Nous surestimons nos connaissances financières

Une étude montre que les jeunes, en particulier, ont besoin de plus d'informations financières.

Globalement, les Belges pensent posséder suffisamment de connaissances financières pour gérer leurs affaires courantes, mais une enquête montre qu'ils ont souvent tendance à se surestimer. Nos compatriotes peuvent effectuer des paiements sans contact, des opérations bancaires en ligne et suivre leurs opérations financières quotidiennes. Mais au-delà, leurs connaissances financières en matière d’investissements, d’emprunts et de retraite (épargne-pension) sont plus médiocres. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le cabinet d'études Indiville pour le compte de Febelfin.

Cette étude souligne également le manque de connaissances financières des jeunes âgé-e-s de 16 à 30 ans, qui obtiennent des résultats inférieurs au reste de la population sur tous les points étudiés. Or, il est essentiel de posséder les connaissances financières de base pour pouvoir bien gérer son argent et continuer à développer son patrimoine. Surtout en période de turbulences économiques.

Quelques observations en bref :

*Enquête nationale de Febelfin en collaboration avec le bureau d'études Indiville auprès de 2.045 Belges âgés de 16 à 79 ans, dont 750 avaient entre 16 et 30 ans (mars 2021).

  • Les Belges s’attribuent une note de 6,8/10 pour leurs connaissances financières, mais semblent souvent se surestimer lorsqu'ils évaluent leurs connaissances en matière d'investissements, de crédits et d'épargne-pension.
  • 63 % avouent ne pas en savoir assez, voire ne rien savoir du tout sur les investissements ou les produits d'investissement.
  • Plus de six jeunes sur dix déclarent également qu'ils/elles ne savent (presque) rien sur l'épargne-pension, les investissements ou les demandes de crédits.
  • 37 % à peine des jeunes s'occupent de leurs affaires financières, ce qui représente une baisse par rapport à l'année dernière (44 %)*. Mais un peu plus de la moitié des jeunes assurent en savoir assez sur la gestion d’un budget ou l'administration financière quotidienne, ou tout au moins s’y connaître un peu.
  • 39% des Belges pensent savoir ce que la banque fait de leur argent. Cette proportion est sensiblement plus élevée chez ceux et celles qui investissent (51 %). Dans l'ensemble, cependant, ce chiffre est bien trop bas.
  • Les Belges recherchent principalement de plus amples informations sur les investissements et la sécurité en ligne. Les jeunes sont surtout en quête d’informations sur les investissements, l'autonomie et les emprunts/demandes de crédits. L’élément positif à ce niveau tient au fait que les jeunes se disent très ouvert-e-s aux informations sur des aspects qu’ils maîtrisent moins bien et en sont demandeur-se-s.
  • Le secteur financier s'est engagé depuis longtemps déjà en faveur de l'éducation financière et estime qu'il est essentiel de lui accorder une place suffisante dans le parcours pédagogique des jeunes. Le renforcement de l'éducation financière des jeunes est une responsabilité partagée, dans laquelle, outre le secteur financier, les autorités, l'enseignement et toutes les autres parties prenantes concernées devraient jouer un rôle significatif. Febelfin souhaite continuer à soutenir toutes les parties concernées en développant un contenu informatif et du matériel didactique gratuit.
Niveau de conaissance

Éducation financière : du pain sur la planche, surtout pour les jeunes

Si les connaissances concernant la gestion financière quotidienne, les paiements sans contact, les services bancaires numériques et l'autonomie sont bonnes, les chiffres concernant les connaissances des Belges en matière d'emprunt, de gestion budgétaire et d'épargne-pension sont nettement plus faibles. Quant aux connaissances relatives aux investissements et aux produits d'investissement, la situation est loin d’être extraordinaire.

