Nouvelle alerte face au réchauffement climatique !!!

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a publié la deuxième partie de son sixième rapport d'évaluation "AR6 Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability" le 28 février 2022.

Pour la Ministre fédérale du Climat Zakia Khattabi, les conclusions de ce rapport sont sans surprises. Même si les constats tirés sont plus préoccupants que jamais, il est encore possible de changer le cours des choses si volonté politique il y a. Dès aujourd’hui, au niveau mondial et de manière concertée.

Procédure

Deuxième d'une série de quatre, ce rapport, préparé par le Groupe de travail 2, traite des impacts, de l’adaptation et de la vulnérabilité aux changements climatiques.

Les autres rapports traitent de :``

  • Rapport 1 - Les éléments scientifiques (Groupe de travail 1 – août 2021)
  • Rapport 3 - L'atténuation du changement climatique (Groupe de travail 3 – mars 2022) ;
  • Rapport 4 - Le rapport de synthèse (septembre 2022).

Chaque rapport du GIEC fait l’objet de la rédaction d’un résumé technique et d’un "résumé pour les décideurs" (Summary for policymakers). Ce dernier a été approuvé lors de la réunion plénière du GIEC, qui s’est tenue du 14 au 27 février 2022

La Belgique y était représentée par une délégation menée par des experts du SPP Politique scientifique (Alexandre Fernandes) et de la Plateforme wallonne GIEC / UCLouvain (Prof. Jean-Pascal van Ypersele et son équipe).

Grâce à leurs efforts, la Belgique a pu contribuer à ce que les messages scientifiques issus du rapport soient fidèlement retranscrits dans le résumé à l’attention des décideurs, dans un langage clair et accessible

Aperçu des principaux messages à retenir

Zakia Khattabi, Ministre du Climat, de l’Environnement, du Développement durable et du Green Deal : Six mois après la parution de son premier tome, ce nouveau document mettant l'accent sur la vulnérabilité des personnes et des écosystèmes, développe les risques complexes auxquels nous sommes dès à présent confrontés, mais se veut également porteur de solutions. On y retrouve des propositions concrètes de mesures d'adaptation, et la notion de développement résilient au dérèglement climatique y occupe une place centrale.

Voyez le document en annexe (CP février 2022)

  • Les changements climatiques d'origine humaine ont des effets négatifs généralisés et engendrent des pertes et dommages pour la nature et les populations. L'augmentation des événements météorologiques extrêmes entraîne des effets irréversibles sur les systèmes naturels et humains, poussés au-delà de leur capacité d'adaptation.
  • Les actions visant à limiter le réchauffement planétaire à près de 1,5 °C réduiraient considérablement les pertes et les dommages par rapport à des niveaux de réchauffement plus élevés, mais ne peuvent pas les éliminer tous (un réchauffement de 1,5 °C entraînerait inévitablement une augmentation de multiples dangers climatiques et présenterait de multiples risques pour les écosystèmes et les humains).
  • À moyen et à long terme (au-delà de 2040), les impacts évalués sont jusqu'à plusieurs fois supérieurs à ceux observés actuellement. Leur ampleur et les risques qui y sont associés dépendent fortement des mesures d'atténuation et d'adaptation à court terme, et augmentent avec chaque accroissement du réchauffement climatique. L'efficacité de l'adaptation pour réduire les risques climatiques diminuera avec l'augmentation du réchauffement.
  • La vulnérabilité des écosystèmes et des populations aux changements climatiques diffère considérablement d'une région à l'autre et au sein d'une même région. Les personnes et les systèmes les plus vulnérables sont touchés de manière disproportionnée. Environ 3,3 à 3,6 milliards de personnes vivent dans des environnements qui sont très vulnérables aux changements climatiques.
  • Les impacts et les risques liés aux changements climatiques interagiront avec d’autres risques (non climatiques), entraînant des risques combinés et des risques en cascade à travers les secteurs et les régions.
  • La sauvegarde de la biodiversité et des écosystèmes est fondamentale pour un développement résilient aux changements climatiques, compte tenu des menaces que les changements climatiques font peser sur eux et de leur rôle dans l'adaptation et l'atténuation. Le maintien de la résilience de la biodiversité et des services écosystémiques à l'échelle mondiale dépend de la conservation efficace et équitable d'environ 30 à 50 % des terres, des eaux douces et des océans planétaires.
  • ​Les efforts en matière de développement et d'adaptation permettent de réduire la vulnérabilité aux changements climatiques. Des conditions favorables sont essentielles pour mettre en œuvre, accélérer et maintenir l'adaptation des systèmes humains et des écosystèmes ; il s'agit notamment de l'engagement et du suivi politiques, des cadres institutionnels, des politiques et des instruments assortis d'objectifs et de priorités clairs, de l'amélioration des connaissances sur les impacts et les solutions, de la mobilisation et de l'accès à des ressources financières adéquates, du suivi et de l'évaluation, et des processus de gouvernance inclusifs.`
  • Les tendances de développement passées et actuelles n'ont pas fait progresser le développement mondial résilient au climat et ont augmenté l'exposition des écosystèmes et des populations aux risques climatiques. L'action en faveur d'un développement résilient aux changements climatiques à l'échelle mondiale est urgente.
    Les tendances de développement passées et actuelles n'ont pas fait progresser le développement mondial résilient au climat et ont augmenté l'exposition des écosystèmes et des populations aux risques climatiques. L'action en faveur d'un développement résilient aux changements climatiques à l'échelle mondiale est urgente.
  • Les choix et actions sociétaux mis en œuvre au cours de la prochaine décennie détermineront dans quelle mesure les trajectoires à moyen et à long terme permettront un développement résilient aux changements climatiques. Les perspectives de développement résilient aux changements climatiques seront de plus en plus limitées si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas rapidement (en particulier si le réchauffement climatique de 1,5 °C est dépassé à court terme).​

