L’Union européenne (UE) a récemment annoncé l’imposition de taxes sur l’importation de 34 modèles de voitures en provenance de Chine. Cette mesure vise à protéger les constructeurs automobiles européens contre ce qui est perçu comme des pratiques de concurrence déloyale de la part de certains fabricants chinois.
Selon les autorités européennes, ces voitures seraient vendues à des prix inférieurs à leur coût de production, une pratique connue sous le nom de “dumping”. Les modèles concernés incluent des véhicules populaires et des marques émergentes en Europe.
Pour l’instant, cette mesure est provisoire. La Commission européenne a lancé une enquête antidumping pour déterminer si ces pratiques de vente sous le prix coûtant sont avérées. L’enquête devrait durer environ neuf mois. Pendant cette période, des taxes provisoires seront appliquées sur les importations de ces voitures chinoises. Si l’enquête confirme les pratiques de dumping, les taxes pourraient devenir définitives et rester en place pour une période pouvant aller jusqu’à cinq ans.
Mais ces droits impliquent-ils des augmentations de prix pour les modèles concernés ? Car il semble évident que les industriels les répercuteront sur les consommateurs. Mais c’est l’avenir qui le dira, car pour l’heure, les droits étant conservatoires et les stocks élevés, il n’y a pas encore d’augmentations de prix prévues. En tout cas pas dans la majorité. Ce n’est pas à l’ordre du jour chez MG par exemple ni chez Dacia qui indique que la taxe est déjà comprise dans les derniers tarifs.
Mais ce n’est pas le cas de tous : Tesla vient ainsi d’augmenter les prix du Model 3. La version de base vient en effet de passer de 40 990 euros à 43 470 euros. Ce n’est peut-être qu’un début, car Tesla escompte bien agrandir l’usine de Berlin pour redevenir compétitif. Mais, forcément, cela prendra un certain temps…
Il est à noter que certaines marques chinoises n’ont pas coopéré pleinement à l’enquête de la Commission européenne. Les raisons invoquées varient, mais plusieurs fabricants ont cité des préoccupations concernant la confidentialité de leurs données financières et commerciales. D’autres ont exprimé des doutes sur l’impartialité de l’enquête et craignent que les informations fournies ne soient utilisées contre eux de manière injuste. Cette absence de coopération pourrait influencer négativement les résultats de l’enquête pour ces marques spécifiques.
Il est fort probable que la Chine réponde à cette décision européenne. Les relations commerciales entre l’UE et la Chine sont complexes et les mesures de rétorsion ne sont pas rares. La Chine pourrait décider d’imposer ses propres taxes sur les produits européens, en particulier ceux liés au secteur automobile, ou de restreindre l’accès au marché chinois pour les entreprises européennes. De telles actions pourraient déclencher une escalade de mesures protectionnistes de part et d’autre, affectant divers secteurs économiques.
La taxation à l’importation de 34 modèles de voitures chinoises en Europe marque un tournant dans les relations commerciales entre l’UE et la Chine. Cette mesure, pour l’instant provisoire, vise à protéger l’industrie automobile européenne contre des pratiques jugées déloyales. Si elle est confirmée, elle entraînera une hausse des prix des voitures concernées et pourrait provoquer des répercussions commerciales plus larges. Les prochains mois seront décisifs pour l’avenir de cette taxe et des relations commerciales entre les deux géants économiques.