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Le capitalisme spéculatif: une fuite en avant contre la finitude

Le capitalisme spéculatif est devenu une course contre la mort.

Dans son acception originelle, le capitalisme s’assimilait à la propriété privée des moyens de production, assortie d’une domination sur le travail, moins mobile et plus vulnérable.

Mais, au cours des dernières décennies, ce capitalisme a changé de nature. Il est devenu plus spéculatif, et surtout, il a modifié son rapport au temps, en se calquant sur l’évolution de la finance.


De la production au futur anticipé

La finance traditionnelle liait la valeur au coût de production.

La finance moderne, apparue au milieu du XXᵉ siècle, repose sur quelques piliers :

  • l’optimisation du rapport risque-rendement,
  • des modèles de valorisation fondés sur les revenus futurs,
  • et la croyance dans l’omniscience des marchés.

Dans ce cadre, la valeur devient le fruit de l’actualisation : on ramène à aujourd’hui les flux financiers futurs, comme si l’on aspirait ce même futur pour construire une valeur d’échange présente.

On emprunte donc le futur pour le transformer en monnaiemonnaie qui devient un symbole, un actif, mais aussi un instrument de domination sociale.


Un nouveau rapport au temps : accélérer pour survivre

Il faut courir vers le futur plus vite que le temps lui-même, car tout n’est plus que projections et anticipations effrénées, converties en rapports d’échange contemporains.

Ce n’est donc plus une course contre la montre, mais une course contre la mort, puisque le capital, lui, survit à l’humain.


Une dynamique infernale

C’est un piège diabolique, comme dans l’imaginaire de Blake et Mortimer : des dés jetés sur le tapis du casino, mais qui ne cessent de rouler, jusqu’à ce qui nous semble impensable : la nuit des temps.

Ou le grand soir.

C’est selon.

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