La FEB plaide pour une mobilité plus performante et durable

Ces dernières années, la manière d‘aborder la mobilité s’est vue modifiée, notamment avec l’élargissement du recours au télétravail et la nécessité de réduire plus rapidement la pollution. Néanmoins, la Fédération des Entreprises de Belgique (FEB) constate un manque de moyens et d’ambition afin d’améliorer fondamentalement la situation. Elle fait donc part de ses propositions dans son nouveau document « Stratégie et plan d'action pour une meilleure mobilité ». L’objectif est, d’une part, de permettre aux entreprises d’accéder à leurs matières premières aisément et de livrer leurs produits de façon optimale et, d’autre part, de permettre aux citoyens d’avoir accès à des solutions de transport adéquates et accessibles.

​Le Belgian Mobility Dashboard (BMD), élaboré en collaboration avec FEBIAC, des informations de StatBel et du Bureau fédéral du plan nous livrent un paysage de la mobilité. Ainsi, en 2022, les coûts liés à la congestion s’élevaient à 4,8 milliards EUR. Malgré une évolution des habitudes des particuliers, certaines d’entre elles sont tenaces. Ainsi, la voiture reste le mode de transport privilégié (64,4%) et le nombre de passagers dans les trains n’évolue pas significativement. On observe néanmoins que la part modale du vélo atteint 14%. Le télétravail a un impact marginal sur la demande en transport. Une nouvelle approche beaucoup plus ouverte et proactive doit donc être mise en place pour modifier durablement, et dans tous ses aspects, la mobilité en Belgique.

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Une mobilité améliorée pour les entreprises, le citoyen et l’environnement

Ce mois de septembre 2023, la FEB lance plusieurs pistes pour améliorer la mobilité en Belgique, avec trois objectifs principaux : soutenir les entreprises, améliorer l’offre pour les particuliers et mettre en place une mobilité plus durable.

1. Plus de flexibilité

Il est important pour le citoyen et les entreprises de pouvoir recourir au mode de transport le plus adapté, efficient, efficace, économique et écologique possible. Les différentes alternatives de mobilité possibles et leur efficacité doivent être mises plus en avant. À ce titre, le budget mobilité est un bon outil pour optimiser les modes de transports. Cependant, il manque de publicité et devrait faire l’objet d’une réglementation simplifiée.

Optimaliser le transport nécessite non seulement des plateformes multimodales efficaces mais aussi que chaque moyen de transport (véhicule routier, train…) puisse opérer individuellement de manière efficace. C’est avec cet objectif en tête que la Rail Roadmap 2030 a été élaborée. Cette dernière a également servi d’inspiration au « Plan marchandises » du ministre de la Mobilité. Il est essentiel de s’assurer de la mise en œuvre de cette roadmap et de ce plan.

Enfin, pour décongestionner les villes en journée, la FEB demande aux autorités régionales /communales d’allonger les horaires de livraison silencieuse entre minuit et 5 heures du matin. Cela doit se faire de pair avec une révision réaliste et une harmonisation des normes de bruit.

2. Une fiscalité orientée

La FEB demande à ce que la fiscalité soit en adéquation avec la réalité du terrain et les coûts générés (pollution, congestion, coût de l’infrastructure). Cela passe notamment par la mise en place de la redevance kilométrique intelligente, variable selon l’heure de la journée et le lieu (telle que définie dans la Stratégie de la FEB). Les recettes seraient consacrées à l’amélioration des infrastructures et services de transport. En parallèle, les taxes sur la possession des véhicules seraient supprimées.

En termes de voitures électriques et hybrides, les véhicules de société tirent le marché loin devant les véhicules privés. La réforme de la déductibilité fiscale des voitures de société aura un effet positif sur le verdissement du parc automobile. Il est nécessaire d’avoir une stabilité législative ; cette réforme doit donc être maintenue dans le temps pour produire ses effets.

3. Entretenir et moderniser l’infrastructure

Les éléments clés pour une mobilité efficiente ont trait à la qualité de l’infrastructure et des politiques d’aménagement du territoire. C’est la raison pour laquelle un plan transparent d’entretien, de renforcement, de développement et de modernisation des infrastructures est nécessaire. Le recours aux nouvelles technologies et à l’innovation doit faire partie prenante de ce plan. Considérant, d’une part, l’importance de ces infrastructures et, d’autre part, les éventuelles difficultés de financement de celles-ci, les partenariats public-privé sont une solution à promouvoir.

Le transport de marchandises est dominé par le transport routier en termes de tonnes transportées, avec une part de plus de 51% et il connaîtra une forte croissance totale de 22% (entre 2019 et 2040). Afin de renforcer la part des autres modes de transport plus durables (navigation intérieure et train), une bonne connectivité des entreprises avec des voies d’eau ou ferrées doit être promue et facilitée. Le coût de raccordement des sites industriels doit donc être incitatif et leur utilisation compétitive et flexible.

« Malgré des améliorations, les routes belges restent congestionnées, l’efficacité des transports n’est pas optimale, le shift modal reste limité et les émissions ne répondent pas aux exigences de réductions de gaz à effet de serre nécessaires », remarque Pieter Timmermans, CEO de la FEB. « Ces éléments sont un frein pour l’économie mais aussi pour le bien-être de la population et pour l’environnement. C’est pour cela que nous avons élaboré ces nouvelles stratégies afin d’offrir à l’industrie belge un avenir toujours plus prospère. »

La stratégie complète est consultable ici.

Source : FEB

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