européennes également impactées par cette crise.

Il importe donc que nos autorités prennent des mesures rapides et adaptées, à très court terme, mais aussi à moyen et long terme. Telle est la conclusion de la FEB dans sa nouvelle publication ‘Focus International Trade’.

La compétitivité des entreprises menacée

Nos entreprises et notre économie en général connaissent de nombreuses difficultés. Parmi celles-ci, la spirale néfaste “prix/salaires” liée à la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, qui alimente l’inflation et donc les coûts salariaux, via l’indexation automatique des salaires, lesquels entraînent à leur tour une hausse de l’inflation. Et ceci affecte dangereusement notre compétitivité. Ce constat alarmant a été souligné par la Banque nationale de Belgique (BNB), qui a mis en lumière une hausse des coûts salariaux de 13% en trois ans, soit 20 milliards EUR. S’ajoutent à cela notamment des difficultés logistiques et de multiples questions juridiques liées aux sanctions contre la Russie et la Biélorussie et à la continuité des affaires.

Nécessité d’une approche européenne coordonnée, volontariste et réaliste

Il importe donc que nos autorités prennent des mesures rapides et adaptées, à très court terme, mais aussi à moyen et long terme. La FEB plaide pour une approche mixte combinant diverses mesures :

  • On pensera par exemple à des mesures budgétaires permettant de faire baisser les factures d’énergie des entreprises (en veillant à ce que ces mesures n’entraînent pas une hausse d’impôts ou de nouveaux coûts à charge des entreprises).
  • Le décret d’un « stand-still » quant à d’éventuelles nouvelles charges administratives imposées à nos entreprises pourra lui aussi s’avérer judicieux.
  • Les autorités doivent également tolérer une certaine flexibilité destinée à permettre aux entreprises d’honorer leurs obligations (ex. : en matière d’étiquetage) ou de faire appel à des inputs alternatifs.
  • Il faudra en outre privilégier une coordination européenne au sein du marché intérieur, notamment en matière d’aides d’État.
  • Enfin, la mise en place d’un « single-point-of-contact » auprès des autorités permettra de faire circuler l’information de manière optimale et de centraliser les nombreuses questions des entreprises. À cet égard, la FEB a décidé de créer une task-force interne multidisciplinaire afin de suivre au mieux la situation et les diverses conséquences de l’invasion de l’Ukraine sur nos entreprises.

« Le conflit en Ukraine et les sanctions économiques contre la Russie touchent considérablement les entreprises belges. La dernière enquête de la BNB montre que les difficultés auxquelles les entreprises interrogées sont confrontées aujourd’hui – hausses du coût des inputs et des coûts salariaux et problèmes d’approvisionnement – réduisent la production et la prestation de services de 7% en moyenne. Les entreprises doivent également faire face à une augmentation de 8 à 10% des coûts salariaux, qui est principalement liée au mécanisme d’indexation automatique des salaires. En outre, les plans d’investissement - et les investissements sont les emplois de demain - pour les deux prochaines années vont être réduits en moyenne de 12% à la suite des problèmes d’approvisionnement et de l’augmentation des coûts des inputs et des salaires. Actuellement, le choc économique externe est largement supporté par les entreprises, ce qui nuit gravement à leur compétitivité. Par conséquent, étant donné l’impact économique sans précédent que cette guerre a et aura sur nos entreprises, la FEB attend des actions préventives urgentes dès maintenant pour éviter que la compétitivité des entreprises ne soit encore plus ébranlée. Agissons ensemble – gouvernement et partenaires sociaux – avant qu’il ne soit trop tard. Il vaut mieux prévenir que guérir »,conclut Pieter Timmermans, CEO de la FEB.

‘Focus International Trade’



Cette nouvelle publication de la FEB, rédigée par les experts de son Centre de compétence Europe & International, entend contribuer à informer les entreprises sur les défis et opportunités liés au commerce et à l’investissement, et ainsi soutenir leur internationalisation accrue. En outre, ce Focus International Trade s’inscrit également dans les efforts de la FEB en faveur d’un débat objectif sur les retombées du commerce international pour notre pays. Étant donné l’ampleur de la crise ukrainienne et les conséquences pour notre pays, la FEB a décidé de consacrer entièrement ce 4e numéro à cette question.

Découvrez la quatrième édition du ‘Focus International Trade’ via ce lien.

Source : FEB-VBO, presse, 20 avril 2020​


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