À un moment, les guerres commerciales ne suffiront plus : ce seront de vraies guerres.
Si on regarde les choses avec un angle d’un demi-siècle, que constate-t-on ? La planète, autrefois dominée par le monde occidental, notamment à travers ses colonies, est devenue multipolaire.
La mondialisation commerciale a pris le relais des colonies, mais elle a fait émerger des puissances dominantes, au rang desquelles la Chine est désormais prépondérante.
En un demi-siècle, la population mondiale est passée de 4 à 8 milliards d’individus, et 6,5 milliards sont nés en cinquante ans.
Cette mondialisation, jugée originellement heureuse, s’est conjuguée à une vision consumériste effrayante, qui conduit à des dérèglements environnementaux.
Nous croyons pouvoir y échapper par adaptation, mais ces effets se mutualiseront pour accabler de gigantesques populations.
Sous l’angle politique, on observe aujourd’hui une déglobalisation qui se combine à des pouvoirs autocratiques.
Je ne sais d’ailleurs pas si l’autocratisme a précédé la déglobalisation ou si c’est l’inverse, mais c’est sans intérêt : le monde entre dans un paroxysme de chaos, avec des populations qu’il ne sera pas possible de satisfaire dans le contexte d’individualisme forcené nourri par le consumérisme.
Nous serons donc dans un monde orwellien, caractérisé par des guerres innommées, dans un contexte de désinformation alimenté par les titans de la technologie, dont la puissance dépasse désormais celle des États.
Et, sauf à croire qu’un monde multipolaire et isolationniste puisse constituer un état stationnaire (ce que je ne crois pas), de multiples conflits régionaux vont émerger.
Il est possible qu’à intervalles réguliers, le monde s’insupporte tellement lui-même de ses turpitudes qu’il cherche un apaisement dans le suicide.
L’histoire ne recense que peu de périodes de paix.
La plus longue fut la Pax Romana, de 27 avant J.-C. à 180 après J.-C.
C’était il y a longtemps.