La pénurie de personnel qui persiste dans de nombreuses PME belges est de notoriété publique. C’est également ce qui ressort d’une enquête réalisée auprès de 1 061 entrepreneurs par le groupe de services RH Liantis auprès en collaboration avec iVOX. Il est toutefois surprenant de constater que 46 % des entrepreneurs qui manquent d’effectifs refusent de nouveaux contrats et clients pour limiter la charge de travail. « En outre, les entrepreneurs doivent veiller à ce que la charge de travail élevée ne pousse pas d’autres membres de l’équipe à s’absenter du travail ou à quitter l’entreprise », explique Laurence Vanparys de Liantis Consult.
La pénurie de personnel a un impact considérable. Ainsi, 78 % des employeurs confrontés à des pénuries admettent qu’elles sont source de très forte pression. 51 % affirment que cela se traduit par une surcharge de l’équipe en place, tandis que 49 % concèdent qu’ils ne sont plus en mesure d’exploiter pleinement les opportunités commerciales qui s’offrent à eux. Ce qui est encore plus frappant, c’est que 45,6 % d’entre eux doivent refuser de nouveaux contrats et clients pour limiter la charge de travail. C’est ce que révèle une étude réalisée en avril 2023 par le groupe de services RH Liantis et iVOX auprès de 1 061 entrepreneurs.
« La conjonction de plusieurs facteurs, comme la pénurie de personnel, l’augmentation des coûts salariaux et les exigences croissantes des clients et parties prenantes, et le fait que les entrepreneurs doivent renoncer à de nouveaux contrats et opportunités commerciales mettent bien entendu la pérennité des entreprises en péril. L’entreprise continue certes à exister pour le moment, mais que se passera-t-il si les clients s’en détournent et ne reviennent pas par la suite ? La pénurie de personnel présente dès lors non seulement des risques à court, mais également à long terme », conclut Laurence Vanparys de Liantis Consult.
Globalement, 45,8 % des entreprises affirment être confrontées à une pénurie de personnel. « Il y a trop peu de personnes disposant du bon diplôme et/ou de la bonne expérience sur le marché de l’emploi. » Pour 70,1 % des employeurs en manque d’effectifs, c’est la principale raison qui explique que leur quête de collaborateurs appropriés n’aboutit pas. Selon eux, une autre raison majeure tient à la plus grande rotation du personnel (34,7 %).
« Pour la première fois, nous avons quatre générations réunies sur un même lieu de travail et la cohabitation n’est pas simple. De ce fait, certains nouveaux venus n’apprécient pas la façon de travailler d’autres collègues et quittent rapidement l’entreprise », poursuit Laurence Vanparys. « Les jeunes en particulier sont en quête d’autonomie et de flexibilité à différents niveaux : leur lieu de travail, leur façon de travailler, leurs horaires de travail... S’ils ne trouvent pas d’emblée ce qu’ils cherchent, ils changent rapidement d’employeur. La devise YOLO (you only live once) semble peut-être un peu passée et désuète, mais nous constatons que c’est pourtant souvent la vision qui anime les jeunes sur le lieu de travail. Ils ne restent pas dans une entreprise dans laquelle ils ne se sentent pas bien. Pendant ce temps, de nombreux entrepreneurs cherchent un équilibre entre flexibilité et rentabilité », conclut Laurence Vanparys.
Les employeurs mettent tout en œuvre pour trouver des solutions. 44,9 % d’entre eux ont même adapté leur procédure de recrutement depuis la pénurie de personnel et 48,8 % sont plus enclins à offrir leur chance aux candidats. Ils misent également beaucoup sur le potentiel de leurs collaborateurs. Environ la moitié des personnes interrogées (50,2 %) engagent des personnes qui n’ont pas encore acquis les bonnes compétences, en étant convaincues de pouvoir les former en interne.
45,5 % disent chercher à mieux identifier le potentiel de leur personnel actuel pour ensuite le former dans les compétences et les profils recherchés. « Le job crafting est primordial. Lorsque les collaborateurs sont motivés, fidèles, ont le bon état d’esprit..., on peut aller très loin, même s’ils n’ont pas d’emblée le bon diplôme. Il importe donc que les entrepreneurs en prennent conscience, car c’est une solution possible à leur pénurie de personnel », estime Laurence Vanparys.
« Un élément important : de nombreux entrepreneurs pensent pouvoir attirer plus de collaborateurs en proposant un salaire plus élevé. Rien n’est moins vrai. Il se peut même que votre politique salariale manque à ce point de cohérence que vous démotiviez vos fidèles collaborateurs. De nombreux éléments entrent en ligne de compte lorsqu’il s’agit de choisir un travailleur pour un employeur. Le bien-être sur le lieu de travail, par exemple, est plus que jamais prioritaire. Les initiatives comme des jours de congé supplémentaires, des team buildings, de la flexibilité, de l’autonomie, une bonne ambiance au sein de l’équipe, la collégialité ou encore des structures claires et une communication transparente jouent un rôle déterminant. »
Source : Liantis