Evolution de l’investissement en Belgique en 2020 : diminution de 6,2 %

Comment a évolué l’investissement en Belgique pendant la pandémie de COVID-19 ? Les données de la base EUKLEMS du Bureau fédéral du Plan permettent de répondre à cette question en fournissant un détail au niveau des actifs et des branches d’activité.

Evolution de l’investissement en Belgique en 2020 - Bernadette Biatour (A), Chantal Kegels (A)

Investissement par actif

Après une croissance moyenne de 3,7 % par an depuis la fin de la crise économique et financière (moyenne sur la période 2013-2019), l’investissement en volume de l’économie belge a diminué de 6,2 % en 2020. Face à la pandémie, la baisse des investissements n’a pas touché tous les actifs avec la même ampleur. Certains actifs ont été fortement réduits alors que d’autres ont été davantage épargnés. La R&D est le seul actif pour lequel l’investissement au niveau de l’économie totale a légèrement augmenté (0,4 %) en 2020. Cette croissance est clairement due à l’industrie pharmaceutique.

Pour deux actifs TIC, les logiciels et le matériel informatique, la baisse des investissements a été limitée en 2020, et s’est élevée à respectivement 1,6 % et 4,7 %. Ces deux actifs sont essentiels au développement du télétravail, ce qui explique que de nombreuses branches d’activité ont enregistré, en 2020, une croissance positive de l’investissement en TIC.

En dehors des œuvres récréatives, littéraires ou artistiques qui ne représentent que 0,5 % de l’investissement nominal total, ce sont les investissements en machines et équipements (-9,0 %) et en matériels de transport (-8,2 %) qui ont le plus été réduits en 2020. Les bâtiments et ouvrages de génie civil (-7,2 %) et les équipements de télécommunication (-7,8 %) ont également enregistré une baisse supérieure à celle de l’investissement total.

Les investissements en logements, majoritairement réalisés par le secteur des ménages ont également enregistré une diminution importante de 6,7 %, alors qu’ils augmentaient de 2,9 % en moyenne annuelle sur la période 2013-2019.

Évolution de l’investissement en volume (euros chaînés) par actif, 2019-2020

Investissement par branche d’activité

Une baisse de l’investissement en volume est observée dans toutes les branches d’activité en 2020, à l’exception de six branches. L’industrie pharmaceutique a réalisé une croissance exceptionnelle de son investissement en volume de 23,0 %, bien supérieure à la croissance annuelle moyenne entre 2013 et 2019 (1,2 %). Cette forte croissance de l’investissement a porté sur toutes les catégories d’actifs. L’industrie chimique et la production, distribution d’eau et gestion de déchets ont également augmenté plus fortement leur investissement en 2020 qu’en moyenne sur la période 2013-2019. La branche de la R&D scientifique a augmenté son investissement de 7,3 % en 2020, ce qui est inférieur à la moyenne annuelle observée sur la période 2013-2019 (15,5 %). Enfin, la branche programmation, conseil en informatique et autres services d'information et le secteur des télécommunications ont également augmenté leur investissement en 2020, mais de manière très limitée (respectivement 2,5 % et 0,6 %).

D’autres branches, fortement touchées par la crise du COVID ont enregistré une baisse importante de leur investissement. C’est le cas d’activités de services comme l’hébergement et la restauration, les arts, spectacles et activités récréatives, les services administratifs et de soutien et les transports et entreposage ou de branches de l’industrie manufacturière comme le raffinage, le travail du bois et du papier, imprimerie et reproduction, l’industrie automobile, la fabrication d’équipements électriques. Le secteur de la production et de la distribution d'électricité, de gaz, de vapeur et d'air conditionné fait également partie des branches ayant réduit fortement leur investissement en 2020, après une croissance supérieure à la moyenne de l’économie sur la période 2013-2019.

La branche des administrations publiques a enregistré une croissance quasi nulle de son investissement en volume en 2020. Cette évolution combine une forte croissance des investissements pour plusieurs actifs comme le matériel de transport, les équipements TIC ou les logiciels compensée par une baisse de l’investissement dans les bâtiments et ouvrages de génie civil, liée sans doute à l’arrêt du secteur de la construction. Cet actif représente environ la moitié des investissements nominaux de la branche en 2020.

En conclusion, le COVID-19 a entrainé une forte baisse du volume des investissements en 2020. Le caractère asymétrique de l’impact de la crise sanitaire se confirme aussi dans ces données d’investissements : certaines branches d’activité ont plus fortement réduit leur investissement alors que quelques branches ont augmenté le leur. La baisse des investissements a davantage porté sur certains actifs. La baisse des investissements en TIC a été plus limitée et l’investissement en R&D a même légèrement augmenté au niveau de l’économie totale.


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