L'inflation sous-jacente, qui ne tient pas compte de l'évolution des prix des produits énergétiques et des produits alimentaires non transformés, s'établissait à 5,8% en septembre, contre 5,4% en août et 5,2% en juillet. L’inflation hors produits énergétiques a grimpé en septembre pour atteindre 6,0%, contre 5,5% en août et 5,4% en juillet.
L'inflation des produits alimentaires s’élève ce mois-ci à 11,4% contre 10,3% le mois précédent. Cette inflation a donc fortement augmenté ces derniers mois. En novembre, elle s’élevait encore à 0,3%. L'inflation des huiles, du poisson, des produits laitiers, du pain et des céréales ainsi que de la viande a fortement augmenté ces derniers mois. Ainsi, l’inflation des huiles s’élève ce mois-ci à 24,9%. En novembre, elle était encore de 4,2%. Pour les produits laitiers, l'inflation est maintenant de 15,3% contre 0,8% en novembre. Le poisson enregistre ce mois-ci une inflation de 11,3%. En novembre, elle était de -1,2%. Pour le pain et les céréales, l’inflation est de 14,2% ce mois-ci contre 1,7% en novembre. L'inflation de la viande est de 10,7% ce mois-ci contre 0,7% en novembre.
La forte hausse de l'inflation ces derniers mois est due en grande partie aux produits énergétiques. La contribution de l’énergie à l’inflation[3] est de 6,6%. Les produits alimentaires contribuent à hauteur de 2,0%.
L'électricité coûte désormais 81,3% de plus qu'il y a un an. Le gaz naturel coûte 134,9% de plus en glissement annuel. Le prix du gasoil de chauffage a augmenté de 64,6% par rapport à l'an dernier.
La ventilation en 12 groupes principaux montre que la plus forte inflation en septembre est à mettre à l'actif du groupe « logement, eau et énergie » (39,3%). Le groupe « enseignement » affiche, quant à lui, la plus faible inflation (1,0%).
Le groupe « logement, eau et énergie » est le groupe principal ayant exercé le plus gros impact positif sur l'inflation en septembre, soit 5,5 points de pourcentage. Le groupe « Santé » a exercé le plus gros impact négatif avec -0,8 point de pourcentage.
Groupe de produits | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Impact sur l'inflation (point de %) | ||||||
---|---|---|---|---|---|---|---|---|---|
IPCH | IPCH-CT | ||||||||
juil./22 | août/22 | sept./22 | sept./22 | juil./22 | août/22 | sept./22 | |||
0 | Total des dépenses | 1.000,0 | 10,4 | 10,5 | 12,1 | 13,2 | |||
1 | Produits alimentaires et boissons non alcoolisées | 168,6 | 9,9 | 10,3 | 11,3 | 11,3 | -0,1 | -0,1 | -0,2 |
2 | Boissons alcoolisées et tabac | 53,5 | 6,4 | 6,6 | 6,7 | 4,2 | -0,2 | -0,2 | -0,3 |
3 | Articles d’habillement et chaussures | 58,8 | 2,2 | -0,1 | 3,0 | 3,0 | -0,6 | -0,6 | -0,5 |
4 | Logement, eau et énergie | 171,8 | 29,4 | 31,2 | 39,3 | 47,9 | 3,9 | 4,2 | 5,5 |
5 | Ameublement et équipement ménager | 83,6 | 5,3 | 5,5 | 5,5 | 5,5 | -0,5 | -0,5 | -0,6 |
6 | Santé | 77,0 | 2,0 | 2,2 | 2,4 | 2,4 | -0,7 | -0,7 | -0,8 |
7 | Transports | 107,4 | 14,9 | 12,6 | 10,8 | 13,7 | 0,5 | 0,3 | -0,2 |
8 | Communication | 40,0 | 1,4 | 1,6 | 1,2 | 1,2 | -0,3 | -0,4 | -0,4 |
9 | Loisirs et culture | 82,9 | 3,6 | 3,4 | 3,9 | 3,9 | -0,6 | -0,6 | -0,7 |
10 | Enseignement | 5,2 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | 1,0 | -0,1 | -0,1 | -0,1 |
11 | Hôtels, cafés et restaurants | 67,3 | 5,6 | 5,6 | 6,4 | 0,3 | -0,3 | -0,3 | -0,4 |
12 | Biens et services divers | 84,0 | 4,2 | 4,4 | 4,6 | 4,6 | -0,6 | -0,6 | -0,7 |
L'IPCH global peut être ventilé en cinq agrégats spécifiques, qui composent ensemble les dépenses totales.
