Si les PME sont de plus en plus nombreuses à offrir des avantages extralégaux, les travailleurs de trois PME sur quatre ne sont pas encore en mesure de choisir ceux dont ils souhaitent bénéficier. Les chèques-repas, les écochèques et les formations sont les avantages les plus fréquemment accordés dans les PME belges. Autre observation : les PME évaluent de plus en plus le bien-être mental de leurs travailleurs.
C’est ce que révèle le baromètre semestriel des PME réalisé par l’entreprise de services RH Acerta et les organisations patronales ETION et VKW Limburg auprès de plus de 500 dirigeants de PME.
Les travailleurs de notre pays sont de plus en plus nombreux à pouvoir choisir les avantages extralégaux qui composent leur package salarial flexible. C’est également le cas dans les PME : 90 % des petites et moyennes entreprises offrent des avantages extralégaux à leurs collaborateurs. Or, ces types de rémunération ne répondent souvent pas aux besoins individuels des travailleurs. La majorité des PME (75 %) n’offrent pas encore d’avantages extralégaux individuels. Tout le monde bénéficie des mêmes avantages, telle est la règle qui est donc appliquée. Les PME belges reconnaissent pourtant dans le baromètre semestriel des PME d’Acerta, ETION et VKW Limburg que la rémunération et les perspectives de carrière sont les deux facteurs principaux qui peuvent inciter leurs collaborateurs à quitter l’entreprise.
Illustration 1 : avantages extralégaux mis ou non en place afin d’individualiser la rémunération
Benoît Caufriez, directeur d’Acerta Consult, indique : « Avec la pénurie de main-d’œuvre qui persiste, tout départ volontaire dans une PME est un départ de trop. Les facteurs tels que la rémunération et les perspectives de carrière sont donc plus importants que jamais. Or, nous constatons que les PME ne jouent pas encore assez cette carte. Les petites et moyennes entreprises sont encore trop peu nombreuses à offrir une rémunération individuelle. Plus l’ensemble du package salarial profite au collaborateur et à sa progression, plus il l’appréciera et plus le retour sur investissement sera important. Un collaborateur qui se sent apprécié individuellement sera, de fait, moins enclin à partir. »
En matière d’avantages extralégaux, les travailleurs des PME reçoivent généralement des chèques-repas (60 %). Les écochèques sont également populaires (60 %). Les formations gagnent, elles aussi, du terrain. Dans près de la moitié des PME (49 %), les travailleurs voient leurs formations payées ou remboursées par leur employeur. Les formations rejoignent ainsi le top 3 des avantages extralégaux les plus appréciés dans les petites et moyennes entreprises.
Illustration 2 : top 3 des avantages extralégaux au sein des PME
Benoît Caufriez explique : « Un bon avantage extralégal, c’est un avantage qui à la fois est apprécié par le travailleur et qui ne représente pas un coût supplémentaire ni une charge administrative trop importante pour l’employeur. Si le plan cafétéria est devenu un classique en termes de concept, il n’est visiblement pas encore devenu une évidence parmi les PME, car seules 7 % d’entre elles le proposent à leurs travailleurs. La mise en place de cette solution nécessite certes quelques conseils au démarrage, mais elle est relativement facile pour les PME. D’un autre côté, les PME valorisent grandement le rôle des formations, qui se classent au troisième rang des avantages extralégaux les plus accordés. Les carrières d’aujourd’hui ne sont plus aussi lisses qu’auparavant : les techniques, les matériaux, les matières premières, les conditions et les tâches évoluent. Il est donc important que les petites entreprises mettent tout en œuvre pour favoriser l’employabilité durable de leurs collaborateurs. »
Que mettent en place les PME pour favoriser le bien-être au travail ? Un employeur de PME sur trois interroge explicitement ses collaborateurs sur ce sujet. Et 87 % des employeurs de PME indiquent qu’ils interviendront si la charge de travail devient trop importante.
Illustration 3 : PME menant des enquêtes en matière de bien-être auprès de leur personnel
Benoît Caufriez ajoute : « Dans les petites et moyennes entreprises, la distance entre les collaborateurs est généralement plus courte que dans les grandes entreprises. Les PME ne devraient cependant pas se contenter d’imaginer qu’elles sont bien loties en termes de bien-être. Les mesures préventives jouent un rôle crucial à cet égard. L’enquête menée auprès des PME a par exemple révélé que si la charge de travail devenait trop importante, elles envisageraient de redistribuer les tâches/rôles. Pourquoi ne pas profiter de cette occasion pour permettre aux collaborateurs de s’acquitter eux-mêmes d’une partie des tâches à remplir et/ou pour favoriser la mobilité interne ? Autre point : même si la rémunération est traditionnellement liée aux prestations, voire à l’ancienneté, elle l’est encore trop souvent aujourd’hui. Or, au vu des tensions qui règnent sur le marché de l’emploi, une rémunération liée également à la capacité d’apprentissage et aux compétences des travailleurs peut être un véritable atout. Bien que ce type de rémunérations ait été communément réservé aux grandes organisations, il n’y a pas de raison que les PME ne puissent pas elles aussi l’utiliser pour remporter la guerre des talents. »
À propos des chiffres
Ces données sont issues du baromètre des PME réalisé par Acerta, en collaboration avec les organisations patronales ETION et VKW Limburg, deux fois par an auprès des employeurs de PME (moins de 100 travailleurs). Cette édition du mois de mai 2023 a enregistré la participation de 527 PME.