Inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) : 1,7% en juillet contre 1,6% en juin et 2,7% en mai.

En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH)^[1] atteint en juillet 1,7% contre 1,6% en juin et 2,7% en mai. L'inflation selon l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants (IPCH-CT)^[2] s'établissait à -0,4% en juillet, contre -0,3% en juin. L'écart d'inflation entre l'IPCH et l'IPCH-CT provient, en grande partie de l’augmentation des accises sur les cigarettes, le tabac, l'électricité, le gaz et les carburants. En effet, l'IPCH-CT ne tient pas compte de ces modifications de taxation.

L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l'évolution des prix des produits énergétiques et des produits alimentaires non transformés, s'établissait à 7,4 % en juillet, contre 7,9 % en juin et 8,4 % en mai. Le taux d’inflation hors produits énergétiques s’élève en juillet à 7,6 %, contre 8,1 % en juin et 8,7 % en mai.

L'inflation des produits alimentaires s’élève ce mois-ci à 13,7% contre 14,2% le mois précédent. Au printemps 2022, cette inflation a commencé à augmenter fortement pour atteindre un pic de 20,3% en mars 2023. Depuis mars 2023, elle diminue progressivement. L’inflation des huiles, du poisson, des produits laitiers, du pain et des céréales ainsi que de la viande a fortement progressé jusqu’en mars 2023 mais est en diminution depuis lors. Ainsi, l’inflation des huiles s’élève ce mois-ci à 16,4%. En mars 2023, elle s’élevait encore à 31,3%. Pour les produits laitiers, l'inflation est maintenant de 18,1% contre 31,0% en mars 2023. Le poisson enregistre ce mois-ci une inflation de 8,9%. En mars de cette année, elle était de 17,2%. Pour le pain et les céréales, l’inflation est de 14,5% ce mois-ci contre 22,0% en mars. L'inflation de la viande est de 10,1% ce mois-ci contre 16,8% en mars 2023.

La baisse de l’inflation peut être attribuée en majeure partie à la baisse des prix de l’énergie. La contribution de l’énergie à l’inflation est désormais négative et se chiffre à -4,9%. Les produits alimentaires contribuent à hauteur de 2,2%.

L'électricité coûte désormais 27,1% de moins qu'il y a un an. Le gaz naturel coûte 62,4% de moins en glissement annuel. Le prix du gasoil de chauffage a diminué de 44,4% par rapport à l'an dernier.

Inflation et impact des 12 groupes principaux sur l'inflation

La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en juillet est à mettre à l'actif des ‘produits alimentaires et boissons non alcoolisées’ (13,7%). Le groupe « logement, eau et énergie » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (-19,4%). Le groupe ‘produits alimentaires et boissons non alcoolisées’ est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en juillet, soit 2,2 points de pourcentage. Le groupe ‘logement, eau et énergie’ a exercé le plus gros impact négatif avec -5,2 points de pourcentage.

Inflation^[3] et impact^[4] sur l'inflation pour l'IPCH global et les 12 groupes principaux

Inflation selon des agrégats spécifiques

L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.

En juillet, l'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'établissait à 7,4%. Cela représente une baisse par rapport au taux de 7,9% enregistré en juin. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 7,4%. Les prix de ce sous-agrégat ont accusé un recul de 1,0% par rapport au mois précédent, principalement en raison des soldes d'été.

Inflation selon des agrégats spécifiques

Impact des sous-indices sur l'inflation

Les restaurants et cafés ont exercé le plus gros impact positif, à savoir 0,59 point de pourcentage. Le pain et céréales ont un impact positif de 0,40 point de pourcentage. La viande a eu un impact positif de 0,35 point de pourcentage. Les loyers ont contribué à hauteur de 0,33 point de pourcentage. Les produits laitiers ont un impact positif de 0,32 point de pourcentage.

Sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation

Le gaz naturel a exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -2,47 points de pourcentage. L’électricité a eu un impact négatif de -1,30 point de pourcentage. Le gasoil de chauffage a exercé un impact négatif de -1,01 point de pourcentage. Les carburants ont un impact négatif de -0,54 point de pourcentage.

Sous-indices avec les plus gros impacts négatifs sur l'inflation

Comparaison entre la Belgique et les pays voisins

Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH (HICP flash estimate) de juillet. En Belgique, cette inflation s'élevait en juillet à 1,6%, un chiffre stable par rapport à juin. Les Pays-Bas ont affiché une inflation de 5,3% en juillet. Cela représente une baisse par rapport au taux de 6,4% enregistré en juin. En France, l’inflation atteignait 5,0% en juillet et était ainsi en baisse par rapport au taux de 5,3% du mois de juin. La première estimation rapide de l’IPCH (HICP flash estimate) de juillet pour l’Allemagne était de 6,5%, soit une diminution par rapport au mois de juin durant lequel elle était de 6,8%.

Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois de juillet, juin est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en juin à -0,3%, ce qui représente une baisse par rapport à l'inflation de 0,8% observée en mai. En juin, cette inflation en Allemagne était de 6,3%. Il s’agit d’une diminution par rapport au mois de mai, où l'inflation était de 6,6%. L’inflation en France diminue de 6,1% en mai à 5,4% en juin. Aux Pays-Bas, cette inflation a baissé à 6,1% en juin. En mai, cette inflation se chiffrait à 6,7%.

En résumé

• En Belgique, l'inflation selon l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (IPCH) atteint en juillet 1,7% contre 1,6% en juin et 2,7% en mai.
• L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 7,4% en juillet contre 7,9% en juin.
• L'inflation selon l’indice des prix à la consommation (IPC) pour le mois de juillet s'élevait à 4,1 % contre 4,2 % en juin.
• Les sous-indices avec les plus gros impacts positifs sur l'inflation sont les restaurants et cafés, le pain et les céréales, la viande, les loyers et les produits laitiers.
• Inversement, le gaz, l’électricité, le gasoil de chauffage et les carburants sont les sous-indices ayant exercé le plus gros impact négatif sur l'inflation au cours de ce mois.
• Eurostat publiera le 18 août l'indice des prix à la consommation harmonisé des pays de l'Union européenne pour le mois de juillet.

^[1] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.

La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.

Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :

^[2] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.

^[3] L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.

^[4] L' impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).