Au deuxième trimestre 2022, près de 70.000 contrats de crédit hypothécaire ont été conclus pour un montant total de plus de 11,5 milliards EUR (hors refinancements).
Ceci représente une diminution du nombre des contrats de crédit octroyés de presque 5% par rapport au deuxième trimestre de l’an dernier. En revanche, le montant des crédits octroyés est quant à lui supérieur d’un peu plus de 5% à celui de la même période de 2021.
Le nombre de demandes de crédit a connu au deuxième trimestre 2022 une diminution de presque 11%, hors refinancements, par rapport au deuxième trimestre de 2021. Le montant de crédit correspondant durant ce deuxième trimestre 2022 s’est également contracté, d’environ 7%.
C’est ce qui ressort des statistiques relatives au crédit hypothécaire publiées ce jour par l'Union professionnelle de Crédit (UPC).
Après une année 2021 déjà très forte et un premier trimestre analogue, l’octroi de crédit hypothécaire (en montant) a une nouvelle fois affiché au deuxième trimestre un record par rapport à tous les deuxièmes trimestres précédents.
Les taux d'intérêt des crédits hypothcaires ont connu une tendance à la hausse au cours du dernier trimestre, demeurant cependant très attractifs. Sur la base des chiffres publiés par la Banque Nationale de Belgique, ces taux oscillaient en mai entre en moyenne 1,70% (pour les crédits à taux fixe assortis d’une période initiale de fixité du taux de plus de 10 ans) et en moyenne 2,35% (pour les crédits assortis d’une période initiale de fixité du taux de plus d’1 an et jusque 5 ans).
“La tendance au deuxième trimestre de cette année s’est inscrite dans le droit fil du début de l’année", déclare Ivo Van Bulck, Secrétaire général de l'Union professionnelle du Crédit. "Jamais auparavant le secteur n’avait accordé autant de crédits hypothécaires au cours d’un deuxième trimestre, en dépit de – ou précisément à cause de – taux d’intérêt croissants. Nous observons toutefois depuis plusieurs mois une contraction de la demande de crédit, laquelle pourrait se traduire dans les mois à venir par une baisse de l’octroi de crédit."
On trouvera ci-dessous les principaux constats pour le deuxième trimestre de 2022 par rapport au deuxième trimestre de 2021 (remarque: les refinancements ne sont pas pris en compte dans ces chiffres) :
Le nombre de demandes de crédit, hors celles relatives aux refinancements externes, a connu au deuxième trimestre 2022 une diminution de presque 11% par rapport au même trimestre de l’année précédente. Le montant sous-jacent des demandes de crédit a également connu une diminution de 7%.
La diminution du nombre des demandes de crédit a été observée pour presque toutes les destinations. Le nombre de demandes de crédit pour l’achat d’un logement (-2.610) s’est contracté de 4,3%, celui pour l’achat + rénovation d’un logement (-1.901) de 26,8%. Le nombre de demandes de crédit pour la rénovation d’un logement (-4.723, soit -21,4%) a également fortement diminué, tout comme le nombre de demandes de crédit pour d’autres destinations comme un garage, un terrain à bâtir... (-1.486, soit -22,6%) et le nombre de demandes de crédit pour la construction d’un logement (-1.405, soit -9,3%). Par ailleurs, au cours du deuxième trimestre de 2022, le nombre de demandes de refinancements externes a connu une forte baisse, en l’occurrence de -47,5%, ce qui n’est pas étonnant dans le climat actuel d’augmentation des taux.
Au cours du deuxième trimestre de 2022, le nombre de crédits octroyés, hors refinancements externes, a connu une diminution de presque 5% par rapport au deuxième trimestre 2021. Toutefois, le montant correspondant a quant à lui encore progressé de plus de 5%.
Jamais auparavant autant de crédits hypothécaires (en montant) n’avaient été accordés au cours d'un deuxième trimestre.
