Indexation des salaires : retour à la normale ?

Évènement marquant de ces dernières années, qu’en est-il cette fois-ci de l’indexation des salaires ? Dans les mois à venir, certains statutaires et travailleurs de diverses commissions paritaires verront leur salaire augmenter via l’indexation salariale.

Suite aux derniers chiffres publiés par le Bureau du Plan, l'indexation dont de nombreux salariés, y compris les employés de la CP 200, vont bénéficier est estimée à 3,52% au 1er janvier 2025. Les fonctionnaires, eux, devraient voir leur salaire augmenter en mars 2025.

Progressivement, on assiste à un retour à la normale des indexations. En effet, l'année 2022 avait été marquée par une inflation record suite à la guerre en Ukraine et à la crise énergétique qui avait suivi. En janvier 2023, les employés de la CP 200 avaient ainsi vu leur salaire indexé de 11,08%.

Laurence Philippe, Legal expert chez Partena Professional, nous rappelle tout ce qu'il faut savoir sur l'indexation.

Comment se calcule l’indexation ?

« Chaque mois, le Bureau du Plan recalcule l’indice santé lissé, qui reflète l’impact de l’inflation et intervient dans la plupart des mécanismes d’indexation des salaires. Ce mécanisme est fixé par la loi pour le secteur public, alors qu’il existe plusieurs mécanismes dans le secteur privé qui diffèrent selon les Conventions Collectives de Travail (CCT) conclues au sein des différents secteurs, » explique Laurence Philippe. Sur base de ces prévisions, l’"indice santé lissé", qui est notamment utilisé pour le calcul de l’indexation des salaires, augmenterait de 3,3 % en 2024 et 2,0% en 2025, contre 4,33 % en 2023 et 9,25 % en 2022.

Les mécanismes d’indexation des salaires pour le secteur privé sont classés en deux grandes familles :

  • D’une part, certains secteurs connaissent une indexation à date fixe. Son ampleur est plus prévisible une fois la date butoir
    approchant. C’est le cas de la Commission paritaire 200, qui regroupe une trentaine d’activités professionnelles, et dont les travailleurs peuvent s’attendre à une hausse estimée actuellement à 3,52% le 1er janvier 2025. Au 1er janvier 2024, cette indexation avait été de 1,48%. En janvier, bénéficieront également de cette indexation les travailleurs de l'industrie alimentaire, ceux de l'Horeca et les électriciens.

    Par exemple, un employé de la CP 200 dont la rémunération s'élevait à 4.000€ brut en 2024 verrait sa rémunération indexée à 4.140,80€.
  • D'autre part, chaque fois que l'indice santé lissé atteint un certain pourcentage, certains secteurs bénéficient d’une indexation. Il s'agit du «dépassement de l'indice pivot ». Ainsi, la date à laquelle l'indexation sera effectuée sera influencée par l'inflation. Les indexations sont plus fréquentes lorsque celle-ci est plus élevée. Si le moment de l'indexation est variable, le pourcentage reste lui constant. Ainsi, le Bureau du plan prévoit que l'indice santé lissé atteindra l'indice pivot du secteur public en janvier 2025. En conséquence, en mars 2025, les salaires du secteur public seraient adaptés au coût de la vie de 2 %. Selon le Bureau du plan, l'indice pivot ne devrait plus être atteint en 2025. En même temps que les fonctionnaires, c'est la rémunération des travailleurs du secteur des titres-services et de la majorité du secteur non-marchand qui devrait connaître la même indexation (aides familiales et aides seniors, établissements et services d'éducation et d'hébergement, secteur socio-culturel, …).

L’employeur est-il obligé d’indexer tous les salaires ?

L'employeur doit indexer ou non les salaires des employés en fonction de la norme qui prévoit l'indexation. L'employeur ne peut déroger à cette obligation lorsque la CCT sectorielle qui s'applique prévoit l'indexation de tous les salaires et ne prévoit aucune exception.

« Lorsque le secteur ne prévoit l'indexation que de certains salaires, l'employeur doit les indexer mais garde une certaine liberté sur les autres salaires. Cependant, il sera tenu de respecter les CCT d'entreprise qui pourraient éventuellement être conclues et pourra les modifier sous certaines conditions. Il s'agit d'appliquer la hiérarchie des normes » conclut Laurence Philippe.

A côté de la rémunération brute du travailleur, celui-ci peut bénéficier également de nombreux avantages qui bien souvent ne seront pas indexés.

Il continuera à bénéficier des mêmes avantages en nature (voiture de société, téléphone, leasing vélo, …). Par contre, les primes calculées sur sa rémunération brute seront indexées en même temps que celle-ci. Par ailleurs, les travailleurs qui perçoivent une indemnité kilométrique, la voient augmenter soit trimestriellement, soit au moins de juillet en fonction du secteur auquel ils appartiennent.

Source :
Loi du 1er mars 1977 organisant un régime de liaison à l'indice des prix à la consommation du Royaume de certaines dépenses dans le secteur public, M.B., 12 mars 1977.


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