Les experts-comptables ont beaucoup à apprendre du secteur bancaire. Ou n'est-ce pas plutôt l'inverse ?

Les nouvelles banques digitales ou néobanques comme N26 en Allemagne et Revolut en Grande-Bretagne ne parviennent pas encore à percer en Belgique. La crise du coronavirus a cependant donné un énorme coup d'accélérateur à la banque digitale et mobile. Vous pensez peut-être que ces banques en ligne ont pu profiter de cette situation, mais rien n’est moins vrai.

Ces dernières années, les banques traditionnelles ont beaucoup investi dans un service digital.


Il n'y a pratiquement plus de différence dans la facilité d’utilisation entre toutes ces applications digitales. L’offre limitée de produits bancaires constitue également un lourd handicap pour ces acteurs fintech.


Ce qui a certainement joué en faveur des banques classiques, surtout en temps de crise, c’est que le Belge fait confiance à la « banque d’ici ». Elles ont une longue tradition, disposent toujours d’un vaste réseau d’agences et vous pouvez communiquer dans votre langue maternelle.

Malgré la forte digitalisation, les banques classiques doivent continuer à se réinventer pour répondre aux exigences croissantes des clients.

À l’heure actuelle, une lutte acharnée fait rage pour la meilleure plateforme clients, souvent avec une large gamme de produits non bancaires. Ces derniers temps, les cashbacks – proposés par les banques qui conviennent d’actions de réduction avec des partenaires commerciaux – vous envahissent. Mais vous retrouvez également des services bancaires sur des plateformes non bancaires. Pensez par exemple à Rabobank, qui permet aux entrepreneurs qui vendent via bol.com de conclure rapidement un emprunt.


La concurrence entre les banques belges est rude. Mais si vous examinez tout à l’échelle mondiale, elles feraient mieux de collaborer en matière de digitalisation. Elles réalisent chacune à leur tour des investissements colossaux dans le digital, ce qui augmente le coût mensuel de l’abonnement pour le client. Mais ces apps bancaires pratiques, je ne pourrais plus m’en passer.


Donc oui, je suis prêt à payer un supplément pour cela. Ce qui me manque aujourd’hui, c’est l’attention de mon agence bancaire. Vous pouvez toujours vous y rendre sur rendez-vous, en ligne ou non. Dans la plupart des cas, vous devez donc encore tenir compte de temps d’attente (parfois longs). Moyennant un supplément, vous pouvez, en tant qu’entrepreneur, faire appel à un expert dans une grande banque connue. Il réfléchit de manière proactive (où avons-nous déjà entendu cela ?) avec l’entrepreneur, recherche des solutions, même au-delà des frontières de la banque. Oui, il s'aventure ainsi dans l'univers de l’expert-comptable. Et c’est ainsi que je fais la transition vers le secteur de la comptabilité.


Dans de nombreux bureaux d’experts-comptables, l’accélération digitale a également été amorcée.


Heureusement, un cabinet d’experts-comptables ne doit pas inventer lui-même le logiciel comptable. Différents développeurs de logiciels proposent déjà une belle offre d’applications digitales pour l’expert-comptable. Il s’agit alors de réunir les bons outils. Ces outils qui permettent à votre bureau de travailler plus efficacement et qui apportent de la valeur ajoutée au client. Si le client ressent cette valeur ajoutée, il sera également prêt à payer plus cher. Cette valeur ne provient pas tant de la technologie, mais bien de la façon dont elle est concrétisée pour le client.


Tôt ou tard, des applications permettant de tenir une comptabilité de A à Z arriveront également sur le marché. C’est ainsi qu’il existe déjà une fonction My Accountant dans l’app Aion Bank, en collaboration avec BDO. Une menace ? Pour les services de base, bien sûr, mais la proposition de valeur de l’expert-comptable est ailleurs. La question est également de savoir si les bureaux comptables sont intéressés par les clients qui souhaitent faire un maximum par eux-mêmes. La complexité de notre législation fait aussi en sorte que les grands acteurs technologiques délaissent notre pays. Cependant, le secteur de la comptabilité doit rester attentif aux nouveaux développements.


Outre la connaissance approfondie du monde de l'entreprise, le lien de confiance avec l’entrepreneur reste le principal atout pour l’expert-comptable. Le contact personnel, qui nous a tant manqué en cette période de coronavirus, est plus que jamais de retour. Ceci, associé à une bonne dose d’empathie, fait que le numéro de téléphone de l’expert-comptable ne disparaîtra pas rapidement du carnet d’adresses (digital) de l’entrepreneur.

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