Partout, la démocratie deviendra un combat parce que son entretien deviendra insupportable pour ceux qui nous dirigent et sont incapables de formuler un avenir.
La mondialisation a fait de chacun un concurrent, et les problèmes de nature holistique, comme l’écologie, sont devenus une réalité existentielle qui conduit à les nier faute de pouvoir les résoudre. La proximité de leur imminence va dresser les peuples, qui tendront eux-mêmes leurs mains au fer dans un maelström de vérités tronquées et d’irresponsabilités collectives. L’histoire dira un jour que notre consumérisme était un chemin mortifère, et que la mondialisation nous aura abaissés en de tristes individus en quête de jouissances dont ils se verront privés. C’est d’ailleurs une pulsion de mort qui nous pousse, par prédation, à sacrifier nos descendants pour les protéger contre les autres.
En vérité, le monde est accablé par sa surpopulation, par son vieillissement, par son avenir économique assombri, par ses passés engloutis et par ses mensonges. Alors, il cherche des femmes et des hommes qui simplifient son avenir à coups de puissances, de religions, etc., bref de puretés sacrificielles et autres eaux lustrales. Ivres de pouvoirs financiers et religieux, certains déclarent la guerre à l’apaisement, à la solidarité, au respect et à tout ce qui est nécessaire pour des communautés qui se sont, depuis des décennies, mélangées.
Il ne faudra pas attendre longtemps avant que le précipité des événements s’impose. Ce sera, selon mon intuition, en 2028, lorsque les impuissances transformeront de nombreux individus en résignés et que l’énergie individuelle cédera au profit des engouements et des tristes passions collectives. Les grandes guerres ne sont pas mondiales par hasard. Elles reflètent l’exaspération des hommes qui s’annihilent pour apaiser toutes leurs angoisses refoulées.
Le monde se dirige-t-il vers ses dernières folies, avec la guerre et le sexe comme derniers espoirs : la mort ou la compétition pour de jeunes femmes, comme l’écrivait Houellebecq ?
William Shakespeare avait écrit dans King John : So foul a sky clears not without a storm. (Un ciel aussi sombre ne s’éclaircit pas sans une tempête.)
C’est pour cette raison que chacun, pris isolément et dans une collectivité, doit réfléchir aux causes qui sous-tendent l’harmonie, la solidarité, l’intégration, le vivre-ensemble, bref un projet de société qui soit digne de ce que nous voulons laisser à nos descendants. Et cela passe par une sérieuse purge personnelle de nos pulsions d’accaparement et de consumérisme qui sont des gesticulations inutiles, et en fait violentes, à l’encontre du futur
photo : blog note Bruno Colm ant