Opérations quotidiennes

Les jeunes se sentent plus à l'aise avec les paiements sans contact et la banque numérique. Huit jeunes sur dix estiment ainsi avoir des connaissances suffisantes dans ce domaine. Mais beaucoup d'entre eux et elles ne possèdent pas les connaissances nécessaires sur d'autres questions financières. Cependant, un peu plus de la moitié de ces jeunes affirment en savoir assez sur la gestion du budget ou l'administration financière quotidienne.

Concerne argent

Tous les jeunes ne sont donc pas en mesure de gérer un budget de manière optimale, ni même de suivre leurs dossiers financiers quotidiens. Or, ces compétences sont précisément celles dont ils et elles auront besoin pour s’assurer une stabilité financière ou pouvoir continuer à développer leur patrimoine dans l'avenir. Plus de 6 jeunes sur 10 avouent ne pas en savoir assez sur l'épargne-pension, les investissements, les emprunts ou les demandes de crédit.

Autre chiffre frappant : moins d'un-e jeune sur deux peut dire avec certitude ce que la banque fait de son argent. En outre, 37% des jeunes à peine se sentent impliqué-e-s dans leurs affaires d'argent, ce qui représente une baisse par rapport à l'année dernière (44%).

Mes affaires financières

Les soucis financiers pèsent aussi davantage sur les jeunes (47%) que sur le reste de la population (39%).

Par ailleurs, de nombreux Belges considèrent la gestion de leurs finances personnelles comme un (lourd) fardeau. En moyenne, 43% (2021 : 38%) des Belges n'aiment pas s'occuper de questions financières, et les jeunes s’y intéressent encore moins que leurs aîné-e-s de plus de 30 ans. Ce n'est un secret pour personne qu'il existe une forte corrélation entre les connaissances financières, l'implication et les problèmes d'argent : les gens qui sont le moins au courant de leurs affaires financières sont moins enclins à s'occuper des questions d'argent ET sont plus susceptibles de rencontrer des problèmes d'argent. Cela engendre un cercle vicieux. Il est donc crucial de renforcer les connaissances financières des jeunes. Raison suffisante pour tirer la sonnette d'alarme.

Les jeunes demandent d’eux/elles-mêmes plus d'informations financières

Les Belges recherchent surtout des compléments d'informations sur les investissements et la sécurité en ligne.

L'étude révèle qu’ils/elles se disent ouvert-e-s à recevoir davantage d'informations. Le top 3 des demandes d'informations chez les jeunes concerne les investissements, l’autonomie et la demande d’un crédit, mais la demande d’informations concernant la gestion d’un budget, l'épargne-pension et l'épargne est, elle aussi, soutenue.

Le secteur financier, les pouvoirs publics, l'enseignement et d’autres acteurs concernés ont également un rôle majeur à jouer dans l'information des jeunes. Les jeunes font savoir qu'ils et elles sont à la recherche d'informations leur permettant de développer leurs connaissances financières. A cet effet, les gens se tournent à la fois vers le secteur financier, qui fournit des informations financières générales, et vers d'autres acteurs.

Certain-e-s pensent par exemple que les pouvoirs publics devraient contribuer à les informer sur les pensions (l’épargne-pension) et la sécurité en ligne. Les jeunes comptent également sur d'autres acteurs - tels que l'école, les médias mais aussi les parents - pour recevoir des informations sur les questions d'argent, l'autonomie et le suivi de la gestion financière quotidienne.

Apporter des connaissances financières relève de la responsabilité sociétale de différents acteurs. Et le secteur encourage naturellement toutes les initiatives - conjointes - susceptibles de contribuer à améliorer les connaissances financières des jeunes.

Faire découvrir les différentes facettes de la société aux jeunes issus de milieux vulnérables est essentiel pour qu'ils puissent devenir des citoyens responsables et engagés. TADA se réjouit de collaborer avec des partenaires tels que Febelfin; cette collaboration nous permettra de concentrer nos efforts sur l'amélioration des connaissances financières de nos jeunes.
PIETER DE WITTE
Managing Director de TADA

Plus d'éducation financière via le site web remanié « financesetmoi.be » et de nouveaux supports pédagogiques

Pour répondre à la demande d'informations des jeunes, Febelfin a lancé le site web remanié « Financesetmoi.be ». Les étudiant-e-s UX de la Karel De Grote Hogeschool ont réfléchi à la présentation du site idéal et au contenu qui pourrait être pertinent pour eux/elles. Un site web fait sur mesure par des jeunes pour des jeunes.

