Le FMI appelle la Belgique à accélérer les réformes structurelles et à renforcer la résilience budgétaire

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié le 24 octobre 2023 sa déclaration finale à l'issue de sa mission annuelle en Belgique dans le cadre de l'article IV.

L'article IV est un processus par lequel le FMI évalue régulièrement la situation économique et financière de ses pays membres, ainsi que leurs politiques macroéconomiques et structurelles.


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Le FMI reconnaît que la Belgique a fait preuve d'une forte capacité de résistance face à la pandémie de Covid-19, grâce à une réponse sanitaire et économique rapide et efficace. Le FMI prévoit que la croissance du PIB réel atteindra 5,5 % en 2023, après une contraction de 6,3 % en 2020, et que le taux de chômage diminuera à 5,8 % en 2023, après avoir atteint 6,5 % en 2020.

Toutefois, le FMI souligne également les défis auxquels la Belgique est confrontée pour assurer une reprise durable et inclusive, et pour renforcer sa compétitivité et sa convergence au sein de la zone euro.

Recommandations

Le FMI formule plusieurs recommandations pour aider la Belgique à relever ces défis, notamment :

  1. Accélérer les réformes structurelles visant à stimuler la productivité, l'emploi et la croissance potentielle. Le FMI appelle à une réforme du marché du travail pour réduire la segmentation, améliorer les incitations au travail et favoriser l'employabilité des travailleurs. Le FMI recommande également de renforcer le système éducatif et de formation pour répondre aux besoins du marché du travail, notamment dans le domaine du numérique. Le FMI plaide en outre pour une simplification du système fiscal et une réduction des charges fiscales sur le travail. Selon le FMI, ces réformes permettraient d'augmenter le taux d'activité et d'emploi de la population belge, qui reste inférieur à la moyenne européenne, ainsi que de réduire les écarts entre les régions et les groupes sociaux.
  2. Renforcer la résilience budgétaire et la soutenabilité de la dette publique. Le FMI estime que la Belgique devra mettre en œuvre un ajustement budgétaire structurel d'environ 2 % du PIB sur la période 2024-2027, afin de ramener le déficit public sous la limite de 3 % du PIB fixée par le Pacte de stabilité et de croissance européen, et de stabiliser le ratio dette/PIB à environ 115 % du PIB. Le FMI insiste sur la nécessité de préserver les dépenses publiques essentielles, notamment dans les domaines de la santé, de l'éducation et de la transition écologique, tout en rationalisant les dépenses inefficaces et en élargissant l'assiette fiscale. Selon le FMI, ces mesures permettraient de réduire les risques liés à un choc économique ou financier adverse, ainsi que de créer des marges de manœuvre pour financer les besoins futurs liés au vieillissement de la population.
  3. Renforcer le secteur financier et prévenir les risques liés au marché immobilier. Le FMI salue les mesures prises par les autorités belges pour soutenir le secteur financier pendant la crise, notamment le report des paiements des prêts et les garanties publiques. Le FMI recommande toutefois de retirer progressivement ces mesures lorsque les conditions économiques s'améliorent, afin d'éviter les effets d'aubaine et les distorsions. Le FMI met également en garde contre les risques liés à l'augmentation des prix immobiliers et à l'endettement des ménages, et appelle à un renforcement des mesures macroprudentielles pour limiter ces risques. Selon le FMI, ces mesures permettraient de préserver la stabilité financière et d'éviter une bulle immobilière.

Publication ultérieure

Le rapport complet du FMI sur la Belgique sera publié ultérieurement, après examen par le Conseil d'administration du FMI. La déclaration finale du FMI reflète les conclusions préliminaires des experts du FMI après leur mission en Belgique, qui s'est déroulée du 11 au 22 octobre 2023. La mission a été conduite par Mme Delia Velculescu, cheffe de mission pour la Belgique au sein du Département Europe du FMI. La mission a rencontré les autorités belges, ainsi que des représentants du secteur privé, des syndicats, des organisations patronales et de la société civile.​



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