
Beaucoup de sociétés de management, de PME, de sociétés d’avocats et de médecins, de sociétés patrimoniales (holdings, sociétés immobilières),... profitent du régime VVPRbis / régime de la réserve de liquidation pour faire remonter des liquidités dans les mains de leurs actionnaires à des taux réduits.
Aussi est-il assez surprenant que les tableaux budgétaires du premier ministre contiennent une proposition de plafonner à 100.000 EUR les distributions éligibles à chacun de ces deux régimes.
* Il semblerait que ce plafonnement ait aussi vocation à s'appliquer aux réserves de liquidation qui ont déjà été constituées.
Ce plafonnement viendrait s'ajouter à deux autres mesures visant à combattre l'utilisation "abusive" des sociétés de management:
> le rehaussement de la rémunération minimale d'administrateur à 50.000 EUR (pour bénéficier du taux réduit à l'ISOC) et
> la limitation du montant d'ATN susceptible d'être attribuée au dirigeant (20% de la rémunération annuelle brute), sous peine de perte du taux réduit.
Comme je l'ai expliqué à Sébastien Buron dans le Trends Tendances Magazine , ce genre d'annonces est source d'insécurité juridique. Les sociétés concernées ont intérêt à suivre le fil de l'actualité pour voir si, le cas échéant, certaines démarches ne doivent pas être entreprises d’ici la fin de l’année.
On peut à mon avis s'attendre à ce que certaines sociétés procèdent encore avant la fin de l’année à une distribution de dividendes (pour un montant supérieur au plafond de 100.000 euros) en application du régime VVPRbis ou de celui de la réserve de liquidation.
* Certains envisagent de liquider leur société, en vue de se distribuer la réserve de liquidation sans précompte mobilier (art. 21, al. 1, 11° du CIR).
Selon mon expérience, certains contrôleurs tentent dans certains cas de remettre en cause l'exonération sur le fondement de l'abus fiscal.
* Gare à l'abus si les actionnaires poursuivent la même activité que la société liquidée (sous une autre forme).
> ruling 2024.0040 : pas d'abus car l'activité poursuivie (activité de rénovation) différait de celle exploitée par la société liquidée (promotion immobilière) (sur ce thème: ruling 2025.0003)