Deux mois depuis le « droit à la déconnexion » ?

Deux mois après l’instauration obligatoire du droit à la déconnexion, près de six travailleurs sur dix sont déjà au courant des directives instaurées par leur employeur à ce sujet. En outre, un travailleur sur deux déclare se sentir (très) bien mentalement pour le moment sur le lieu de travail. Cependant, les employeurs évaluent de manière plus positive le bien-être mental de leurs travailleurs : huit sur dix pensent que leurs travailleurs se sentent bien, voire très bien, dans leur peau.

C’est ce qu’il ressort d’une enquête menée par l’entreprise de services RH Acerta et StepStone auprès de 2500 travailleurs de notre pays. « C'est une opportunité pour les employeurs de combler cette lacune en commençant par dresser un état des lieux du bien-être mental, puis en élaborant un plan d'action concret », déclarent les experts d’Acerta.

Contexte

Afin d’être en règle avec le Deal pour l’emploi, depuis le 1er avril, les entreprises doivent avoir conclu avec leurs travailleurs des accords sur le droit à la déconnexion après les heures de travail. Plus de la moitié des travailleurs (57,4 %) sont au courant des directives spécifiques dans leur entreprise, selon la dernière étude d’Acerta Consult et Stepstone, qui a interrogé plus de 2500 travailleurs. 42,6 % des travailleurs ne savent pas encore quels sont les accords en vigueur au sein de leur entreprise concernant l’utilisation des e-mails, du téléphone et des moyens de communication numériques en dehors des heures de travail.Afin d’être en règle avec le Deal pour l’emploi, depuis le 1er avril, les entreprises doivent avoir conclu avec leurs travailleurs des accords sur le droit à la déconnexion après les heures de travail. Plus de la moitié des travailleurs (57,4 %) sont au courant des directives spécifiques dans leur entreprise, selon la dernière étude d’Acerta Consult et Stepstone, qui a interrogé plus de 2500 travailleurs. 42,6 % des travailleurs ne savent pas encore quels sont les accords en vigueur au sein de leur entreprise concernant l’utilisation des e-mails, du téléphone et des moyens de communication numériques en dehors des heures de travail.



Laura Couchard, experte juridique chez Acerta Consult : « Il est important non seulement d’avoir des accords formels sur la déconnexion au sein d’une entreprise, comme le prescrit le Deal pour l’emploi, mais aussi que les travailleurs en aient connaissance et puissent les appliquer. Sur ce plan, les dirigeants ont un rôle important à jouer. Ils sont chargés de transposer les accords conclus au niveau de l’entreprise pour les personnes travaillant sur le terrain et dans le cadre du télétravail. Ils peuvent faire cette transposition en donnant des conseils concrets à leurs collaborateurs pour se déconnecter et en veillant au respect des directives : par exemple, désactivez les notifications de votre GSM et de votre ordinateur après les heures de travail, gardez séparées vie professionnelle et vie privée en travaillant dans une pièce distincte lors du télétravail, n’utilisez pas WhatsApp pour des questions d’ordre professionnel après les heures de travail, etc.


Des accords sur la déconnexion sont importants pour le bien-être mental



Laura Couchard : « Les employeurs perçoivent la santé mentale de leurs travailleurs autrement que les travailleurs eux-mêmes. Dans notre précédente enquête, huit entreprises sur dix estimaient que leurs travailleurs se sentaient bien, voire très bien, au travail. Les résultats démontrent qu’il est important de connaître les bons chiffres. Le bien-être mental est une priorité chez les employeurs, mais y travailler ne l’est pas encore. Mesurer l’état mental des travailleurs est un premier pas important dans cette direction. En tant qu’employeur, vous avez besoin d’informations aussi concrètes et exhaustives que possible, pour déterminer les bonnes actions et mesurer ensuite le succès de ces actions. »

De nombreuses entreprises utilisent des horaires de travail flottants

Interrogés sur les raisons pour lesquelles les travailleurs ne se sentent toujours pas bien mentalement sur le lieu de travail, 38 % d’entre eux évoquent le stress causé par le travail proprement dit. 35 % déclarent par ailleurs que leur équilibre vie professionnelle-vie privée n’est pas satisfaisant. 23 % font au contraire référence à leur situation personnelle, et 18,3 % à la réalité économique au sens large (prix de l’énergie, inflation, incertitude économique). Un grand nombre d’entreprises prennent déjà des mesures spécifiques pour améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée ainsi que le bien-être mental de leurs travailleurs. Sept entreprises sur dix misent sur des horaires de travail flottants. 46 % autorisent également le travail à temps partiel et 42 % considèrent plus de télétravail comme un moyen pour leurs travailleurs de maintenir l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.


Plus de vacances et plus de télétravail

Si l’on demande aux travailleurs eux-mêmes ce qui les aiderait à se sentir mieux mentalement, les mesures les plus évidentes s’avèrent surtout être plus de vacances et plus de télétravail (36,5 %). Les travailleurs voient également leur salut dans l’aménagement d’horaires flottants (32,5 %), le travail à temps partiel (13,7 %) et une application assouplie du droit au congé parental/crédit-temps (10,4 %). 1 personne sur 5 (21,5 %) ne juge pas nécessaire que l’employeur améliore encore l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée.

Laura Couchard : « Les employeurs ne peuvent évidemment pas éliminer tous les facteurs de stress mental, mais ils peuvent soupeser les causes liées au travail. Et c’est ce qu’ils font aussi. » Lorsque nous leur avons demandé en début d’année ce qu’ils faisaient déjà ou prévoyaient de faire pour améliorer l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée de leurs travailleurs, ils ont cité les mêmes initiatives que celles mentionnées par les travailleurs aujourd’hui, mais pas forcément dans le même ordre. »


À propos des chiffres

Les données sont issues de l’enquête annuelle « Talent Pulse » réalisée par ACERTA et StepStone. Cette enquête a été déployée pour la quatorzième fois en 2023 et a touché plus de 2500 travailleurs, dont 89,5 % d’employés et 10,5 % d’ouvriers.


Source : Acerta RH presse, juin 2023

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