Depuis une loi du 27 juin 2021, le fisc est en droit de requérir de toute personne tenant sa comptabilité via un système informatisé de déposer ses documents comptables sur « une plateforme électronique sécurisée du SPF Finances », ce qui permet au fisc d’opérer un « contrôle à distance », sans déplacement (ni de lui ni du contribuable) … (article 315bis, al. 4, CIR). On peut penser que l’IA pourra à l’avenir aider le fisc à analyser-décoder-décrypter toutes les informations (notamment comptables ou bancaires) qui lui parviennent via des documents informatisés !
e fisc a un droit de recherche actif : il peut alors en principe examiner tous les documents (comptables), même s’ils se trouvent dans des armoires et tiroirs (parfois fermés à clef) ou une poubelle. Il peut en principe aussi demander une copie des données informatiques (boîtes emails,…), en ce compris les données informatiques stockées dans le cloud (voir dans ce sens les récents jugements du tribunal de première instance de Bruges du 15 avril 2024. Voir à ce sujet mon article précédent).
Suivant la jurisprudence récente de la Cour de cassation, le contribuable peut toutefois s’opposer à l’accès aux locaux (au début de la visite), mais aussi interrompre à tout moment la visite fiscale. Ainsi, s’il marque son accord au début de la visite, les fonctionnaires devront stopper immédiatement leur visite si le contribuable se rétracte en cours de route.
Le fisc doit exercer ses pouvoirs d’investigation dans le respect des droits de la défense et/ou du droit à la vie privée. Le contribuable serait en droit de refuser de transmettre certains documents couverts par le secret professionnel, tels que des courriers avec ses avocats ou d’autres professionnels soumis au secret professionnel. Quelques illustrations jurisprudentielles :
Le contribuable pourrait également demander le "filtrage" de documents d’ordre purement privés (non pertinents pour établir l’impôt).
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