De nombreux économistes l’ont déjà dit. L’impact économique de la crise se vivra en 2 étapes. Dans un premier temps, le cycle commercial étant entièrement ou partiellement bloqué, les liquidités viendront vite à manquer pour faire face aux paiements immédiats dans la majorité des entreprises. Ensuite, quand il faudra relancer l’activité, la solvabilité deviendra cruciale. Déjà souvent délicate chez nos PME en temps normale, elle va conditionner la capacité à emprunter (et à rembourser) pour relancer la machine.
Nous savons aussi que les petites entreprises sont les plus fragiles. Elles sont aussi les plus nombreuses dans notre pays. Rappelons que sur 1.370.000 entreprises, 1.120.000 n’ont aucun travailleur salarié.
Voilà maintenant 6 semaines que des mesures drastiques de santé publique ont été prises et que les entreprises sont confrontées à un ralentissement significatif ou à l’arrêt complet de leurs activités. Trends Business Information a voulu mesurer cet impact afin de d’aider ses clients à piloter leurs risques commerciaux et financiers.
Trends Business Information s’est basé sur 273.000 comptes annuels de micro-entreprises pour réaliser un stress test sectoriel sur la solvabilité des PME. Pour ces entreprises qui publient des comptes annuels, un calcul individualisé est réalisé. Pour les autres, comme les indépendants, la médiane sectorielle servira de pivot.
Trends Business Information s’est basé sur 273.000 comptes annuels de micro-entreprises pour réaliser un stress test sectoriel sur la solvabilité des PME. Pour ces entreprises qui publient des comptes annuels, un calcul individualisé est réalisé. Pour les autres, comme les indépendants, la médiane sectorielle servira de pivot.
SEUILS DE SOLVABILITE
Le travail consiste à calculer combien de semaines les entreprises peuvent tenir avant de franchir 4 seuils significatifs.
Une société avec une solvabilité d'au moins 25% est solvable.
Une société avec un solvabilité entre 15% et 25% est fragile.
Une société avec un solvabilité entre 0% et 15% est très fragile.
Une société avec une solvabilité négative est en faillite virtuelle.
Pour certains secteurs importants, pas de souci : les secteurs liés à la santé humaine, à l’informatique ou même la construction ont des capacités de résistance suffisantes, qui vont, globalement, leur permettre d’attendre la fin des mesures de confinement en limitant les dégâts à une forte baisse de leur résultat.
Par contre, la situation est beaucoup plus délicate pour des secteurs comme les débits de boissons avec 7 semaines, la restauration avec 5 semaines, les sports et les loisirs, avec 5 semaines, le commerce de détail avec 7 semaines ou de gros avec 8 semaines. Tous ces secteurs sont donc aujourd’hui en train de basculer en perte. Ils sont aussi parmi ceux qui pourront reprendre le travail le plus tard. Pour eux plus que pour les autres, 2020 sera une année noire.
Ici aussi, certains secteurs peuvent voir venir. L’imprimerie, l’informatique ou les activités scientifiques par exemple sont des secteurs à solvabilité forte. Même si les fonds propres sont limités (rappelons qu’il s’agit de micro-entreprises), ils peuvent se permettre de subir de lourdes pertes avant de franchir le seuil des 25% de solvabilité. Par contre, de nombreux secteurs, comme l’agriculture, l’industrie alimentaire, la construction, les garages et concessions, l’hébergement et les cafés et restaurants n’atteignaient pas cette valeur avant la crise. Le secteur de la fabrication de meubles y était tout juste et va probablement glisser en-dessous des fatidiques 25% si la crise dure plus de 18 semaines (15 pour passer en perte et 3 seulement pour passer le seuil).
Ici, nous franchissons le seuil de survie. Les statistiques des faillites s’envolent quand on passe sous ce niveau de solvabilité. Heureusement, il n’y a que quelques secteurs marginaux qui ont leur médiane sous ce niveau. Par contre, l’horeca est en réelle délicatesse. Le secteur de l’hébergement franchira le seuil après 9 semaines, soit le 11mai prochain, et les restaurants et cafés le feront après 15 semaines, soit fin juin donc. Mais c’est le secteur des sports et des loisirs qui est le plus mal loti. Il franchira le seuil ce 4 mai prochain.
Passer sous la barre de 0 signifie que tous les fonds propres ont été complètement mangés par les pertes et que tous les moyens de financement de l’entreprise viennent de tiers. Heureusement, même s’il y a des situations individuelles dramatiques, aucun secteur n’est menacé de voir sa médiane franchir ce seuil à court terme. Le plus mal armé est le secteur des services personnels, qui ne peut tenir au total que 43 semaines avant de sombrer.
Le stress test individuel est disponible tant pour les petites que les moyennes et grandes entreprises. Trends Business Information vous offre la possibilité de le consulter sur les plate-formes en ligne et d'enrichir votre fichier de clients et fournisseurs avec les différents indicateurs de résistance et un avis de crédit.
Source : Trends Top