Notre pays milite activement en faveur d'une politique ambitieuse au niveau international. De plus, le secteur maritime belge donne lui-même l'exemple et démontre, à travers différentes initiatives, que la coopération internationale est possible et nécessaire. Cette approche porte ses fruits : grâce notamment aux efforts soutenus des décideurs politiques belges de la DG Navigation du SPF Mobilité et Transports, une stratégie révisée et plus ambitieuse pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre a été adoptée lors de la 80e réunion du Comité de la protection du milieu marin (MEPC80) à Londres. Cette stratégie définit les nouveaux objectifs climatiques internationaux pour le transport maritime.
Du 3 au 7 juillet, tous les États membres de l'Organisation maritime internationale (OMI) se sont réunis à Londres pour les négociations climatiques les plus importantes de l’année lors de la MEPC80. Ces importantes négociations ont été précédées d'une préparation considérable. Déjà lors de la MEPC77 organisée fin 2021, les États membres avaient convenu de revoir la stratégie précédente.
Une position européenne commune devait d'abord être définie. La Belgique et les Pays-Bas ont pris l’initiative à cet égard. Il en a résulté une série de propositions soutenues par le secteur maritime belge. Outre l'élimination complète des émissions de gaz à effet de serre du transport maritime international d'ici 2050, conformément aux objectifs du Pacte vert pour l’Europe, l'UE s'est appuyée sur des études scientifiques pour proposer des réductions intermédiaires des émissions. Pour amorcer la transition vers des combustibles alternatifs, l'UE a également proposé un objectif de 10 % d'utilisation de ces combustibles d'ici 2030.
Aujourd’hui, une nouvelle stratégie plus ambitieuse a été adoptée après des jours de négociations - souvent jusqu'à une heure tardive. Les négociations, auxquelles les collaborateurs de la DG Navigation ont participé, se sont déroulées de manière constructive et ont abouti à un compromis auquel tous les États membres de l'OMI souscrivent.
Concrètement, elle fixe l'objectif de passer à zéro émissions nettes de gaz à effet de serre provenant des navires d'ici ou aux alentours de 2050. Il s'agit là d'une augmentation significative des ambitions par rapport à la stratégie existante, qui visait à réduire les émissions des navires de seulement 50 %. Un accord a également été conclu sur des points de contrôle indicatifs en cours de route. Ainsi, les émissions de gaz à effet de serre des navires doivent diminuer d'au moins 20 % d'ici 2030 avec l'ambition d’atteindre 30 %, et d'au moins 70 % d'ici 2040, avec l'ambition d’atteindre 80 %. En outre, un objectif de 5% de consommation de combustibles à faible ou à zéro émission de gaz à effet de serre a été fixé d'ici 2030, avec l'ambition d’atteindre 10 %.
Tous ces objectifs tiennent compte des émissions émises lors des phases de production et de consommation des combustibles. Cela permettra de garantir qu’il n’y ait pas de déplacement des émissions des navires vers la terre ferme, les propriétaires de navires optant donc pour les combustibles les plus durables.
Les mesures techniques et économiques possibles pour garantir la réalisation des objectifs ont également été discutées. Les discussions à ce sujet devraient être approuvées d'ici 2025 au plus tard, afin qu'elles puissent entrer en vigueur en 2027.
La Belgique ne se contente pas de faire preuve de leadership lors de l'élaboration des politiques internationales, elle donne également l'exemple. L'année dernière, la délégation belge a ainsi organisé un événement lors de la MEPC79 pour présenter un projet belgo-namibien de construction d’une centrale à hydrogène. Lors de la MEPC80, le Port d'Anvers-Bruges a également organisé un événement en collaboration avec le Chili : le Chili produit de l'hydrogène vert et l'exportera vers le Port d'Anvers-Bruges, qui se positionne ainsi comme le principal hub d'hydrogène vert en Europe. Ces différents partenariats sont autant de preuves que la coopération Nord-Sud et Est-Ouest est possible et nécessaire pour réaliser la transition vers des combustibles alternatifs et ainsi atteindre les objectifs climatiques.
Vincent Van Quickenborne, Ministre de la Mer du Nord : « Notre pays défend un plan ambitieux de réduction des émissions de CO₂ pour le transport maritime au niveau international. Nous ne devons pas chercher loin les solutions pour réduire les émissions. Bien au contraire. Nous les trouvons tout près de nous, là où notre industrie belge est fortement impliquée. L'adoption de nouveaux objectifs climatiques internationaux pour le transport maritime est une étape importante vers un avenir plus vert pour le secteur maritime. »
Source: SPF Mobilité et Transports, juillet 2023 " Les pays de l'OMI parviennent à un accord sur des objectifs climatiques internationaux pour le transport maritime"
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