Dans la perspective de la conférence mondiale de l'UNESCO sur les politiques culturelles et le développement durable baptisée MONDIACULT 2022, qui se tiendra au Mexique du 28 au 30 septembre 2022, des experts ont publié un nouveau rapport intitulé «Stormy Times. Nature and humans: Cultural courage for change» (Période de turbulences. La nature et l'homme: le courage culturel du changement), qui met en avant le rôle moteur de la culture dans la réalisation des objectifs de développement durable.
European Commission, Directorate-General for Education, Youth, Sport and Culture, Stormy times : nature and humans : cultural courage for change : 11 messages for action for and from Europe : executive summary, Publications Office of the European Union, 2022, https://data.europa.eu/doi/10.2766/424
La culture, sous toutes ses formes, dans tous ses modes expressions et dans tous les sens du terme, doit être au cœur de toute démarche de transformation en matière de développement humain. Avec le soutien de la Commission, des experts ont formulé une série de recommandations afin de repenser la relation de l'homme à la nature et de développer notre imagination culturelle au service d'un avenir viable et durable.
Le Conseil de l'Union européenne a pris une mesure importante en mai 2020 en ajoutant «la culture en tant que moteur du développement durable» aux priorités de son programme de travail 2019-2022 en faveur de la culture.
Un groupe de 50 experts issus de 25 États membres de l'UE, travaillant selon la méthode ouverte de coordination (MOC) avec le soutien de la Commission européenne, a examiné le rôle de la culture dans le développement durable et dans la réalisation des ODD et a recueilli des exemples positifs.
Le rapport intitulé «Stormy Times. Nature and humans: Cultural courage for change» (Période de turbulences. La nature et l'homme: le courage culturel du changement), est le résultat de leurs travaux. Ils y formulent un ensemble de recommandations clés à l'intention des décideurs politiques, sur la base de leurs conclusions. Leurs travaux soulignent le rôle insuffisamment reconnu de la culture en tant que moteur de la réalisation du programme de développement durable à l'horizon 2030.
Mme Mariya Gabriel, commissaire à l'innovation, à la recherche, à la culture, à l'éducation et à la jeunesse, a déclaré: «La culture est le fondement de nos sociétés. C'est un catalyseur qui nous aide à remettre en question notre mode de vie et à amorcer les changements auxquels nous souhaitons assister. Je salue ce rapport et le travail du groupe d'experts, qui nous apporteront des enseignements concrets pour nous aider sur la voie dans laquelle nous nous sommes engagés afin de parvenir à un avenir meilleur et plus durable.»
L'une des propositions consiste par exemple à faire connaître le «jour du dépassement de la Terre», qui correspond chaque année à la date où la demande de ressources naturelles de l'humanité dépasse la capacité de la Terre à les renouveler. Les experts proposent que l'attention soit portée plusieurs fois par an sur ce jour particulier, au moyen d'une action et d'une coopération culturelles durables organisées à cinq moments de l'année.
La culture peut également constituer un moyen puissant d'améliorer la communication des connaissances scientifiques disponibles sur des questions telles que l'injustice sociale, les inégalités, l'absence d'égalité entre les hommes et les femmes, la perte de biodiversité, le manque de sécurité alimentaire, le changement climatique et d'autres encore, abordées dans le programme de développement durable à l'horizon 2030. Les artistes et les organisations culturelles devraient jouer un rôle à part entière dans la réalisation des objectifs de développement durable et du pacte vert pour l'Europe.
Par ailleurs, le rapport recommande que les secteurs et industries de la culture et de la création deviennent plus verts et plus équitables. En outre, la volonté de durabilité et l'énergie en faveur du changement dont fait preuve la prochaine génération d'acteurs du changement peuvent être pleinement mobilisées pour atteindre cet objectif, en plaçant en son cœur la démocratie, les droits de l'homme et la liberté artistique.
Ces messages clés sont un rappel de certaines des priorités au cœur des préoccupations de la Commission et des travaux en cours pour la préparation du futur plan de travail 2023-2026 en faveur de la culture et, en particulier, en vue du renforcement de l'interaction entre culture et développement durable dans les politiques et actions de l'UE.
Parallèlement à ce rapport, au titre de la priorité relative à «la culture en tant que moteur du développement durable» fixée dans l'actuel plan de travail 2019-2022 en faveur de la culture, la Commission travaille actuellement à l'élaboration d'un rapport sur les initiatives de l'UE et les exemples où la culture est au service des objectifs de développement durable dans plusieurs domaines d'action européens.
Dans ce contexte, comme l'ont souligné les experts, des trajectoires de transformation sous l'impulsion de la culture ainsi qu'une nouvelle conception de la gouvernance culturelle rendant le cadre d'action plus cohérent sont essentiels si l'on veut atteindre des objectifs ambitieux en matière de développement humain et réussir la transition vers la durabilité.
En 2015, le programme de développement durable à l'horizon 2030 s'est fait l'écho de l'importance cruciale que revêtent la culture et les politiques culturelles pour la réalisation d'au moins 9 des 17 objectifs de développement durable (ODD) et de l'ensemble du programme de transformation. La contribution de la culture n'est toutefois pas suffisamment reconnue dans le cadre du programme à l'horizon 2030, une tendance que ce rapport vise à inverser.
Source : Commission Européenne, coin presse, 21 septembre 2022