Au deuxième trimestre 2022, près de 70.000 nouveaux crédits ont été octroyés pour un montant total d’un peu plus de 11,5 milliards EUR – hors refinancements externes.
En général, le nombre de crédits octroyés a diminué de presque 5% par rapport au deuxième trimestre de 2021. Toutefois, toutes les destinations n'ont pas enregistré de diminution.
Comparativement au deuxième trimestre de 2021, le nombre de crédits contractés pour l’achat d’un logement (+149, soit +0,4%) est resté plus ou moins stable. Le nombre de crédits pour l’achat avec transformation(+262) a augmenté de 8,5%, tout comme le nombre de crédits de construction (+541), qui a connu une augmentation de 5,3%. Par contre, le nombre de crédits pour d’autres destinations (-1.366) a connu une diminution, de -25,5%, tout comme le nombre de contrats de crédit pour la rénovation d’un logement, qui a enregistré une contraction de -17%, soit 3.207 crédits de moins qu’au deuxième trimestre de 2021.
Par ailleurs, au cours du deuxième trimestre de 2022, le nombre de refinancements externes a enregistré une diminution de 34,2%. Néanmoins, plus de 8.000 refinancements externes ont encore été octroyés pour un montant total de plus de 1,1 milliard EUR.
Au deuxième trimestre, le nombre de crédits octroyés a diminué, mais le montant correspondant a augmenté. Cela indique d’une manière générale que le montant moyen des crédits octroyés a augmenté, ce qui est effectivement le cas, à l’exception du montant moyen des crédits pour l’achat d’un logement + rénovation.
Le montant moyen d’un crédit de construction a continué à augmenter fortement au deuxième trimestre 2022, pour atteindre 218.000 EUR. Ceci représente une augmentation d’environ 50.000 EUR (ou 29,6%) depuis début 2019.
Le montant moyen d’un crédit pour l’achat d’un logement s’est stabilisé au cours du deuxième trimestre 2022 autour de 196.000 EUR. Il s’agit néanmoins d’une augmentation d’environ 37.000 EUR (soit 23%) sur un peu plus de trois ans.
Le montant moyen d’un crédit pour l’achat d’un logement + rénovation a reculé au deuxième trimestre, et s’élève à environ 205.000 EUR.
Au cours du deuxième trimestre 2022, plus de 9 emprunteurs sur 10 (92%)ont à nouveau opté pour un taux d’intérêt fixe ou un taux d’intérêt variable assorti d’une période initiale de fixité des taux de minimum 10 ans. Environ 6% des emprunteurs ont privilégié un taux d’intérêt variable assorti d’une période initiale de fixité des taux entre 3 et 10 ans. Un peu moins de 2% des emprunteurs ont choisi un taux variable annuellement.
Compte tenu des taux d’intérêt en augmentation mais toujours faibles (voir graphique ci-après), les consommateurs belges continuent donc de privilégier très largement la sécurité. Le nombre de personnes qui optent encore pour un taux d’intérêt variable reste faible, surtout pour ce qui est du taux d’intérêt variable annuellement. Mais la législation protège aussi particulièrement le consommateur qui opte pour un taux d’intérêt variable. C’est ainsi que ce taux ne peut, après adaptation en fonction de l’évolution des indices de référence applicables, jamais excéder le double du taux d’intérêt initial.
Le secteur du crédit est et demeure conscient qu’une grande prudencedoit présider à l’octroi de crédit hypothécaire et qu’un octroi de crédit responsable doit demeurer le principe de base absolu. A cet égard, le secteur est donc en phase avec les autorités de contrôle : les prêteurs doivent faire preuve de toute la prudence qui s’impose afin, d’une part, d'éviter au maximum que les emprunteurs individuels ne contractent des prêts excessifs et, d’autre part, de préserver la stabilité financière.
Toutes les statistiques en matière de crédit hypothécaire (2000 – 2022S1), ventilées selon la destination du crédit et le type de taux d’intérêt, sont disponibles sur le site internet de l’UPC sous la rubrique « Presse et chiffres ».