L'inflation sous-jacente (inflation hors énergie et produits alimentaires non transformés) s'élève à 5,8% en septembre, soit une hausse par rapport à l’inflation de 5,4% observée en août. L'inflation sous-jacente moyenne des 12 derniers mois est égale à 3,8%. Les prix de ce sous-agrégat ont augmenté de 0,2% par rapport au mois précédent.
Agrégats spécifiques | Poids (‰) | Inflation sur base annuelle (%) | Moyenne à douze mois (%) | Variation mensuelle | ||
---|---|---|---|---|---|---|
juil./22 | août/22 | sept./22 | sept./22 | sept./22 | ||
Total des dépenses | 1.000,0 | 10,4 | 10,5 | 12,1 | 9,1 | 1,3 |
Produits énergétiques | 107,5 | 55,1 | 55,3 | 67,2 | 59,3 | 8,9 |
Produits alimentaires transformés | 178,0 | 9,3 | 9,6 | 10,5 | 5,9 | 0,3 |
Produits alimentaires non transformés | 44,0 | 8,0 | 8,7 | 8,9 | 4,0 | 0,5 |
Biens industriels non énergétiques | 271,6 | 4,0 | 4,2 | 5,1 | 3,1 | 1,2 |
Services | 398,9 | 4,2 | 4,3 | 4,2 | 3,3 | -0,5 |
IPCH hors énergie et produits alimentaires non transformés (inflation sous-jacente) | 848,5 | 5,2 | 5,4 | 5,8 | 3,8 | 0,2 |
L’électricité a exercé le plus gros impact positif, à savoir 2,49 points de pourcentage. Le gaz a eu un impact positif de 2,32 points de pourcentage. Le gasoil de chauffage a contribué à hauteur de 0,62 point de pourcentage. Les carburants ont un impact positif de 0,19 point de pourcentage.
Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l'inflation (point de %) | |
---|---|---|---|
sept./22 | |||
04.5.1 | Électricité | 38,8 | 2,49 |
04.5.2 | Gaz | 24 | 2,32 |
04.5.3 | Gasoil de chauffage | 11,7 | 0,62 |
07.2.2 | Carburants | 32,1 | 0,19 |
Les loyers et l’habillement ont exercé l'impact négatif le plus significatif sur l'inflation, à savoir -0,68 et -0,45 point de pourcentage, respectivement. Les télécommunications ont exercé un impact négatif de -0,39 point de pourcentage. L'impact des restaurants et cafés et des soins hospitaliers a été de respectivement -0,38 et -0,33 point de pourcentage. Les meubles ont un impact négatif de -0,21 point de pourcentage. Le tabac ainsi que les produits pharmaceutiques ont eu un impact négatif de -0,17 et -0,16 point de pourcentage, respectivement.
