Le coronavirus a fortement marqué l’année 2020, y compris pour le marché immobilier. Sur l’ensemble de l’année, il y a eu 2,7 % de transactions en moins qu’en 2019 d’après les chiffres du baromètres immobilier des notaires réalisé par la Fédération du Notariat (Fednot). Des différences régionales sont à signaler.
Comme la plupart des secteurs économiques, le marché immobilier a été rythmé en 2020 par les évolutions du coronavirus. Sur l’ensemble de l’année 2020, le nombre de transactions immobilières en Belgique a chuté de -2,7 % par rapport à l’année 2019. Pour le notaire Renaud Grégoire, l’année 2020 a connu 3 périodes : « Le premier trimestre s’est tout d’abord avéré très soutenu, en particulier sur le marché bruxellois. Si on excepte la Flandre qui subissait le contrecoup de l’euphorie « woonbonus » de la fin 2019, le marché 2020 filait droit dans la même veine que 2019. La pandémie a ensuite logiquement sonné le glas de cet enthousiasme pendant, en tout cas, les deux mois de confinement quasi complet », analyse le porte-parole de notaire.be.
Il poursuit : « Après le confinement, les perspectives économiques délicates étaient de nature à laisser planer un certain doute quant à une reprise immédiate de l’activité. Il n’en fût rien. Dès le mois de juin, le phénomène de rattrapage de l’inactivité de deux mois passés s’enclenchait et on constatait une très forte augmentation de l’activité pendant l’été et une stabilisation au cours du dernier trimestre. »
Les 3 Régions ont toutefois connu des réalités différentes. Sur l’ensemble de l’année 2020, le nombre de transactions a baissé de -4,8% à Bruxelles et -4,2% en Flandre par rapport à 2019, alors que le marché s’est stabilisé en Wallonie (+0,8%). « Le marché bruxellois connait une légère baisse de son côté. Deux éléments peuvent expliquer cela : d’une part la proportion plus importante des investisseurs et des promoteurs sur le marché bruxellois, et d’autre part l’influence plus importante de la crise sanitaire dans la capitale », explique Renaud Grégoire.
En 2020, le prix moyen d’une maison en Belgique s’est élevé à 276.993 euros, soit une hausse de +5,7% comparé à l’année précédente. Compte tenu de l’inflation, il fallait donc payer 14.000 euros de plus en moyenne pour une maison en 2020. Cette hausse de prix est constatée dans les 3 régions.
« Notre analyse sur l’ensemble de la Belgique montre que l’augmentation des prix a été la plus forte sur les biens les plus chers. Autrement dit, le prix moyen des maisons les plus chères a augmenté plus fortement en pourcentage que le prix moyen des maisons les moins chères. Ce phénomène est plus marqué en Flandre », détaille Renaud Grégoire.
Comment expliquer cette hausse continue des prix malgré la crise du coronavirus ? « Actuellement, la demande reste soutenue. Les taux d’intérêts hypothécaires restent extrêmement bas et attractifs. Dans le même temps, l’offre est aujourd’hui plus faible que la demande. De nombreuses personnes font « le gros dos » et attendent que ça passe avant de vendre leur bien », analyse le notaire Renaud Grégoire. Une demande soutenue et une offre un peu baisse entrainent donc une pression sur les prix.
Pour le porte-parole de notaire.be, il est très compliqué de pouvoir prédire l’évolution des prix du marché immobilier en 2021. « Les conséquences économiques de la crise sanitaire auront logiquement des conséquences en matière immobilière également. Il faudra donc être attentif aux indicateurs économiques afin d’avoir une idée plus précise sur l’évolution à attendre », explique Renaud Grégoire.