Un recrutement en CDI sur six se termine en moins de six mois : 35,5 % pour licenciement ; 64,5 % partent volontairement (fast quitters)

  • 16,8 % des contrats à durée indéterminée conclus en 2022 ont été résiliés dans les six premiers mois. Dans deux cas sur trois (64,5 %), c'est le travailleur lui-même qui a décidé de démissionner ; dans un cas sur trois (35,5 %), il s'agissait d'un licenciement.
  • La résiliation rapide du contrat (dans les six premiers mois) touche particulièrement les PME de moins de 10 travailleurs (23,5 %).
  • Comparés aux employés (14,7 %), les ouvriers font plus souvent face à la résiliation rapide de leur contrat (19,7 %). Ils sont également plus susceptibles de quitter leur emploi de manière volontaire (72 % contre 57,6 % pour les employés).

Un contrat à durée indéterminée sur six (16,8 %) conclu en 2022 a été résilié dans les six premiers mois. C'est ce que révèle Securex, partenaire en matière d'entrepreneuriat et d'emploi, à la suite d'une étude menée auprès de 59 774 travailleurs en Belgique. 9 301 d’entre eux avaient signé un contrat à durée indéterminée au cours de l’année civile 2022. Dans deux cas sur trois (64,5 %), il s'agit de « fast quitters », c'est-à-dire de travailleurs qui décident volontairement de quitter leur emploi ; dans un cas sur trois (35,5 %), il s'agit d'un licenciement. Les départs rapides (dans les six mois) sont plus fréquents dans les PME de moins de 10 travailleurs (23,5 %). De plus, ce phénomène est plus fréquemment observé chez les ouvriers, et leur départ est plus souvent volontaire. Les employés, eux, sont plus souvent licenciés. « L'impact de ces recrutements infructueux ne doit pas être sous-estimé, en particulier pour les petites entreprises », avertit Sébastien Cobut, Directeur de Securex Consulting.

Dans un contexte économique où les entreprises sont activement à la recherche de personnel et où les coûts augmentent rapidement, Securex a étudié le phénomène de la résiliation rapide des contrats. Securex a analysé le groupe de travailleurs qui ont été embauchés en 2022 avec un contrat à durée indéterminée, mais dont le contrat a été résilié à l'initiative du travailleur ou de l'employeur, et ce, au cours des six premiers mois.

Parmi les travailleurs ayant signé un contrat à durée indéterminée en 2022, le contrat de 16,8 % d’entre eux s’est arrêté - au cours des six premiers mois. Parmi eux, 64,5 % ont démissionné volontairement (« fast quitters »), tandis que 35,5 % ont été licenciés par l'employeur. La résiliation rapide des nouveaux contrats a un impact significatif sur l'entreprise et les collègues. En effet, le recrutement et l'intégration d'un nouveau collègue ont non seulement un coût financier, mais exigent également un investissement en temps important de la part des autres collaborateurs qui doivent correctement former le nouveau travailleur. Lorsque le contrat est résilié aussi rapidement, ces investissements ne portent pas leurs fruits. En plus des coûts encourus, une indemnité de licenciement doit souvent être versée. En outre, la recherche d'un nouveau travailleur doit être entamée, et les collègues doivent s’occuper de la charge de travail de leur ancien collègue.

Sébastien Cobut, Directeur de Securex Consulting : « Le recrutement durable commence par la sélection minutieuse d'un candidat-travailleur qui possède non seulement les aptitudes techniques requises pour un poste, mais qui est avant tout motivé et qui correspond aux valeurs et à la culture de l'entreprise ».

Plus fréquent dans les petites entreprises

La résiliation rapide du contrat se produit le plus fréquemment dans les PME comptant jusqu'à 10 travailleurs. Dans cette catégorie importante, qui représente 81,6 % des employeurs belges1, près d'un contrat sur quatre (23,4 %) est résilié dans les six premiers mois. Dans les entreprises comptant entre 10 et 49 travailleurs, ce taux s’élève à 16,93 %, tandis que dans les entreprises de plus de 50 travailleurs, le taux de résiliation rapide est de 13,98 %.

« Les conséquences d'une embauche ratée sont grandes et dépassent le cadre financier »,déclare Sébastien Cobut. « Cet impact se fait surtout sentir dans les PME de moins de 10 travailleurs et c'est précisément chez elles que les départs rapides sont les plus fréquents. Elles disposent rarement d'un département RH bien développé ou de ressources suffisantes pour présélectionner ou tester les candidats. Parfois, cela n'est pas fait pour ne pas perdre le candidat au cours du processus de recrutement. Dans certains cas, un candidat est recruté à l'aveugle ».

Plus de démissions rapides chez les ouvriers, plus de licenciements rapides chez les employés

Au cours des six premiers mois, il semble plus difficile de retenir les ouvriers que les employés. Le taux de résiliation rapide dans le cadre d'un contrat à durée indéterminée est de 19,7 % chez les ouvriers, contre 14,72 % chez les employés. En effet, les ouvriers sont plus enclins à quitter rapidement leur emploi : 72% des ouvriers qui quittent leur emploi dans les six mois qui suivent la signature de leur CDI le font de leur propre initiative. En ce qui concerne les employés, 57,7 % franchissent ce pas dans les six premiers mois. Dans 42,4 % des cas, l'employeur est à l'origine de la résiliation rapide des contrats des employés, contre 28 % pour les ouvriers.

Sébastien Cobut : « Qu'il s'agisse d'ouvriers ou d’employés, un accueil ou onboarding de qualité est crucial. Cependant, la période d'accompagnement qui suit est tout aussi importante. Il est essentiel que les managers possèdent de bonnes compétences en communication et un style de leadership motivant. Cette combinaison augmente considérablement la probabilité qu'un nouveau travailleur se sente bien, qu'il puisse se développer au fur et à mesure et qu'il reste motivé, réduisant ainsi le risque de démission rapide ».

1 ONSS Q1 2023 https://www.onss.be/stats/analyse-du-marche-de-lemploi-donnees-trimestrielles-detaillees

À propos de l'étude

Cette enquête a été réalisée à partir d'un échantillon représentatif de 10 512 employeurs occupant 59 774 travailleurs dans le secteur privé. L'échantillon reflète le marché du travail belge en ce qui concerne le statut, le sexe, l'âge, le régime de travail, la région et la taille des entreprises comptant jusqu'à 1 000 travailleurs. Nous avons exclu les groupes suivants : intérimaires, étudiants (pendant les vacances), indépendants et (pré)retraités.

À partir de cet échantillon représentatif, nous avons examiné les travailleurs ayant bénéficié d'un contrat à durée indéterminée au cours de l'année civile 2022. Pour 2022, cela représente 9 301 nouveaux contrats à durée indéterminée. Nous avons ensuite examiné lesquels d'entre eux travaillaient encore ou non pour le même employeur six mois plus tard. Si le travailleur quittait son emploi moins de 184 jours après avoir été embauché, il s'agissait d’une résiliation rapide du contrat. Lorsque le départ est volontaire, on parle de « fast quitting ».

Source : Securex, novembre 2023 - image : freepix

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