L’activité belge sur les marchés des changes et des dérivés de taux d’intérêt a affiché une nette progression depuis la précédente enquête triennale de 2022[1]. Cette enquête mondiale menée par la Banque des règlements internationaux (BRI) et coordonnés en Belgique par la Banque nationale de Belgique (BNB) dresse un état des lieux détaillé de l’utilisation des instruments de change et des produits dérivés de gré à gré (over-the-counter, OTC).
Pour plus d’informations, consultez le rapport complet sur le site de la Banque nationale de Belgique.
La BRI organise tous les trois ans une enquête d’envergure sur les marchés des changes et des dérivés, à laquelle participent plus de 1 100 institutions financières à travers le monde. En Belgique, les quatre institutions financières les plus actives – Belfius Bank, BNP Paribas Fortis, ING Belgique et KBC Bank – ont à nouveau contribué à l’enquête.
Depuis 2022, la Belgique enregistre une croissance marquée de l’activité sur les deux segments :
Cette dynamique place la Belgique en phase avec la tendance mondiale, puisque le volume quotidien sur le marché des changes a progressé de 28 % pour atteindre 9 600 milliards de dollars. Le volume moyen quotidien des dérivés de taux d'intérêt négociés de gré à gré (OTC) au niveau mondial a augmenté de 59 %, atteignant 7,9 billions de dollars.
L’augmentation du volume en Belgique est principalement due à la forte progression des swaps de change (+35 %), qui représentent désormais 81 % du marché belge (contre 77 % en 2022). Les transactions au comptant (spot) et les contrats à terme (ou outright forwards) progressent plus modestement (respectivement +8 et +15 %). À l’échelle mondiale, la croissance a été plus marquée sur les transactions spot et sur les forwards, tandis que les swaps de change n’ont augmenté que légèrement. Cette différence souligne la spécificité du marché belge, où les swaps de change dominent nettement.
La part des transactions entre intermédiaires (interdealer trading) diminue légèrement en Belgique (de 85 à 81 %), au profit des opérations avec d’autres institutions financières (banques ne participant pas à l’enquête, fonds de pension, hedge funds, compagnies d’assurances, etc.), qui passent de 12 à 15 %. Toutefois, cette part reste bien inférieure à la moyenne mondiale (50 % en 2025).
Alors que le dollar américain reste la devise dominante à l’échelle mondiale. En Belgique, l’euro est désormais la devise la plus échangée, avec une part de marché de 78 % (contre 75 % en 2022), tandis que le dollar recule à 74 % (contre 83 % en 2022). La livre sterling progresse également (19 %, contre 17 %). La catégorie « autres devises » affiche la plus forte progression, passant de 13 à 20 %. Il convient de noter que la montée en puissance du renminbi à l’échelle mondiale (8,5 % du volume global) ne se retrouve pas en Belgique.
Le couple euro/dollar (EUR/USD) reste de loin la paire la plus traitée en Belgique, bien que sa part recule de 59 à 52 %. La paire euro/livre (EUR/GBP) consolide sa deuxième place (11 %), suivie de celle dollar/livre (USD/GBP, 7 %). Les couples dollar/yen (USD/JPY) et dollar/franc suisse (USD/CHF) complètent le top 5.
Après plusieurs années de recul, l’activité sur les dérivés de taux d’intérêt repart à la hausse en Belgique, atteignant 10 milliards de dollars par jour en 2025 (contre 7,3 milliards en 2022). Ce rebond met fin à une tendance baissière, même si le niveau reste inférieur au pic de 2004 (30,5 milliards). La progression est particulièrement forte sur les swaps de taux d’intérêt (+49 %), qui représentent désormais 7,2 milliards de dollars par jour.
La part des transactions avec des clients non financiers (entreprises, entités publiques) bondit de 2 à 27 %, suggérant un regain d’intérêt de couverture contre les risques de taux dans un environnement incertain. Le volume avec ces clients passe de 0,1 à 2,7 milliards de dollars par jour, expliquant l’essentiel de la hausse globale.
Les dérivés de taux d’intérêt restent majoritairement libellés en euros (93 %, contre 96 % en 2022), mais la part du dollar progresse à 4 %, tandis que celle de la livre sterling reste marginale (2 %).
Pour plus d’informations, consultez le rapport complet sur le site de la Banque nationale de Belgique.