Sous-indice | Poids (‰) | Impact sur l'inflation (point de %) | |
---|---|---|---|
2022 | sept./22 | ||
04.1.0 | Loyers | 73,6 | -0,68 |
03.1.2 | Habillement | 46,6 | -0,45 |
08.3.0 | Télécommunications | 36,9 | -0,39 |
11.1.1 | Cafés et restaurants | 58,2 | -0,38 |
06.3.0 | Services hospitaliers | 38,4 | -0,33 |
05.1.1 | Meubles | 28,7 | -0,21 |
02.2.0 | Tabac | 32,5 | -0,17 |
06.1.1 | Produits pharmaceutiques | 12,3 | -0,16 |
Étant donné que l'IPCH définitif de nos pays voisins ne sera publié que plus tard, nous ne pouvons dès lors établir une comparaison que sur la base de la première estimation rapide de l’inflation de l’IPCH (HICP flash estimate) de septembre. Cette inflation s’élevait en septembre à 12,0% en Belgique. Les Pays-Bas ont affiché une inflation de 17,1% en septembre. Cela représente une hausse par rapport au taux de 13,7% enregistré en août. En France, l’inflation s'élevait à 6,2% en septembre, soit une baisse par rapport au taux de 6,6% observé en août. En Allemagne, l'inflation s'élevait à 10,9% en septembre, soit une hausse par rapport au taux de 8,8% observé en août.
Etant donné qu’Eurostat n’a pas encore publié l'indice des prix à la consommation harmonisé à taux de taxation constants du mois de septembre, août est le mois le plus récent pour lequel une comparaison est possible. En Belgique, l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s'élevait en août à 11,5%, ce qui représente une hausse par rapport à l'inflation de 11,3% observée en juillet. En août, cette inflation en Allemagne était de 9,5%. Il s’agit d’une hausse par rapport au mois de juillet, où l'inflation était de 9,1%. En août, l’inflation en France atteint 7,0%. Il s'agit d'une baisse par rapport à juillet, lorsque l'inflation sur la base de l'IPCH-CT s’élevait à 7,2%. Aux Pays-Bas, l’inflation a progressé pour atteindre 16,6% en août. En juillet, cette inflation se chiffrait encore à 14,3%.
[1] Outre l'indice national des prix à la consommation (IPC), Statbel calcule également l'indice européen des prix à la consommation harmonisé (Harmonised Index of Consumer Prices, HICP). L'IPCH permet de comparer les taux d'inflation des États membres de l'Union européenne. L'optique des dépenses et les méthodes appliquées sont coordonnées autant que possible et définies dans la réglementation européenne. Les résultats de l'IPC et de l'IPCH ne sont pas identiques, en raison principalement de différences de pondération et de composition du panier de biens et de services sur lequel se basent ces indices.
La Banque centrale européenne utilise également l'IPCH pour mener sa politique monétaire. De plus, l’IPCH sert à vérifier le respect du critère d’inflation déterminé dans le traité sur l’Union européenne.
Quelques différences entre l'IPCH et l'IPC actuel sont présentées ci-dessous :
[2] L'IPCH-CT est calculé comme l’IPCH traditionnel, mais en utilisant des taux de taxation constants pour le calcul des prix. Cet indice permet dès lors d’estimer l’impact théorique potentiel des changements de taxation indirecte (p.ex. TVA et accises) sur l’inflation mesurée. Il s’agit toutefois d’un impact théorique dans la mesure où le calcul suppose que les changements de taxation sont directement et intégralement répercutés sur les prix payés par les consommateurs.
[3] La contribution à l'inflation d'un groupe de produits donné indique la part de la variation des dépenses totales qui est due à la variation de prix de ce groupe de produits.
[4] L'inflation sur base annuelle mesure la variation de prix entre le mois actuel et le même mois de l'année précédente. Une moyenne à 12 mois compare la moyenne de l'IPCH des 12 derniers mois avec la moyenne des 12 mois précédents. Une variation mensuelle compare les niveaux de prix des deux derniers mois.
[5] L' impact sur l'inflation indique la variation de l'inflation quand on intègre le sous-indice dans l'IPCH. L'impact tient non seulement compte du poids du sous-indice mais aussi du fait que l'inflation du sous-indice soit supérieure ou inférieure à celle de l'ensemble des dépenses (IPCH global).