Aujourd’hui, tout le monde parle de la digitalisation. Si vous n’emboîtez pas le pas, vous êtes potentiellement destiné à disparaître. Les Fintechs (les logiciels cloud financiers et administratifs) s’en réjouissent tandis que les experts-comptables s’en inquiètent. N’est-ce point une vision caricaturale du monde ? Nous le pensons : seule une coopération entre les technologies et les conseillers apportera une réponse intelligente aux besoins digitaux de l’économie belge.
Avec un potentiel d’automatisation de 90 % des process, les Fintech (premiers producteurs d’automatisation) peuvent voir leur avenir en rose. La réalité est pourtant légèrement différente. Si la majorité des Fintech estiment que la digitalisation offre de belles opportunités de business pour leurs entreprises, de nombreux dirigeants commencent à réaliser que ce ne sera pas aussi facile qu’on aurait pu le penser.
De nombreuses startups proposent aux entreprises d’automatiser une tâche spécifique de leur processus administratif, comptable et financier. Chaque tâche offre une opportunité d’économies à la PME, mais le nombre de possibilités d’automatisation et d’amélioration est élevé. En conséquence, chaque solution proposée, aussi économe soit-elle, constitue une part du budget mensuel que cette dernière est prête à consacrer. La concurrence est donc rude : maximiser le périmètre d’automatisation (le plus de tâches), intégrer les différentes solutions entre elles et/ou être compatible, partager le budget mensuel disponible de la PME.
Parallèlement, certains n’hésitent pas à envisager la disparition du comptable et de l’expert-comptable. Ici aussi, la réalité est toute autre.
Illustrons : alors que toute personne qui part à l’étranger se mettra en quête d’un ATM (leader mondial de distribution de billets de banque), peu de personnes connaissent la signification de ces 3 lettres car le T n’a été traduit ni en français (distributeur automatique), ni en néerlandais (geldautomaat). Le T signifie : Teller. Teller signifie : employé de banque. Les premiers ATM sont apparus aux Etats-Unis en 1969. L’employé de banque a-t-il disparu ? Son rôle a-t-il évolué ?
Le comptable et l’expert-comptable sont aux portes du changement. Ils n’ont pas le choix et ceci les effraye et la transformation digitale laisse un doute certains dans leurs esprits. Pourquoi ?
Et si la coopération entre les Fintech et les professionnels du chiffre était la solution ? Elle permettrait de convaincre plus facilement les entreprises, plus enclines à adapter une solution déjà utilisée par leur conseiller. Elle permettrait aux comptables et experts- comptables de se sentir soutenus et capables d’évoluer vers un rôle de conseiller. Elle permettrait enfin aux Fintech de développer un nouveau business model et de vendre directement aux comptables et experts-comptables. Tout le monde serait gagnant !
La Fintech doit trouver moins de clients et peut ainsi réduire ses forces de vente. Le comptable et l’expert-comptable peuvent refacturer le service à ses clients et bénéficier ainsi de nouvelles sources de revenus. Le client paie un prix identique mais bénéficie du soutien du conseiller qui achète le bon produit et gère celui-ci.
Nous croyons en un modèle coopératif entre technologie et conseil. C’est pour cela que la Fondation FFF et Fintech Belgium se sont déjà associés pour 2 events fin 2018 et ont rencontré un franc succès lors du Meetup de ce 14/03/19 : salle comble pour une soirée autour du sujet ‘Digitalisation of accounting’. La preuve que le sujet passionne et intrigue.
Ils nous restent à construire les prochaines étapes d’une coopération renforcée.
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