La Commission européenne tiendra-t-elle jusqu’en 2029 ?

​L'Europe entre dans une tempête qui va bientôt se transformer en ouragan. ​

En quelques mois, les États-Unis viennent de signer leur décrochage politique, et implicitement militaire, avec l’Europe, tandis que la guerre russo-ukrainienne se joue sans l’avis des Européens, incapables de s’entendre, entre Washington et Moscou.

En même temps, la désindustrialisation s’emballe dans un contexte de manque d’innovation et d’un tsunami de produits chinois extrêmement sophistiqués qui vont dynamiter le reste de nos entreprises. L’Intelligence artificielle se déploie en Chine et aux États-Unis : faute d’en être les concepteurs, nous en serons les consommateurs.

Mais ce n’est pas tout : une insidieuse guerre des monnaies est constatée et pourrait s’emballer. Le dollar a perdu près de 10 % en un an, et cet affaiblissement s’assimile à des droits de douane, imposés sans contrepartie par les États-Unis à l’Europe depuis un golf privé de Donald Trump en Écosse.

Et face à cela, on a une Commission éclatée en autant de compétences qu’il y a de pays, avec de multiples revirements, passant de l’écologie à l’industrie, sans application du rapport Draghi.

Cette Europe se morcelle chaque jour un peu plus, avec des forces centrifuges émanant de pays tels que la Pologne, la Hongrie et la Slovaquie, tandis que certains pouvoirs politiques sont discrédités, comme en France, ou en fragilité, comme l’Allemagne, où l’AfD est aux portes du pouvoir.

Ma question est la suivante : la Commission von der Leyen est-elle encore suffisamment robuste pour les (presque) 4 années qui restent avant les prochaines élections européennes ?

Je crains qu’elle ne doive gérer, en 10 ans, de tels contradictions, revirements et capitulations qu’elle ne peut laisser qu’une Europe en rejet de ses représentants.

Et d’ailleurs, on sent le vent de la rancune des peuples se lever contre une Olympe technocratique dont la légitimité est mise en cause, non seulement sans fondement par les États-Unis, mais aussi par les citoyens européens.

Ou est-ce qu’il faut envisager, dans la précipitation, une autre représentation qui permette à une femme ou un homme de vision de s’imposer ?

Je crois que l’Europe a un problème d’ampleur continentale.​