Rapport sur le "fédéralisme belge en chiffres" : analyse des emplois publics

Ce rapport, rédigé par Jean Hindriks et Alexandre Lamfalussy, propose une analyse rigoureuse et actualisée de l’emploi public en Belgique. En s’appuyant sur les données de l’ONSS pour la période 2015-2023, il examine la répartition, l’évolution et les disparités régionales des emplois publics, mesurés en équivalents temps plein (ETP). Le rapport inclut une analyse élargie intégrant les secteurs de la santé et de l’action sociale, et compare le poids des dépenses publiques en Belgique à celui des pays voisins.


Définir et mesurer l’emploi public

Qu’est-ce qu’un emploi public ?

L’analyse repose sur les données administratives de l’ONSS, couvrant :

  • Les entités gouvernementales fédérales, communautaires, régionales, provinciales et locales.
  • Les entreprises publiques (TEC, SNCB, RTBF, etc.) et les organismes d’intérêt public.
  • Les secteurs de l’enseignement, de la santé et de l’action sociale fortement subsidiés.

Comment mesurer ?

Contrairement à la BNB qui évalue l’emploi public en unités, l’approche en ETP permet de mieux refléter l’importance du temps partiel (60 % des emplois publics contre 45 % dans le privé).


Répartition et évolution de l’emploi public

Données principales

En 2022, la Belgique comptait :

  • 962.831 ETP dans le secteur public au sens strict, répartis ainsi :
    • 50 % pour les communautés et régions.
    • 30 % pour les administrations locales.
    • 20 % pour les administrations fédérales.
  • 1.382.675 ETP au sens large, en incluant la santé et l’action sociale.

Entre 2017 et 2022 :

  • L’emploi public a augmenté de 4,9 %, avec des disparités :
    • -2,8 % au niveau fédéral.
    • +6,8 % dans les entités fédérées, notamment :
    • +21,7 % en Région Bruxelloise.
    • +9,1 % en Wallonie.
    • +8,8 % en Flandre.

Comparaison avec le privé

Entre 2015 et 2023, l’emploi public au sens strict a augmenté de 5,4 %, tandis que :

  • L’emploi privé a progressé de 10 %.
  • Les indépendants ont vu leurs effectifs croître de 20 %.


Disparités régionales

Densité des emplois publics

  • Wallonie : 11,1 emplois publics pour 100 habitants.
  • Flandre : 10,4 pour 100 habitants.
  • Bruxelles : 7,7 pour 100 habitants.

Part dans l’emploi total

  • Belgique : 22 % d’emplois publics dans l’emploi total.
  • Flandre : 17,34 % avec faible dispersion entre provinces.
  • Wallonie : 27 %, avec des variations :
    • 18 % dans le Brabant Wallon.
    • 31,72 % en province de Luxembourg.
  • Bruxelles : 33 %, en raison du faible taux d’emploi privé et de la concentration d’institutions publiques.


Dépenses publiques et rationalisation

Comparaison internationale

En 2022, les dépenses publiques en Belgique représentaient 54,6 % du PIB, contre 49,4 % en moyenne dans l’UE-27. Par habitant, la Belgique dépense :

  • 1.697 € de plus que la France.
  • 3.072 € de plus que l’Allemagne.

Rationalisation nécessaire

  • Les secteurs de la santé et de l’enseignement, en pénurie, offrent peu de marges d’économies.
  • Les administrations locales, représentant un tiers des emplois publics, pourraient bénéficier de restructurations et d’intégrations pour réaliser des économies d’échelle.


Conclusion

L’emploi public belge a évolué de manière inégale selon les régions et secteurs, avec une croissance plus lente que l’emploi privé. Face à des finances publiques sous tension, il est crucial de rationaliser les administrations locales tout en maintenant l’efficacité des secteurs essentiels comme la santé et l’enseignement. Cette approche permettra de maîtriser les dépenses tout en répondant aux besoins de la population.

Mots clés

Articles recommandés

La répartition des revenus des ménages belges : une nouvelle approche pour une politique plus juste

Quels sont les prochains jours fériés prévus au calendrier 2025 ?

Stress en flèche : de l’importance du bien être mental …