La rémunération basée sur les compétences (tournées vers l’avenir) est préférée à un système qui s’appuie sur l’ancienneté. Les entreprises indiquent qu’un travail qui a du sens (84 %), la flexibilité et l’autonomie (79 %) constituent les principaux atouts pour entretenir la motivation de leur personnel. Près de quatre dirigeants d’entreprise et responsables RH sur dix (38 %) veulent qu’à l’avenir les travailleurs soient rémunérés parce qu’ils suivent une formation pour parfaire leurs compétences.
À l’heure actuelle, seuls 28 % des dirigeants d’entreprise le font. Dans la plupart des entreprises, les travailleurs sont actuellement surtout rémunérés en fonction de leurs résultats (54 %) et/ou de leur ancienneté (47 %).
C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta, la KU Leuven et HR Square auprès de 230 chefs d’entreprise et responsables RH de grandes et petites entreprises. Selon Acerta : « La façon de penser des entrepreneurs évolue. Afin de garder leur personnel fortement motivé sur un marché de l’emploi en pénurie, ils ont tout intérêt à miser sur la flexibilité, les formations et un travail qui a du sens plutôt que sur les salaires. »
« On en apprend tous les jours » : voilà un mantra à la mode sur le marché de l’emploi actuel. Les entreprises ont de plus en plus souvent conscience de la nécessité de stimuler leurs travailleurs à se former. Non seulement pour qu’ils acquièrent des compétences importantes pour les emplois de demain, mais aussi pour entretenir leur motivation. Quatre dirigeants d’entreprise sur dix veulent donc proposer une rémunération (financière) supplémentaire à leurs collaborateurs à l’avenir s’ils suivent une formation ou fournissent davantage d’efforts d’une manière ou d’une autre afin de rester employables au sein de l’organisation. Actuellement, seuls 28 % des dirigeants d’entreprise appliquent ce principe.
Il est essentiel que les entreprises organisent des formations afin d’entretenir la motivation de leurs travailleurs. Néanmoins, l’enquête montre que les entreprises sont conscientes de la nécessite d’investir dans d’autres domaines. Elles indiquent ainsi qu’un travail qui a du sens (84 %) ainsi que la flexibilité et l’autonomie (79 %) sont les principaux atouts pour garder leur personnel motivé.
Les collègues (70 %) ainsi que la culture d’entreprise et le dirigeant (67%) présentent également de jolis scores.
Illustration 1 : Les principales sources de motivation selon les employeurs – Enquête de panel
Anja Van den Broeck, professeure à la KU Leuven pour la formation sur l’emploi et l’organisation, déclare : « Vous êtes en mesure de stimuler la motivation des travailleurs. Les employeurs en sont de plus en plus conscients. Il est de plus en plus souvent admis que le Belge actif détermine lui-même son parcours professionnel sur ce marché de l’emploi en pénurie. Les entreprises doivent consentir à un effort pour conserver leurs talents. C’est pourquoi leurs politiques RH misent de plus en plus fréquemment sur l’autonomie, l’implication et le développement des compétences de leurs travailleurs. »
Illustration 2 : Les méthodes de rémunération des travailleurs actuellement employées par les entreprises– enquête de panel
Illustration 3 : Les méthodes de rémunération des travailleurs méthodes que les entreprises envisagent à l’avenir – enquête de panel
Autre constat frappant issu de l’enquête : 47 % des entreprises rémunèrent encore leurs travailleurs en fonction de l’ancienneté. Plus un collaborateur compte d’années de travail, plus son salaire est élevé. Ce principe est de plus en plus remis en question. À peine 7 % des dirigeants d’entreprise souhaitent continuer à appliquer intégralement une rémunération basée sur l’ancienneté dans les prochaines années. 68 % veulent continuer à verser un supplément aux travailleurs âgés, mais à moins grande échelle qu’aujourd’hui. 25,7 % renoncent totalement au principe d’ancienneté à l’avenir.
Anne-Sophie Bialas, experte en ressources humaines chez Acerta Consult affirme : « Se baser sur l’ancienneté comme principe d’une politique salariale est dépassé. Le système risque de pousser les travailleurs dans une cage dorée et fait obstacle à la mobilité professionnelle. Depuis quelque temps déjà, nous constatons que des organisations adaptent leur politique salariale pour une “rémunération en fonction des performances” : les travailleurs qui obtiennent de bons résultats reçoivent un petit extra. Le personnel est donc sous pression. Pour motiver durablement les collaborateurs, il est préférable qu’ils prennent du plaisir ou soient conscients du sens d’une tâche. Nous notons également une nouvelle évolution vers une “rémunération en fonction de l’employabilité” qui serait basée sur les compétences (tournées vers l’avenir). Il reste donc du pain sur la planche en la matière. »
Comment les entreprises élaborent-elles une culture d’entreprise motivante ? Les principaux moteurs sont la garantie d’un environnement de travail sûr (du point de vue psychologique) (81 %) et la stimulation de la prise d’initiatives (76 %), même si les entreprises se rendent déjà compte du manque d’une structure suffisante pour y parvenir et de la trop grande tendance des dirigeants à tenir les rênes.
Illustration 4 : Affirmations sur l’organisation - enquête de panel
À propos des chiffres
Le panel d’ACERTA se compose de 1500 membres soigneusement sélectionnés parmi des petites, moyennes et grandes entreprises. L’enquête « Politique RH motivante sur un marché de l’emploi en pénurie » a été menée durant la seconde quinzaine d’octobre 2021 en collaboration avec HR Square et la KUL (KU Leuven). 230 membres de notre panel ont pris part à cette enquête. Les participants exercent les fonctions suivantes : CEO, directeur RH, HR business partner, manager RH ou responsable payroll.
Source : Acerta RH, presse, janvier 2022