La pression fiscale élevée est une source de stress pour les indépendants et leurs experts-comptables!

Les entrepreneurs indépendants de notre pays – et leurs experts-comptables – devaient impérativement avoir rentré leur déclaration à l’impôt des personnes physiques pour le 26 octobre 2023. À l’approche de la date fatidique, le groupe de services RH Liantis a collecté des chiffres sur le stress qu’elle occasionne. Et qu’en est-il ressorti ? Les entrepreneurs indépendants qui déclarent avoir souffert de stress au cours de l’année écoulée sont 41,3 % à attribuer ce stress en partie à la pression fiscale élevée.

Pression fiscale

La date de dépôt de la déclaration à l’impôt des personnes physiques pour les déclarations non complexes (entre autres celles des travailleurs salariés) est déjà passée, mais pour les travailleurs indépendants et leurs experts-comptables, elle approche à grands pas. Pour eux, la date limite de dépôt est fixée au 26 octobre. L’année dernière, elle avait été fixée au 30 septembre 2022, mais avait finalement été repoussée après une concertation avec l’Institute for Tax Advisors and Accountants (ITAA). Cette année aussi, la date limite suscite l’agitation chez les indépendants, comme en témoigne une enquête menée par le groupe de services RH Liantis auprès de 1 060 entrepreneurs.

Les entrepreneurs indépendants qui déclarent avoir souffert de stress au cours de l’année écoulée sont 41,3 % à attribuer ce stress à la pression fiscale élevée. La pression fiscale désigne la mesure dans laquelle les impôts et les cotisations sociales pèsent sur les bénéfices ou les revenus. Chez les entrepreneurs qui déclarent s’inquiéter de l’avenir de leur entreprise au quotidien, ce pourcentage est même de 56,5 %. Chez les entrepreneurs que la hausse des coûts empêche littéralement de dormir, il est de 57,4 %

« En Belgique, la pression (para)fiscale sur les revenus est particulièrement élevée et ne cesse d’augmenter. Dans la discipline « fiscalité du travail », la Belgique est championne du monde. Il faut que soit instaurée une réforme fiscale en profondeur qui abaisse la fiscalité du travail. Il revient au prochain gouvernement fédéral de parvenir à un accord ambitieux en la matière », explique Pieter Debbaut, conseiller fiscalité pour le groupe de service RH Liantis.

Les experts-comptables aussi sont sous pression

Si les travailleurs indépendants sentent la pression monter à l’approche de la date butoir, la période des déclarations fiscales et la période qui la précède sont également stressantes pour les experts-comptables et les conseillers fiscaux. L’année dernière, Liantis a mené une enquête à ce sujet auprès des experts-comptables. Il en est ressorti que pour 89,4 % d’entre eux, la période des déclarations à l’impôt des personnes physiques est la période la plus stressante de l’année pour leur cabinet. 40,3 % ont même fait des heures supplémentaires tous les jours durant cette période.

De très nombreux cabinets d’experts-comptables subissent dès lors de plein fouet la guerre des talents. Parvenir à trouver et à garder des collaborateurs qui conviennent relève du défi. Et cette pénurie favorise évidemment le stress. « Les cabinets subissent une énorme pression des délais, non seulement pendant la période des déclarations, mais aussi, de plus en plus, tout au long de l’année. Les clients sont en outre beaucoup plus exigeants qu’avant : ils attendent plus rapidement des réponses et des conseils personnalisés détaillés. Tous ces éléments – combinés à la complexité croissante des déclarations – sont source de stress pour les cabinets », souligne-t-on chez Liantis.

Peut-on s’attendre à une amélioration de la situation en ce qui concerne les délais de déclaration ?

« Le but est d’harmoniser structurellement les différents délais de déclaration à l’impôt des personnes physiques et à l’impôt des sociétés. À partir de 2024, les dates limites seront respectivement le 30 septembre pour l’impôt des sociétés, le 15 octobre pour (les déclarations complexes à) l’impôt des personnes physiques et le 25 octobre pour les déclarations à la TVA du troisième trimestre. La chute des feuilles marque le début d’une période difficile pour les experts-comptables et les conseillers fiscaux… », explique Pieter Debbaut.

« Besoin de restaurer la confiance »

Selon l’organisation patronale UNIZO, il faut, outre une réforme fiscale en profondeur, une nouvelle charte du contribuable pour restaurer la confiance entre le contribuable et l’administration fiscale. La charte fiscale actuelle date des années quatre-vingt et n’est donc plus adaptée à la réalité.

« La fiscalité élevée pèse évidemment sur la rentabilité, mais ce sont souvent les contrôles qui causent le plus de stress. Il faut fixer des accords concernant quatre piliers dans une nouvelle charte fiscale : respect mutuel et professionnalisme, prévention et information, contrôle et suivi. En introduisent une telle charte et en l’appliquant correctement, nous parviendrons à réduire les charges administratives, les préoccupations et les incertitudes des entrepreneurs dans leurs contacts avec l’administration fiscale. À l’heure actuelle, par exemple, un contribuable est parfois obligé de remettre toute sa comptabilité au contrôleur qui ensuite seulement l’examine à la recherche de problèmes spécifiques. Ainsi, un contrôle qui demande beaucoup de temps et d’efforts débouche parfois sur une très faible imposition supplémentaire. Ce sont des choses que nous devons éviter », déclare le président de l’UNIZO, Danny Van Assche.

L’UNIZO exhorte notre gouvernement à s’y atteler encore pendant la présente législature, comme convenu dans l’accord de gouvernement.

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