Un projet de loi a été adopté ce 20 mai 2020 pour prendre certaines mesures face à la crise du COVID-19.
Nous reprenons ci-après celles qui ont retenu notre attention.
Certaines entreprises ont fait ou envisagent de faire don de matériels utiles aux hôpitaux dans la lutte contre la pandémie. Ces donations ne sont pas sans conséquences fiscales en impôts directs ou en TVA. Un projet de loi a dès lors été adopté le 20 mai 2020 pour neutraliser celles-ci.
a) Réduction d’impôt pour les dons de matériel médical
Les libéralités faites en argent donnent droit à une réduction d’impôt (article 14533, §1er, al. 1er, 1° CIR 1992).
Le projet de loi contient une dérogation visant à permettre l’application de cette réduction aux dons de matériel utile dans la lutte contre la pandémie.
Cette dérogation sera subordonnée aux conditions suivantes :
La même mesure a été prise pour les donations d’ordinateurs à des écoles.
b) Déductions des frais liés à l’acquisition de matériel médical donné dans le cadre de la lutte contre le COVID-19
En vertu de l’article 49 CIR 1992, un frais n’est déductible que lorsqu’il est fait ou supporté en vue d’acquérir des revenus imposables, ce qui n’est en principe pas le cas d’une donation. De même, l’avantage qu’une entreprise accorde sans contrepartie est considéré comme un bénéfice imposable dans son chef (avantage anormal ou bénévole visé à l’article 26 CIR 1992).
La mesure adoptée prévoit une dérogation temporaire pour permettre la déduction des frais liés au matériel médical donné dans le cadre de la lutte contre le COVID-19.
Il prévoit également que ces donations ne seront pas considérées comme un avantage anormal ou bénévole imposable dans le chef du donateur.
Ces dérogations seront subordonnées aux conditions suivantes :
Cette mesure s’appliquera aussi bien aux personnes physiques qu’aux sociétés.
c) Déductions des frais liés à l’acquisition d’ordinateurs donnés à des écoles
Une mesure similaire a été prise pour autoriser la déduction des frais liés à des ordinateurs qui seraient donnés à des écoles sis en Belgique.
De même, la donation ne sera pas considérée comme un avantage anormal ou bénévole accordé par le donateur.
Une mesure similaire est adoptée en matière de TVA pour éviter que le don soit considéré comme un prélèvement à titre gratuit soumis à la TVA.
Les bénéficiaires de ces donations sont limitativement énumérés dans le projet de loi. Il s’agit des établissements de soin de santé, des maisons de repos, des crèches, pouponnières, des organismes qui ont pour mission de prendre soin des personnes handicapées, des établissements scolaires et universitaires, les organismes d’aide humanitaire, etc.
Un document devra être établi pour chaque donation reprenant : la date à laquelle le bénéficiaire a pris possession des biens, le nom ou l’identification du donateur et du bénéficiaire, une description de la quantité des biens livrés et une déclaration du bénéficiaire dans laquelle il s’engage à destiner les biens reçus aux prestations de soins à la personne ou à les mettre gratuitement à disposition d’un autre établissement visé par la mesure. Ce document doit être établi dans les 15 jours du mois suivant celui au cours duquel la donation a lieu.
La même règle est prévue pour les donations d’ordinateurs à des établissements scolaires.
Cette mesure sera également limitée aux donations faites à partir du 1er mars 2020 jusqu’au 30 juin 2020.
Pour soutenir les entreprises qui ont été forcées de fermer suite aux mesures sanitaires prises par le Gouvernement, les régions, les communautés, les provinces ou les communes ont mis en place des indemnités. Ainsi, pour ne citer que celle-là, la Région wallonne accorde une indemnité compensatoire et unique de 5.000 EUR.
Aussi bien pour les sociétés (art. 183 et 24 CIR 1992) que pour les personnes physiques (art. 25. 6°, a, CIR 1992 et 171, 4° CIR 1992), ces indemnités constituent en principe un revenu imposable. Il fallait donc une disposition spécifique pour les exonérer.
C’est chose faite avec le projet de loi qui a été adopté ce 20 mai 2020.
Les conditions de cette exonération sont les suivantes :
Avec la crise du coronavirus, beaucoup d’entreprises ont des problèmes de liquidités. Afin d’éviter de pénaliser celles qui ne seront en mesure d’effectuer leurs versements anticipés qu’en octobre et/ou décembre, le calcul de la majoration est provisoirement adapté.
Les versements anticipés du 3 et 4ème trimestre seront multipliés par respectivement 2,25 et 1,75 fois le taux de référence.
Cette règle vaut pour les versements liés au 3ème et 4ème trimestre, effectués au plus tard le dixième jour du dixième mois et le vingtième jour du dernier mois de l’exercice comptable lorsque ces versements se rapportent à une période imposable clôturée entre le 30 septembre 2020 et le 31 janvier 2021.
Le bénéfice de cette adaptation est toutefois exclu pour :
Source : Tuerlinckx Tax Lawyers