D’après le dernier classement de l’Étude d’Ayvens sur la maturité des véhicules électriques (VE), la Belgique se positionne en quatrième place mondiale, un résultat impressionnant qui reflète les efforts du pays pour encourager l’électromobilité. Ce classement, qui évalue les marchés selon plusieurs critères tels que les infrastructures, les politiques publiques et les taux d’adoption, place la Belgique juste derrière la Norvège, les Pays-Bas et l’Allemagne. Si ce succès repose sur plusieurs facteurs, la fiscalité belge joue un rôle clé dans cette progression.
Examinons de plus près comment la Belgique s’est hissée dans ce top 10 mondial.
L’Étude d’Ayvens évalue la maturité des marchés en matière de véhicules électriques à l’échelle mondiale. Voici les dix premiers pays de ce classement :
La Belgique, en quatrième position, est le deuxième pays du Benelux et l’un des rares marchés non nordiques à figurer dans le top 5. Mais comment expliquer cette position ?
La fiscalité joue un rôle déterminant dans le développement de la mobilité électrique en Belgique, tant pour les entreprises que pour les particuliers. Voici les principaux mécanismes fiscaux qui ont contribué à cette position enviable.
Les entreprises belges ont été des acteurs centraux de l’adoption des véhicules électriques, en grande partie grâce à la déductibilité fiscale. Depuis plusieurs années, les véhicules électriques bénéficient d’une déduction fiscale à 100 % pour les sociétés, rendant ces véhicules particulièrement attractifs pour les flottes d’entreprise. Cette mesure permet aux entreprises de déduire l’intégralité des coûts liés à l’achat, à la location et à l’entretien des véhicules électriques, réduisant ainsi leur coût total de possession.
De plus, l’installation de bornes de recharge dans les locaux des entreprises est elle aussi déductible, ce qui facilite l’implantation des infrastructures nécessaires à l’adoption massive de la voiture électrique.
Pour les particuliers, bien que les subventions directes à l’achat de véhicules électriques soient moins courantes qu’ailleurs, plusieurs incitations fiscales sont en place. En Wallonie et à Bruxelles, les véhicules électriques bénéficient d’une exonération de la taxe de mise en circulation (TMC) et d’une réduction importante sur la taxe annuelle de circulation. En Flandre, des primes sont offertes pour l’installation de bornes de recharge privées, encourageant ainsi la possession de véhicules électriques.
Ces mesures visent à compenser le coût d’acquisition initial plus élevé des véhicules électriques par rapport aux voitures à moteurs thermiques.
En parallèle des incitations en faveur des véhicules électriques, la Belgique a durci la fiscalité sur les véhicules thermiques, notamment les voitures diesel. Cela comprend des taxes de circulation plus élevées et des restrictions croissantes dans certaines zones urbaines. Ce cadre réglementaire dissuade l’utilisation de véhicules polluants et incite les consommateurs à envisager des alternatives électriques.
Outre la fiscalité, la Belgique a également investi dans l’expansion de ses infrastructures de recharge. Le pays compte un réseau croissant de bornes publiques, avec un accent particulier sur les zones urbaines à forte densité. Le développement de ces infrastructures est crucial pour renforcer la confiance des consommateurs dans les véhicules électriques et garantir leur adoption à long terme.
Les politiques publiques belges visent également à promouvoir la durabilité du parc automobile. La récente décision du gouvernement de rendre les flottes d’entreprise exclusivement électriques d’ici 2026 représente une étape majeure vers un marché 100 % électrifié.
Malgré sa bonne position dans le classement, la Belgique doit encore relever certains défis pour maintenir son avancée dans le domaine de l’électromobilité. Le principal défi reste le développement des infrastructures de recharge dans les zones moins densément peuplées. Les incitations fiscales actuelles devront aussi être ajustées à mesure que le marché se développe pour éviter une stagnation de l’adoption.
Le coût élevé des véhicules électriques, même s’il est partiellement compensé par les avantages fiscaux, reste un frein pour certains consommateurs. Il est donc crucial de continuer à améliorer l’accessibilité de ces véhicules, en particulier pour les ménages à revenus modestes.
Parallèlement, ne serait-ce pas l'occasion révée de repenser la fiscalité voiture pour la rendre aussi sensiblement plus simple!
La quatrième place de la Belgique dans le classement d’Ayvens est le résultat de plusieurs années de politique proactive en faveur de l’électromobilité. La fiscalité y joue un rôle de premier plan, en soutenant l’adoption tant par les entreprises que par les particuliers. Cependant, la transition vers une mobilité durable n’est pas encore complète, et la Belgique devra continuer à investir dans ses infrastructures et ajuster ses politiques fiscales pour rester parmi les leaders mondiaux.