Les métiers verts de demain en dialogue au sein de l'Unesco

Les emplois de demain, favorisant la transition écologique, la préservation de la biodiversité et la découverte de ressources vertes, étaient au cœur du dernier Campus UNESCO. Lors de cette rencontre, des collégiens et lycéens ont pu dialoguer avec des experts sur le monde du travail du futur.

Est-il déjà trop tard pour agir pour la planète ? Dans un monde en constante évolution, où la moitié de la population mondiale à moins de 25 ans et dans lequel environ 85% des emplois de 2030 n’existent pas encore, s’orienter vers un métier vert apparaît comme une perspective incontestable pour devenir acteur de la lutte contre le changement climatique.


Lors de ce dernier Campus « Un métier pour la planète », 300 collégiens et lycéens, français et 150 émèves étrangers connectés en ligne ont pu échanger avec des professionnels sur leur métier :

  • Caroline Quazzo, universitaire spécialisée en géographie physique et sociologie. Créatrice du Master Politique environnementale et développement durable à l’Institut Catholique de Paris
  • Özlem Adiyaman Lopes, Géologue, Spécialiste de programme au Secteur des Sciences naturelles de l’UNESCO

Alexis Rosenfeld, plongeur professionnel, photographe sous-marin et explorateur de la Fondation 1Ocean

Dans un contexte d’écoanxiété grandissante, Caroline Quazzo, ancienne journaliste, conseillère politique et cheffe de projet en Afrique dans le secteur de l’environnement et du développement durable, a créé un master dédié aux métiers de l’environnement. À l’intersection des sciences dures et des sciences sociales, il donne des perspectives concrètes pour des actions professionnelles. Selon elle, quant à son choix d’avenir, il est primordial d’éviter une pensée binaire. Elle rappela aux participants de ce Campus, l’importance de trouver ce pourquoi ils veulent agir et ainsi donner du sens à leur choix d’actions au quotidien, dans leur future vie professionnelle ou dans des engagements bénévoles.

Est-ce que des métiers vont disparaître à cause du changement climatique ?

Ibrahim de l’Ecole Jeannine Manuel


« Les professions se transforment, car il y a de nouvelles pratiques vertueuses pour l’environnement à intégrer, c’est notamment dans des métiers très classiques. Certains peuvent être amenés à beaucoup évoluer ainsi. Mais certains vont quant à eux devenir de plus en plus importants et nécessiter des effectifs grandissants, c’est le cas dans le secteur du développement durable, des RSE (responsabilité sociétale des entreprises), etc. »

Est-ce qu’il y a des métiers « contre » la planète ? Angelo de l’Ecole Pascal

« Tout n’est pas binaire, certaines entreprises peuvent être très polluantes, mais leurs activités de recherche, développement et innovation peuvent être bénéfiques à d’autres secteurs plus vertueux. »

Ozlem Adiyaman Lopes, a par la suite dédié son intervention à son métier de géologue et ses évolutions. Lorsqu’elle a entamé sa carrière, l’ensemble des études portaient exclusivement sur l’aspect minier tandis qu’aujourd’hui les enjeux sont davantage liés à la biodiversité. À l’UNESCO, elle a singulièrement permis la création de nouvelles zones de protection de biosphères et de géoparcs (des zones géographiques uniques et unifiées où les sites et les paysages d'importance géologique internationale sont gérés par l’Organisation).

D’ici 2050, est-ce qu’il sera trop tard pour agir ?

Sandro du Lycée René Cassin


« Il ne faut pas être trop pessimiste, car on évolue de plus en plus vite. De nouveaux efforts positifs sont fournis dans tous les milieux, ce qui n’était pas forcément le cas il y a quelques années. »

Quel est l’impact de l’intelligence artificielle dans la géologie ?

Lucile de l’École Jeannine Manuel « L’IA nous aide énormément parce qu'elle permet d’accélérer des tâches. Auparavant, certaines expériences scientifiques prenaient un mois, aujourd’hui, elles prennent une heure. Néanmoins, l’aspect éthique et de gestion des données est à questionner. »

Enfin, Alexandre Rosenfeld, nous a présenté son métier inédit : plongeur – photographe. La biodiversité, c'est le monde du vivant, « un équilibre que l’on a les uns avec les autres, comme une grande colocation ». Ses photographies marquent l’empreinte du temps, et servent d’outils de communication et de transmission sur l’état des Océans. Son métier est indissociable de celui des chercheurs dont il illustre les récits depuis plus de 30 ans.

Est-ce qu’il reste encore des espèces à découvrir en mer ?

Simon du Collège Paul Bert


Oui et c’est une excellente nouvelle dans notre monde très anxiogène ! Je constate réellement l’évolution avant-après, lorsqu’une aire marine devient protégée. La nature est très résiliente, contrairement à l’humanité. »

L’échange a été animé par Sylvère-Henry Cissé, modérateur, conseil en communication, journaliste et auteur.

Cet événement a été réalisé avec le soutien de TECH4ALL, et la collaboration de 6C Conseil.

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