​Et oui! La Belgique n’a pas été bien gérée.

Notre pays n’a plus d’autonomie : sa réalité socio-économique dépend de ses principaux partenaires économiques. Le franc belge fut dissout dans l’euro, ce qui nous a permis de déresponsabiliser notre gestion budgétaire, tout en nous sauvant de l’incurie des banques en 2008. Sans l’euro, la Belgique aurait peut-être connu le sort de Chypre ou de la Grèce, mais grâce à la monnaie unique, notre dette publique a pu conserver une certaine attractivité.

Mais alors, qu’avons-nous fait de cette opportunité ? Nous avons perdu notre temps, ce qui est le pire dans un monde en perpétuel changement. Nous savions que le baby-boom d’après-guerre entraînerait des coûts stratosphériques en termes de dépenses sociales que nous devons impérativement honorer, mais nous avons collectivement agi comme des nouveaux riches, écartant les esprits chagrins.

Nous n’avons pas abordé les réalités de la pauvreté et de la précarité, des causes peu mobilisatrices dans un contexte anglo-saxon où l’échec financier est perçu comme un accablement moral.

Nous n’avons pas bâti de groupes mondiaux. Au contraire, trois vagues d’OPA ont conduit à vendre nos centres de décisions à l’étranger : en 1988 (Générale de Belgique), en 1998 (Royale Belge, Petrofina, BBL, etc.), pour finir avec Fortis en 2008, sans oublier la débâcle d’Electrabel.

Un grand bravo de circonstance à deux hommes qui ont étonné leur pays : Albert Frère et Étienne Davignon, qui resteront une perplexité dans l’histoire de la Belgique.

Politiquement, la démocratie s’est transformée en particratie médiatique animée par des hommes (où sont les femmes ?) que de Gaulle avait appelés, dans son appel du 18 juin, des gouvernements de rencontre. Tout est dans le secret de quelques personnes.

Et puis, nous avons vécu sur nos droits acquis, collectivement au détriment de la collectivité et de nos enfants. Car, ne l’oublions pas, en termes d’utilisation des ressources naturelles, notre pays est un des pires du monde… Et oui, notre empreinte écologique équivaut à 4,5 planètes.

En fait, depuis les années soixante, nous sommes devenus un pays moralement assoupi, mal géré, inutilement agité, et agacé.

Et aujourd’hui, nous avons tous une envie : trouver un peu de soleil et d’air frais.

Le 15 août, le frais envahit la côte.

La rentrée est pour bientôt.

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