Prix de l'énergie. Analyse par l'IDD des indicateurs énergétiques 2006-2021

Cette courte note de l'IDD vise à éclairer les débats sur le prix de l'énergie en détaillant, pour la période 2006-2021 et par trimestre, les indicateurs suivants :

  • les évolutions des prix des produits énergétiques consommés par les ménages

  • l'évolution du revenu disponible nominal par tête

  • les évolutions des prix des produits énergétiques "pondérés" par l'évolution du revenu disponible par tête.

Trois conclusions importantes :

  • les prix des énergies n'ont pas augmenté de la même manière entre 2006 et la fin de 2021 ; entre l'augmentation du prix l'électricité (+159%) et celui du mazout de chauffage (+37%) la différence est énorme ; la "crise" énergétique récente ne sera pas vécue avec la même intensité suivant les énergies utilisées et la proportion de chacune d'entre elles dans la consommation du ménage

  • si on tient compte de la croissance du revenu nominal moyen intervenue au cours de la même période (+40%), le choc énergétique est moindre, mais reste très important pour l'électricité et le gaz

  • enfin, on fera remarquer que les données utilisées dans cette note sont des moyennes ; or, les inégalités entre ménages ont tendance à s'accroître, en fonction du type de contrat, en fonction du type de combustible et en fonction des performances énergétiques ; par exemple, les ménages se chauffant au gaz et qui ont investi entre 2006 et 2021 pour améliorer la performance énergétique de leur logement ne doivent pas aujourd'hui consacrer une part plus grande de leur budget au chauffage, malgré la hausse récente des prix du gaz ; par contre ceux qui sont obligés de se chauffer au moins partiellement à l'électricité et n'ont pas eu les moyens d'investir dans l'isolation subissent un choc très lourd, même au tarif social ; autre illustration, celui qui bénéficie d'une carte-essence ne vit pas de la même manière la hausse du prix ; etc.

Ces considérations, qui relativisent quelque peu le choc énergétique, ne sont pas là pour donner une excuse à ceux qui ne voudraient pas aider les ménages en difficultés. Que du contraire, des mesures sont d'autant plus nécessaires qu'il y a de grandes inégalités entre les ménages et que beaucoup sont dans une situation très difficile. Les atermoiements, qui durent depuis trop longtemps, pour mener une politique d'amélioration massive des performances énergétiques des logements, font reposer une lourde responsabilité sur le politique. Des moyens ciblés, certes, mais significatifs, doivent être mobilisés pour aider une partie importante des ménages.

Voir note ci-jointe.

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