Ne vous attendez pas à une baisse de vos impôts!

Après l'ivresse des baisses d'impôts envisagées, le Fédéral sera ramené à la dure réalité de l'impérieuse nécessité des efforts budgétaires et des investissements publics.

Certains volets des négociations concernant la prochaine coalition fédérale ont déjà fait l'objet de fuites au cours des dernières semaines. Les plus notables concernant les projets de baisses d'impôts.

L'idée est de rendre le travail plus rémunérateur et, à cette fin, tout un éventail de réductions possibles de l'impôt sur le revenu des personnes physiques est actuellement sur la table. Celles-ci vont de l'augmentation de la tranche exonérée d'impôt à la suppression de la cotisation spéciale pour la sécurité sociale, en passant par une modification des tranches d'imposition.

Bien sûr, il est bien plus agréable de négocier des réductions de charges que des économies. Il n'en reste pas moins qu'il est pour le moins étonnant de mettre l'accent sur ce sujet dans le contexte économico-financier actuel.

Il sera très difficile de mettre en œuvre ne serait-ce qu'une partie limitée de ce catalogue de réductions d'impôts.

Des propositions quasi impayables...

Le précédent passage en revue des programmes des partis par le Bureau du Plan nous a donné une indication de ce que tout cela coûterait. La plupart de ces propositions sont accompagnées d'une facture d'un milliard d’euros.

L'ensemble du paquet est de toute façon hors de question (et ce n'est probablement pas l'intention), car cela équivaudrait à une note annuelle de 23 milliards. Mais il sera également très difficile de mettre en œuvre ne serait-ce qu'une partie limitée de ce catalogue de réductions d'impôts.

Au cours de la prochaine législature, nous devrons, en effet, accomplir un effort budgétaire de quelque 25 milliards d'euros. Ce ne sera pas facile. Et cela ne s'arrêtera peut-être pas là.

Plus largement, la priorité est de renforcer la compétitivité de nos entreprises.

... au vu des besoins pour de nouveaux investissements publics

Compte tenu de la situation géopolitique actuelle, il est plus que probable que nous devrons accélérer la progression prévue (mais lente) de nos dépenses en matière de défense. En outre, un rattrapage des investissements publics est également nécessaire pour "réparer" nos infrastructures (y compris les secteurs des transports, du numérique, de l'énergie, etc.) après des décennies de sous-investissement.

Ces investissements publics supplémentaires seront égalementindispensables pour renforcer le potentiel de croissance de notre économie. Par ailleurs, des efforts financiers sont également requis pour assurer l'avenir de l'industrie dans notre pays, et plus largement pourrenforcer la compétitivité de nos entreprises.

Il n'y a pas de problème général de pouvoir d'achat dans notre pays.

Se concentrer sur les fondamentaux de notre économie

Compte tenu de la pression fiscale importante qui existe dans notre pays, il serait tout à fait légitime de procéder à des réductions d'impôts. Dans des circonstances normales, il s'agirait même d'un aspect important de ces négociations gouvernementales. Mais ces négociations ne partent pas d'une situation normale. Compte tenu de la situation budgétaire dramatique, il n'y a tout simplement pas d'argent pour ce genre de mesures. Au mieux, il peut y avoir quelques actions symboliques à cet égard.

Au vu des défis économiques auxquels nous sommes confrontés, il y a des priorités plus importantes. D'après les indicateurs de revenu disponible, il n'y a pas de problème général de pouvoir d'achat dans notre pays. En ce sens, les réductions d'impôts pour les travailleurs ne sont pas la priorité absolue. Le prochain gouvernement devrait plutôt se concentrer sur le renforcement des fondements de notre économie. S'il y parvient, il sera alors certainement possible d'augmenter structurellement le pouvoir d'achat. Mais il serait vain d'inverser cette logique.


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A l’origine, cet article a été rédigé en néerlandais, en sorte que c’est à la version néerlandaise qu’il convient de se référer en tout état de cause.

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