Le dollar est, depuis 1945, le pivot monétaire mondial. Cette situation ne peut pas perdurer, car elle était soutenue par une capacité d’intervention militaire mondiale, combinée à une lutte acharnée contre le communisme. Chaque porte-avions américain soutenait le dollar, une monnaie flottante, dans tous les sens du terme, depuis 1971.
Aujourd’hui, les États-Unis sont en rupture commerciale et diplomatique avec de nombreux pays. La confiance, la prévisibilité et la constance sont plus qu’ébréchées : elles sont fissurées de manière irréparable.
Un autre groupe de pays, sous la direction de la Chine, s’impose. Même si ces derniers ont des économies disparates et des intérêts parfois divergents, c’est une réalité qui va combler le vide créé par l’isolationnisme de Donald Trump.
Mais si, de surcroît, la Federal Reserve est mise sous tutelle par ce dernier et obligée de financer l’État américain à un taux d’intérêt très faible (et inférieur aux taux d’inflation), cela conduira immédiatement à une défiance par rapport au dollar et à la dette américaine que seule la force pourrait contraindre à souscrire.
Des pays seraient alors sollicités pour financer, à très long terme, l’État américain, sous peine de subir des représailles, voire le choc ultime : une limitation des swaps de devises qui animent les échanges entre banques centrales.
C’est donc le scénario de Godzilla ou de l’Armageddon, puisque des obligations américaines à très long terme vaudront les emprunts russes d’avant 1917, c’est-à-dire du papier peint colorié.
En conclusion : les Européens croient les relations transatlantiques apaisées, malgré les droits de douane léonins qu’ils subissent.
Mais ce n’est évidemment que le début…