Le SPF Economie publie la 11e édition de son Tableau de bord de la compétitivité de l’économie belge. Il en ressort que la Belgique a performé dans l’innovation et a vu son taux d’emploi s’améliorer. Cependant, les coûts énergétiques, le coût salarial par unité produite, le fléchissement de la demande étrangère et la faiblesse du dynamisme entrepreneurial ont modéré l’expansion de l’économie belge.
Dans la 11e édition de son bilan de la compétitivité de l’économie belge 2023, le SPF Economie pointe la très bonne résistance de l’économie belge après les chocs consécutifs à la crise sanitaire et à la crise énergétique et identifie des axes prioritaires et des leviers d’action. Le Tableau de bord de la compétitivité de l’économie belge relève aussi de nombreux défis pour l’avenir.
Selon l’édition 2023 de l’European Innovation Scoreboard (EIS), notre pays appartient pour la troisième année consécutive au groupe « Innovation Leader ».
Les forces de notre innovation concernent :
Nos faiblesses sont la propriété intellectuelle, les exportations de produits de moyenne et haute technologie ainsi que les technologies liées à l’environnement.
Les dépenses en droits de propriété intellectuelle (22 % du total des actifs fixes), renfermant un haut potentiel de croissance, ont poursuivi leur croissance en 2022 (+3,6 % sur un an).
Le taux d’emploi des 20-64 ans en Belgique a augmenté en 2022 pour atteindre 73,1 % (objectif de 80 % en 2030) mais demeure inférieur à celui de l’Allemagne, de la France et des Pays-Bas. Cependant, le taux de vacances d’emploi a progressé depuis 2015 (2,4 %), pour s’établir à 4,8 % en 2022.
Quatre secteurs ont enregistré une pénurie de main d’œuvre importante en 2022 : les activités de services administratifs et de soutien, l’information et la communication, les activités spécialisées, scientifiques et techniques, l’hébergement et la restauration.
La création d’emploi a été robuste en 2022 (+103.700 personnes sur un an selon les données des Comptes nationaux), principalement entrainée par les secteurs fortement impactés par la pandémie tels que l’hébergement et restauration, les arts, spectacles et activités récréatives et les activités informatiques et services d’information.
En matière de commerce extérieur, le marché mondial de biens à l’exportation était dominé en 2022 par la Chine, suivie des États-Unis et de l’Allemagne. La Belgique s’est positionnée à la seizième place et reste derrière ses principaux partenaires commerciaux (Allemagne, Pays-Bas et France). Nos principaux produits exportés restent les produits chimiques et les produits pharmaceutiques tandis que les produits de haute technologie occupent une place croissante dans nos exportations. Concernant les importations, la Belgique s’est classée à la douzième place, derrière l’Allemagne et les Pays-Bas.
Le solde commercial des services de la Belgique a été déficitaire en 2022 (-1.344 millions d’euros) en raison d’une hausse plus forte des importations pour le travail à façon, les entretiens et réparations, le transport et les voyages.
En 2022, le coût salarial par unité produite s’est accru en Belgique. Il faut y voir le recul de la productivité horaire combiné à une évolution positive des coûts salariaux.
Si le niveau du coût salarial unitaire belge reste supérieur à celui de ses trois voisins, l’écart s’est toutefois réduit ces dernières années. Au niveau sectoriel, le renchérissement de l’énergie a impacté de manière différente nos secteurs. Ainsi, l’industrie pharmaceutique (+24,3 %), l’industrie manufacturière (+2,3 %), le transports et entreposage (+8,1 %), la santé humaine et action sociale (+5,3 %) ont enregistré des productivités à la hausse.
La dynamique entrepreneuriale qui permet de stimuler l’emploi, l’innovation et la productivité demeure quant à elle faible en Belgique. En 2023, les immatriculations d’entreprises ont fortement reculé tandis que les déclarations de faillites étaient plus nombreuses qu’en 2022. Les entreprises à forte croissance sont toujours moins nombreuses, atteignant en 2021 un niveau inférieur à celui de l’Union européenne (5,7 % contre 9,2 %).
En conclusion, il s’avère essentiel de se soucier de l’accroissement de la productivité et d’assurer une transition écologique et numérique forte, résiliente et inclusive. A cet effet, divers piliers nécessitent d’être renforcés tels que l’accumulation du capital basé sur la connaissance, le développement de compétences, de l’investissement (tant public que privé) ainsi que l’amélioration de l’efficacité énergétique et de l’environnement des affaires.