Les opérations de fin d’année et en particulier :
Les critères de taille des sociétés ont été réhaussés et sont applicables aux exercices comptables commençant après le 31/12/2023 (loi du 28/03/2024, amendée par la loi du 15/05/2024 portant dispositions en matière de digitalisation de la justice et dispositions diverses II).
Ces critères sont les suivants :
La loi du 28 mars 2024 dispose qu’en ce qui concerne les sociétés, les critères de taille rehaussés « s’appliquent aux exercices commençant après le 31 décembre 2023 ». Il convient donc d'utiliser ces nouveaux seuils pour déterminer la taille d'une société pour son premier exercice commencé après le 31 décembre 2023.
Par ailleurs, la loi du 15 mai 2024 prévoit que l’effet différé est ponctuellement neutralisé lors de cette clôture, de sorte qu'il n'est exceptionnellement pas nécessaire d'appliquer les critères de taille aux chiffres des deux exercices précédents.
En conclusion, pour déterminer si une société est considérée comme petite ou grande pour un exercice allant du 1er janvier 2024 au 31 décembre 2024 (c.-à-d. le premier exercice commençant après le 31 décembre 2023), il convient de vérifier si elle dépasse plus d'un des critères de taille ajustés au 31 décembre 2024.
Cela a pour conséquence qu’il y aura davantage de sociétés PME et ce, dès cet exercice clôturant au 31 décembre 2024.
En corollaire, les sociétés qui autrefois étaient grandes pourront bénéficier des avantages réservés aux PME, notamment :
Il n’est pas donc pas anodin pour certaines sociétés de pouvoir repasser en taille PME.
Dans ce cadre, certaines opérations permettront de diminuer le total bilan si ce critère demeure juste au dessus des nouveaux seuils :
Enfin, concernant le cas d’une société qui deviendrait PME en 2024, il est utile de relever que le dépassement de plus d’un critère sera nécessaire sur 2 exercices consécutifs pour retrouver une taille de grande société. Dans notre cas, ce rebasculement interviendrait au plus tôt en 2027.
Conformément aux articles 69 et 201 du CIR, les sociétés ont la possibilité de bénéficier d’une déduction fiscale concernant les nouvelles immobilisations corporelles ou incorporelles acquises durant l’exercice par la société.
Le taux de déduction ‘ordinaire’ est réservé aux PME et s’élève actuellement à 8%.
Certains investissements ‘spécifiques’ peuvent bénéficier de taux plus avantageux :
La loi du 12/05/2024 portant des dispositions fiscales diverses a réformé ce régime.
Les taux ne dépendent plus de l’évolution de l’indice des prix (seuls des pourcentages fixes seront utilisés) et le nouveau régime est applicable « aux immobilisations acquises ou constituées à partir du 1/01/2025 ».
Est-il dès lors judicieux d’investir encore en 2024 ou s’agit-il de patienter encore afin de bénéficier de ce nouveau régime ?
Réponse de Normand : ça dépend…
*Selon l'exposé des motifs de la loi, il s’agit des « logiciels et des équipements de soutien aux systèmes de paiement et de facturation numériques, systèmes de comptabilité numériques, systèmes CRM numériques, systèmes de plateformes d'e-commerce numériques et systèmes pour la sécurisation de la technologie de l'information et de la communication numériques ».
*Le Roi est chargé de déterminer plus précisément quels investissements relèveront de ces 4 thèmes.
Au niveau du formalisme, le contribuable doit joindre à la déclaration une attestation de la région ou du Ministre fédéral désigné par le présent article :
Cette déduction est accordée en ce qui concerne (art. 69/2 CIR) :
Cela correspond à l’actuelle déduction pour investissement pour les brevets et pour les investissements de la R&D respectueux de l’environnement.
En ce qui concerne la comparaison entre 2024 et 2025, nous pouvons raisonnablement estimer que la déduction fiscale sera plus intéressante en 2025.
Néanmoins, nous devons rappeler quelques changements importants.
En ce qui concerne l’investissement en économiseurs d’énergie, la déduction ne sera possible « qu'aux immobilisations pour lesquelles aucune aide régionale n'est demandée, sauf dans les cas déterminés par le Roi. »
Autrement dit, il s’agira de mettre en balance l’augmentation de déduction fiscale avec une aide éventuelle de la Région (prime ou subside).
Enfin, il est curieux de constater que la déduction relative à la sécurisation des locaux et des véhicules d’entreprise (22,5% actuellement) ne semble pas transposée dans le nouveau régime. Cette déduction pourrait donc disparaitre en 2025, laissant uniquement la possibilité d’une déduction au taux de base de 10%.