En 2023, le nombre de jours de congé de paternité sera de maximum 20 jours pour les pères indépendants. À l’heure actuelle, il est encore de 15 jours. Il ressort en outre d’une étude du groupe de services RH Liantis que les intéressés prennent la totalité du congé. Pas moins de 93,8 % des indépendants qui ont demandé un congé de paternité en 2022 ont en effet choisi de prendre le nombre maximum de jours alloués.
«C’est une réglementation intéressante et parfaitement adaptée aux indépendants puisqu’ils ont la possibilité de prendre des demi-jours ou des jours entiers. Ils bénéficient ainsi d’une flexibilité appréciable au sein de la famille, qui leur permet de s’occuper de leur nouveau-né sans compromettre la continuité de leur entreprise », déclare Karel Van den Eynde, expert chez Liantis.
En effet, depuis le 1er mai 2019, les indépendants à titre principal qui deviennent pères ou coparents ont aussi droit au congé de paternité ou de naissance. Pour pouvoir prétendre à ce congé, ils doivent avoir payé leurs cotisations sociales pour les trimestres de référence - soit les deux trimestres précédant celui de la naissance - ou avoir été exonérés par l’INASTI.
« Jusqu’à fin 2020, la loi octroyait un congé de paternité ou de naissance de maximum 10 jours. Depuis le 1er janvier 2021, ce congé est de 15 jours et pour les naissances à compter du 1er janvier 2023, il sera de nouveau allongé et porté à 20 jours », explique Karel Van den Eynde, expert au sein du groupe de services RH Liantis. La prestation associée à ce congé s’élève à 92,85 euros par jour de congé, soit un total de 1 392.75 euros. « Ce congé peut être pris jusqu’à quatre mois après la naissance, par jours complets ou demi-jours qui ne doivent pas nécessairement être consécutifs. »
Il ressort d’une analyse du groupe de services RH Liantis que le nombre de demandes augmente chaque année. De plus, la majorité (93,8 %) des pères ayant demandé un congé de paternité en 2022 ont pris la totalité des jours auxquels ils avaient droit. Karel Van den Eynde y voit une évolution positive : « C’était moins le cas en 2021 et les pères qui prenaient le maximum de jours prévu dans le cadre de ce congé étaient moins nombreux. La crise du coronavirus a peut-être joué un rôle : l’année 2021 a été marquée par une reprise économique et bien souvent, tout le monde s’est mobilisé pour aider l’entreprise à remonter la pente. Plusieurs entrepreneurs n’ont donc pas pu se permettre d’être trop souvent absents et de prendre tous leurs jours de congé. En règle générale, nous constatons cependant que les pères choisissent de prendre la quasi-totalité de leurs jours de congé. »
Bien que les indépendants aient également la possibilité de prendre leur congé de paternité par demi-jours, les chiffres de Liantis démontrent que la grande majorité préfère des jours complets. Pour 2022, le taux est actuellement de 80,36 %, alors qu’il n’était que de 71,45 % en 2021. Karel Van den Eynde : « Nous observons tout de même un changement de mentalité depuis quelques années, y compris chez les indépendants. Avoir une entreprise implique de travailler dur et de ne pas compter ses heures mais l’équilibre entre travail et vie privée est mieux pris en compte ; de même, les entrepreneurs masculins assument de plus en plus leurs tâches au sein du ménage et s’occupent entre autres des enfants. Cette évolution va de pair avec l’attention croissante accordée au bien-être mental, un thème sur lequel Liantis travaille aussi énormément à travers le nouveau projet "Entreprendre plus fort ensemble", qui vise à sensibiliser, informer et conseiller les indépendants aux risques de santé mentale. »
La nouvelle augmentation du nombre de jours en 2023 s’inscrit dans le cadre d’un grand mouvement de rattrapage destiné à combler le fossé qui sépare les travailleurs salariés et indépendants en matière de sécurité sociale. L’indemnité allouée dans le cadre du congé de maternité a également été augmentée, des modifications ont été apportées à la pension légale et le congé de deuil a été introduit. Ces changements ne sont pas le fruit du hasard.
« De plus en plus de gens se lancent dans une activité indépendante après avoir exercé un travail salarié pendant quelques années. Ils veulent dès lors une bonne couverture sociale. Les autorités se rendent également compte qu’une protection sociale trop faible constitue un frein à l’entrepreneuriat. Depuis le début des années 2000, elles ont donc entrepris d’améliorer le statut social des indépendants », souligne Karel Van den Eynde, expert chez Liantis.
Source : Liantis, presse, 10 octobre 2022