> Document intégral: Prévisions économiques de l'automne 2022
> Economic forecast for Belgium
> Press release of 11 October 2022
> EC press conference by Commissioner Paolo GENTILONI on the 2022 Autumn Economic Forecast
Ces prévisions reposent sur un ensemble d'hypothèses techniques relatives aux taux de change, aux taux d'intérêt et aux prix des matières premières, fondées sur des données arrêtées au 31 octobre. Pour toutes les autres données nécessaires, y compris les hypothèses relatives aux politiques publiques, les prévisions prennent en considération des informations allant jusqu'au 27 octobre inclus. Sauf annonce de politiques nouvelles et suffisamment détaillées, les projections reposent sur une hypothèse de politiques inchangées.
La Commission européenne publie chaque année deux séries de prévisions complètes (printemps et automne) et deux séries intermédiaires (hiver et été). Les prévisions intermédiaires couvrent, pour l'année en cours et l'année suivante, le PIB et l'inflation annuels et trimestriels pour chaque État membre ainsi que pour l'ensemble de l'UE et l'ensemble de la zone euro.
Les prévisions économiques de l'hiver 2023 de la Commission européenne, qui actualiseront les projections en matière de PIB et d'inflation, devraient être présentées en février 2023.
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La croissance du PIB réel dans l'UE au premier semestre 2022 a été supérieure aux anticipations. En effet, les dépenses des consommateurs, notamment en matière de services, ont connu une reprise vigoureuse à la suite de l'assouplissement des mesures de confinement liées à la COVID-19. Cette expansion s'est poursuivie au troisième trimestre, mais à un rythme nettement plus faible.
Dans un contexte d'incertitude élevée, les fortes pressions sur les prix de l'énergie, l'érosion du pouvoir d'achat des ménages, la dégradation de l'environnement extérieur et le resserrement des conditions de financement devraient faire basculer l'UE, la zone euro et la plupart des États membres dans une récession au dernier trimestre de l'année. Néanmoins, la dynamique puissante enclenchée en 2021 et la forte croissance du premier semestre de cette année devraient porter la croissance du PIB réel pour toute l'année 2022 à 3,3 % dans l'UE (3,2 % dans la zone euro) — un chiffre bien supérieur aux 2,7 % annoncés dans les prévisions intermédiaires d'été.
Tandis que l'inflation continue de réduire le revenu disponible des ménages, la contraction de l'activité économique devrait se poursuivre au premier trimestre de 2023. L'Europe devrait renouer avec la croissance au printemps, l'inflation relâchant progressivement son emprise sur l'économie. Toutefois, en raison des puissants vents contraires qui freinent encore la demande, l'activité économique devrait être modérée, la croissance du PIB atteignant 0,3 % sur l'année 2023, tant dans l'UE que dans la zone euro.
D'ici 2024, la croissance économique devrait progressivement retrouver de l'élan, atteignant en moyenne 1,6 % dans l'UE et 1,5 % dans la zone euro.
En raison des taux d'inflation plus élevés que prévu sur les dix premiers mois de 2022 et de l'aggravation des tensions sur les prix, le pic d'inflation devrait être repoussé vers la fin de l'année et les projections concernant le taux d'inflation annuel devraient être relevées à 9,3 % dans l'UE et à 8,5 % dans la zone euro. L'inflation devrait diminuer en 2023 tout en restant élevée, à 7,0 % dans l'UE et à 6,1 % dans la zone euro, avant de revenir respectivement à 3,0 % et 2,6 % en 2024.
Par rapport aux prévisions intermédiaires d'été, il s'agit d'une révision à la hausse de près d'un point de pourcentage pour 2022 et de plus de deux points en 2023. Ces révisions reflètent principalement la hausse considérable des prix de gros du gaz et de l'électricité, qui pèsent sur les prix de détail de l'énergie ainsi que sur la plupart des biens et services constituant le panier du consommateur.
En dépit d'un environnement difficile, le marché du travail a continué d'afficher de bons résultats, les taux d'emploi et de participation étant à leur plus haut niveau et le chômage à son plus bas niveau depuis des décennies. Grâce à une forte expansion économique, deux millions d'emplois nets ont été créés sur le marché du travail au cours du premier semestre de 2022, ce qui a porté le nombre de personnes occupées dans l'UE à un niveau record de 213,4 millions. Le taux de chômage est resté à un niveau historiquement faible de 6,0 % en septembre.
Les taux de chômage dans l'UE devraient s'établir à 6,2 % en 2022, à 6,5 % en 2023 et à 6,4 % en 2024.
La forte croissance nominale au cours des trois premiers trimestres de l'année et la suppression progressive des mesures de soutien liées à la pandémie ont entraîné une nouvelle réduction des déficits publics en 2022, malgré les nouvelles mesures adoptées pour atténuer l'impact de la flambée des prix de l'énergie sur les ménages et les entreprises. Après être tombé à 4,6 % du PIB en 2021 (5,1 % dans la zone euro), le déficit public dans l'UE devrait encore diminuer pour s'établir à 3,4 % du PIB cette année (3,5 % dans la zone euro).
En 2023, le déficit public global devrait toutefois augmenter légèrement (à 3,6 % dans l'UE et 3,7 % dans la zone euro) à mesure que l'activité économique s'affaiblira, que les dépenses d'intérêt augmenteront et que les gouvernements prorogeront ou introduiront de nouvelles mesures discrétionnaires pour atténuer l'impact des prix élevés de l'énergie. Le retrait de ces mesures, prévu pour le courant de 2023, et la reprise de la croissance devraient réduire la pression sur les budgets publics par la suite. En conséquence, le déficit devrait s'établir à 3,2 % du PIB dans l'UE et à 3,3 % dans la zone euro en 2024.
Au cours de la période couverte par les prévisions, une nouvelle réduction du ratio de la dette publique au PIB est prévue dans l'UE, de 89,4 % du PIB en 2021 à 84,1 % du PIB en 2024 (et de 97,1 % à 91,4 % dans la zone euro).
Les perspectives économiques restent entourées d'un degré d'incertitude exceptionnel, du fait que la guerre d'agression de la Russie contre l'Ukraine se poursuit et que le potentiel de nouvelles perturbations économiques est loin d'être épuisé.
La plus grande menace découle de l'évolution défavorable du marché du gaz et du risque de pénuries, en particulier au cours de l'hiver 2023-24. Au-delà de l'approvisionnement en gaz, l'UE reste directement et indirectement exposée à de nouveaux chocs sur d'autres marchés de matières premières sous l'effet des tensions géopolitiques.
L'inflation durable et les ajustements potentiellement désordonnés des marchés financiers mondiaux au nouvel environnement de taux d'intérêt élevés demeurent également des facteurs de risque importants. Tous deux sont amplifiés par le risque d'incohérence entre les objectifs de politique budgétaire et de politique monétaire.
Source : Commission Européenne, novembre 2022