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​Le grand aveuglement: et si la Belgique ne préparait pas son avenir?

Au terme de ce premier quart de siècle, nous vivons un nombre incalculable de ruptures de divers ordres. Il y a la menace écologique pour laquelle – soyons lucides – peu ou rien n’est fait au profit de notre confort matérialiste, un contexte militaire dangereux, et des réalités financières désastreuses.

Je me concentre sur ces dernières en alignant deux constats.

Tout d’abord, notre société vieillit, et si la population augmente, c’est plus par l’augmentation de l’espérance de vie que par les naissances. Cela entraîne des coûts de vieillissement grandissants tandis que les cotisations des actifs baissent, en termes relatifs, à telle enseigne que depuis longtemps, les cotisations sociales ne suffisent plus à assurer le financement des dépenses sociales.

Ensuite, il y a la révolution grandissante de l’intelligence artificielle qui va profiter aux capitalistes plutôt qu’aux travailleurs. C’est le propre de toutes les révolutions industrielles, et de l’innovation qui est, par essence, déflationniste. Ce cocktail explosif est ignoré. Une fuite en avant aveugle, menant au désastre.

Qu’est-ce que fait ce gouvernement pour tenter de solutionner ce problème ? Je ne sais pas, mais la réponse est muette, et nous contraignons nos choix politiques à d’absurdes contraintes budgétaires et militaires plutôt que de réfléchir à l’équation sociale et fiscale à long terme. Le débat politique déploie donc une grande vision pour les petites choses plutôt que l’inverse. C’est une politique d’autruche, un déni suicidaire.

Plutôt que de rogner le pouvoir d’achat, qui alimente l’économie par la consommation intérieure, au travers d’augmentations de TVA, d’accises et autres sauts d’index, il faut une véritable réforme fiscale. Chaque jour, un peu plus, je suis certain qu’il faut reglobaliser les revenus et moduler les prestations sociales en fonction de ces revenus globalisés, au risque, hé oui, de créer une déception pour certains, mais au bénéfice de l’évitement d’un conflit générationnel qui va immanquablement s’imposer, d’autant plus que les gains de productivité (notamment liés à l’intelligence artificielle) sont capturés par les entreprises, et non pas les travailleurs, et que la Belgique n’est nullement en décrochage de compétitivité. Sans réforme audacieuse, c'est l'implosion sociale assurée.

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