​La mobilisation écologique se dissipe. Malheureusement.

À part certains qui vivent, de manière rigoureuse et militante, un changement radical de comportement, peu ont véritablement modifié leurs modes de vie dans un monde où le consumérisme individuel devient exponentiel. De surcroît, personne n’est capable d’établir un lien incontestable entre ses efforts personnels et les déséquilibres mondiaux. Le problème est systémique, donc insoluble sauf collectivement, ce qui est hors de portée politique mondiale.

À cet égard, les engagements collectifs récents sont des tartuferies. Il suffit de penser à la dernière COP : des dizaines de milliers de participants, avec luxe d’avions et d’hôtels étoilés, dans un pays pétrolier, pour arriver à une déclaration d’intention non coercitive qui fait pleurer plutôt que sourire.

Au reste, dans l’hémisphère nord, et plus particulièrement en Europe occidentale et aux États-Unis, le changement climatique n’est pas généralisé. Il est même favorable à des pays comme la Belgique qui, hors de terribles inondations, bénéficie désormais d’un été indien et d’une vigne aux qualités œnologiques incontestables.

Par ailleurs, les partis écologistes se sont égarés dans de multiples combats plutôt que de concentrer leurs forces sur certains thèmes qui correspondent à leur charte d’existence. Leur position sur le nucléaire fut erratique. Corrélativement, les autres orientations politiques se sont emparées de l’écologie en en banalisant le caractère militant.

Les scientifiques sérieux ne sont plus suffisamment écoutés, malgré la rigueur et l’obstination de leurs travaux. Je pense au GIEC qui réalise un travail à couper le souffle.

En revanche, comme au temps de la Covid, des universitaires s’automédiatisent, deviennent la coqueluche éphémère des radios et talk-shows, rédigent des livres rapides dont ils dispersent les vagues idées avant de sautiller sur les suivantes.

Hô la belle bleue, hô la belle rouge.

Et, on l’a constaté lors de la pandémie, rien de pire qu’un chercheur qui est atteint de l’ivresse des médias dans un salmigondis de concepts volapükiens. Croissance, décroissance, croissance verte, frugalité, écomodernisme, etc. On n’y comprend plus rien. Bref, une occupation brouillonne de l’espace médiatique. Et hop tout le monde a bonne conscience.

Tout cela est navrant, car nous sommes tous, sur cette planète, face à des dangers existentiels. Et même si ceux-ci nous paraissent lointains, il faut s’interroger sur les conditions d’existence des multiples générations qui vont nous succéder.

C’est pour cette raison que l’écologie devrait être une cause nationale, avec une structuration de la pensée et de l’action. Et j’ai une conviction, c’est que cette réalité ne peut s’envisager que dans le cadre de règles publiques strictes, débattues avec le secteur privé, et dans un système de comptabilité et de taxation qui intègre nos externalités.

Les deux maîtres mots devraient être sobriété et innovation.

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