Un quart des employés (24,4 %) du secteur privé belge s’est vu attribuer un bonus cette année. Le montant moyen du bonus que les travailleurs ont reçu sur leur compte a augmenté de 11 % par rapport à celui octroyé l’année dernière, et ce, malgré la crise énergétique qui fait rage. En effet, les bonus de 2022 sont attribués en fonction des résultats enregistrés par les entreprises en 2021. Le bonus collectif est légèrement plus populaire que le bonus individuel.
C’est ce qui ressort d’une étude réalisée par le prestataire de services RH Acerta sur la base des données de 175 000 employés du secteur privé.
Par rapport à 2021, le nombre d’employés qui se sont vu octroyer un bonus en 2022 par leur employeur demeure pratiquement inchangé (24,4 %). Le montant moyen de ce bonus est quant à lui nettement plus élevé cette année qu’en 2021. En effet, le montant moyen du bonus passe à 5924 €, soit une augmentation de 11,5 %. Les résultats exposés par Acerta se basent sur les données réelles de 175 000 employés occupés par plus de 40 000 entreprises privées, grandes et petites, obtenues au cours des 10 premiers mois de l’année 2022.
Le bonus collectif CCT90 est et demeure le moyen le plus populaire pour les employeurs de récompenser leurs collaborateurs au moyen d’un bonus. 13,9 % des employés (1 sur 7) se sont vu octroyer une telle prime collective en 2022. Le montant moyen de ce bonus est toutefois le plus faible parmi les différents types de bonus qui peuvent être accordés : 1368 €. Ce montant moyen et le pourcentage d’employés ayant bénéficié de ce bonus ont tous deux augmenté par rapport à 2021, respectivement de 11,4 % et de 8,8 %.
Catherine Langenaeken, experte en rémunération chez Acerta Consult, explique : « La popularité dont bénéficie et continue de bénéficier le bonus non récurrent ou le bonus CCT90 n’est pas une surprise, car il s’agit du bonus collectif le plus intéressant. Ce bonus possède un côté prévisible : des objectifs collectifs sont convenus au préalable et, en fonction des résultats, le bonus est ensuite versé ou non à la personne concernée. Ce n’est pas seulement la conversion avantageuse du brut au net qui rend ce bonus si intéressant, mais également le fait que l’employeur puisse le déterminer à une seule reprise et qu’il soit indépendant de la norme salariale. L’inconvénient du bonus CCT90 est sans aucun doute sa procédure : certains employeurs la perçoivent comme longue et complexe. »
Un autre type de bonus collectif est la prime bénéficiaire, mais il rencontre beaucoup moins de succès. Seul 1,8 % des employés a bénéficié de cette prime en 2022. Le montant moyen des primes bénéficiaires octroyées est toutefois légèrement plus élevé en 2022 qu’en 2021 : 2426 €, contre 2028 € l’année dernière.
Catherine Langenaeken poursuit : « Si le bonus CCT90 est un bonus dont le montant est prévisible, ce n’est pas du tout le cas de la prime bénéficiaire, ce qui constitue son principal inconvénient. Avant de pouvoir octroyer ou non une prime bénéficiaire, l’employeur doit attendre la clôture de l’exercice. Et bien sûr, il doit ensuite démontrer qu’un bénéfice a effectivement été enregistré, ce qui est beaucoup moins évident en ces temps de crise. C’est ce qui explique la popularité limitée de cette prime bénéficiaire. »
Outre le bonus collectif, un employeur peut également récompenser individuellement ses collaborateurs. L’année 2022 confirme déjà la renaissance du bonus salarial individuel de l’année dernière : le pourcentage d’employés bénéficiant d’un bonus salarial a augmenté, quoique très légèrement, en 2022. 6,51 % des employés en ont bénéficié. La valeur moyenne du bonus salarial est désormais supérieure de 11 % à celle de 2021 et atteint désormais 4791 euros.
La popularité des warrants poursuit sa chute en 2022, avec 6,16 % des employés bénéficiaires de warrants, soit 6 % de moins que l’année dernière. Le montant moyen a toutefois augmenté de 13 % pour atteindre 13 065 €.
Catherine Langenaeken explique : « La perte de popularité des warrants par rapport 2021 mérite toutefois d’être nuancée. Auparavant, les warrants étaient surtout utilisés par les grandes entreprises, mais aujourd’hui, de plus en plus de PME en proposent également. D’ailleurs, les travailleurs ne sont pas obligés d’accepter l’offre de warrants, ils peuvent aussi opter pour un bonus brut individuel. L’augmentation du nombre de PME participantes ne se reflétera pas non plus dans les chiffres puisque les PME comptent par définition moins de travailleurs. Nous remarquons que de plus en plus d’entreprises frappent à notre porte avec des questions sur les warrants, ce qui montre que l’intérêt pour cette forme de rémunération n’a pas disparu. »
Les bonus accordés par les employeurs en 2022 sont principalement le reflet des résultats enregistrés par les entreprises en 2021. Pour 2023, les décisions qui seront prises à la suite des résultats de 2022 demeurent encore inconnues.
Catherine Langenaeken conclut : « L’impact des indexations de salaires cette année constitue déjà un élément à prendre en compte. Et ce que la norme salariale déterminera reste encore à voir. Pour les entreprises qui ont la possibilité de récompenser davantage leur personnel, notamment pour les efforts qu’il a fournis ou pour l’encourager davantage, il est bon de rappeler que le bonus CCT90 et la prime bénéficiaire ne dépendent pas de la norme salariale. Elles en sont en effet totalement indépendantes. Cette piste reste donc envisageable pour tout employeur qui souhaite donner un coup de pouce au pouvoir d’achat de ses collaborateurs. »
À propos des chiffres
Les données recueillies se basent sur les données réelles d’un ensemble de 260 000 travailleurs occupés auprès de plus de 40 000 employeurs du secteur privé auquel appartiennent aussi bien des PME que des grandes entreprises. L’échantillon regroupait 175 000 employés en 2022. Les chiffres portent sur les dix premiers mois de l’année, soit du 1er janvier au 31 octobre inclus.
Source : Acerta RH, décembre 2022