Pour en savoir plus

Document en anglais -

Rapport complet, résumé technique et résumé pour les décideurs

Read the report here - Citations

Document en français

Messages clés (dont graphiques) du résumé pour les décideurs publiés par la Plateforme wallonne pour le GIEC / UCLouvain (en français)

Sources

> IPCC, Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability - le GIEC et le 6éme cycle d'évaluation

> Climate.be - Nouveau rapport du GIEC sur les impacts, l'adaptation et la vulnérabilité

> Zakia Khattabi, CP | La Ministre fédérale du Climat, Zakia Khattabi, prend connaissance du second volet du sixième rapport du GIEC​​

« Aujourd'hui, entre 3.3 à 3.6 milliards de personnes sont en situation d’extrême vulnérabilité face aux effets du changement climatique. Le rapport montre ô combien il est urgent d’agir contre le réchauffement de notre planète. Nous devons pour cela nous attaquer à ses causes, mais aussi travailler à la manière dont nous pouvons nous adapter à ses conséquences, qui sont spécifiques à chaque pays et chaque région. » déclare la Ministre Khattabi. « Outre la réduction de nos émissions ou la gestion des pertes et dommages, l'adaptation fait donc partie intégrante d'une politique climatique mature. À ma demande, tous les ministres fédéraux examinent actuellement les mesures d'adaptation qu'ils peuvent prendre, en lien avec leurs compétences. La coopération est essentielle : à tous les niveaux politiques et au-delà des frontières nationales », poursuit-elle.

Vu l’ampleur et la sévérité des effets du changement climatique, gardant sans cesse en mémoire les inondations meurtrières de juillet dernier en Wallonie, la Ministre fédérale du climat souhaite renforcer la résilience de notre pays et l’équiper en terme d’identification des risques climatiques. Pour ce faire, elle travaille en ce moment activement à la création d’un organe de coordination pour l’analyse et l’évaluation du risque lié au dérèglement climatique. L’objectif du futur « OCAM climat », à l’instar de ce qui existe pour la menace terroriste, est de permettre à la Belgique de disposer à tout moment d’une analyse appropriée et actualisée des risques et des vulnérabilités pour ensuite formuler des recommandations. De cette manière, la politique et la gouvernance pourront être adaptées en conséquence.

«Le rapport nous confronte à une réalité dure, mais ce n’est pas le moment pour laisser tomber les bras. Les conclusions me renforcent dans mon engagement en ce qui concerne les différents volets de notre politique climatique : que cela soit dans le renforcement de nos mesures pour limiter le changement climatique, dans l’adaptation aux conséquences que l’on ne peut plus éviter, mais encore pour mieux nous équiper en terme d’analyse des risques. Dans tous ces volets de notre politique climatique, les vulnérabilités des différents publics et secteurs devront être prises en compte, car on sait que les plus fragiles d’entre nous sont aussi les premières victimes des conséquences du dérèglement climatique. Plus que jamais, justice sociale et justice environnementale sont des combats indissociables. »

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