Mathyas, l'un des étudiant-e-s qui a travaillé sur ce projet, explique : "D'après notre expérience, nous remarquons que de nombreux-se-s jeunes ont du mal à comprendre les questions financières plus complexes qui vont de pair avec leur avancée dans l’âge adulte. Un portail d'information comme financesetmoi.be, avec des catégories claires et une personnalisation basée sur les intérêts et les questions des jeunes, offre, selon l’enquête que nous avons menée, la solution idéale à cette difficulté. En tant qu'étudiant-e-s en UX UI, cette mission de collaboration avec Febelfin a été une expérience enrichissante."

Sur ce site, Febelfin mettra en lumière différents aspects de la vie financière quotidienne : les paiements, l’épargne et les investissements, les emprunts et le logement, et bien plus encore. Par ailleurs, Febelfin déploiera des efforts supplémentaires pour traduire ce contenu informatif sur les canaux TikTok et Instagram afin de toucher directement les jeunes.

Dans les mois à venir, Febelfin développera également du contenu sur des sujets spécifiques tels que les cryptomonnaies, qui sont très populaires chez les jeunes ces temps-ci. En effet, il est nécessaire qu'ils acquièrent de bonnes connaissances en la matière avant de se lancer dans le monde des cryptomonnaies, car cela comporte évidemment des risques. Febelfin collaborera avec ED TVet développera du matériel nouveau et supplémentaire destiné aux jeunes du troisième degré du secondaire.

Ce matériel sera également mis à disposition en français par la suite. Febelfin organisera en outre, conjointement avec l’organisation TADA, des ateliers sur les connaissances et les compétences financières. Ces ateliers seront une excellente occasion d'apporter une contribution positive à l'éducation financière des enfants et des jeunes à Bruxelles.

Pieter De Witte, Managing Director de TADA, déclare : “Faire découvrir les différentes facettes de la société aux jeunes issus de milieux vulnérables est essentiel pour qu'ils puissent devenir des citoyens responsables et engagés. TADA se réjouit de collaborer avec des partenaires tels que Febelfin; cette collaboration nous permettra de concentrer nos efforts sur l'amélioration des connaissances financières de nos jeunes.”

Besoin d'informations de qualité, surtout en cette période

Il est essentiel de bien enseigner les compétences financières aux jeunes, surtout en ces temps difficiles où la hausse vertigineuse des prix de l'énergie exerce une pression particulière sur la situation financière de nombreux ménages.

Dans le même temps, la culture de l'argent rapide est en plein essor. Des mouvements comme FIRE, qui préconisent des investissements rapides et à risques, sont de plus en plus populaires parmi les jeunes. Pour contrer ce phénomène, le secteur est conscient de l'importance d'accorder une attention suffisante à l'éducation financière et de tenir les jeunes aussi bien informé-e-s que possible. Nous devons leur fournir les outils nécessaires pour qu'ils et elles puissent regarder au-delà de la culture de l'argent rapide, ce vers quoi ils sont actuellement attiré-e-s via les canaux les plus divers. Il est nécessaire de renforcer la connaissance financière des jeunes car les jeunes résilient-e-s et bien informé-e-s sur le plan financier deviennent des adultes qui prennent plus tard de meilleures décisions financières. C'est pourquoi Febelfin mettra encore plus d'informations à disposition dans les mois à venir via le site financesetmoi.be et développera du matériel nouveau et supplémentaire en collaboration avec différents partenaires, tant en Flandre qu'en Wallonie.

Vous avez besoin de plus d'informations ?

Contactez le service presse à press@febelfin.be ou au +32 (2) 507 68 31.

Source : Febelfin

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