La Commission européenne a adopté fin février un nouvel ensemble de propositions visant à simplifier les règles de l'UE, à stimuler la compétitivité et à libérer des capacités d'investissement supplémentaires.
Il s'agit d'une avancée majeure dans la mise en place d'un environnement plus favorable aux entreprises qui aidera ces dernières à se développer, à innover et à créer des emplois de qualité.
En réunissant nos objectifs en matière de compétitivité et de climat, nous créons les conditions permettant aux entreprises de l'UE de prospérer, d'attirer des investissements, d'atteindre nos objectifs communs - tels que les objectifs du pacte vert pour l'Europe - et de libérer tout notre potentiel économique.
La Commission s'est fixé pour objectif clair de déployer un effort de simplification sans précédent, en réduisant d'au moins 25 % les charges administratives et d'au moins 35 % celles pesant sur les PME d'ici la fin du mandat actuel.
Ces premiers paquets «omnibus», qui rassemblent des propositions concernant plusieurs domaines législatifs liés, couvrent une simplification en profondeur dans les domaines de la publication d'informations en matière de finance durable, du devoir de vigilance en matière de durabilité, de la taxinomie de l'UE, du mécanisme d'ajustement carbone aux frontières et des programmes d'investissement européens.
Ces propositions réduiront la complexité des exigences de l'UE à l'égard de l'ensemble des entreprises, en particulier des PME et des petites entreprises à capitalisation moyenne, et concentreront notre cadre réglementaire sur les entreprises les plus grandes, qui sont susceptibles d'avoir une incidence plus importante sur le climat et l'environnement, tout en permettant aux entreprises d'accéder à la finance durable pour leur transition propre.
Si elles sont adoptées et mises en œuvre comme indiqué ci-dessou , les propositions devraient, selon une estimation prudente, permettre de réaliser des économies d'un montant total d'environ 6,3 milliards d'euros sur les coûts administratifs annuels et de mobiliser une capacité d'investissement publique et privée supplémentaire de 50 milliards d'euros pour soutenir les priorités stratégiques.
Plus précisément, les principales modifications apportées dans le domaine de la publication d'informations en matière de durabilité (CSRD et taxinomie de l'UE) permettront de:
Les principales modifications apportées dans le domaine du devoir de vigilance en matière de durabilité seront les suivantes:
Les principales modifications apportées au MACF seront les suivantes:
exonérer les petits importateurs, principalement les PME et les particuliers, des obligations découlant du MACF. Il s'agit d'importateurs qui importent dans l'Union de petites quantités de marchandises couvertes par le MACF, représentant de très faibles quantités d'émissions intrinsèques, en provenance de pays tiers. Cette exonération passera par l'introduction d'un nouveau seuil annuel cumulé de 50 tonnes par importateur, ce qui supprimera les obligations découlant du MACF pour environ 182 000 ou 90 % des importateurs, principalement des PME, tout en continuant de couvrir plus de 99 % des émissions relevant du champ d'application du mécanisme.
La Commission propose également une série de modifications visant à simplifier et à optimiser l'utilisation de plusieurs programmes d'investissement, dont InvestEU, l'EFSI et des instruments financiers hérités du passé.
InvestEU, le plus grand instrument de partage des risques de l'UE destiné à soutenir les investissements prioritaires au sein de l'Union, joue un rôle essentiel pour lever les obstacles financiers et stimuler les investissements nécessaires à la compétitivité, à la recherche et à l'innovation, à la décarbonation, à la durabilité environnementale et au développement des compétences. À l'heure actuelle, près de 45 % de ses opérations soutiennent des objectifs climatiques.
Les modifications proposées:
Les propositions législatives vont à présent être transmises au Parlement européen et au Conseil pour examen et adoption. Les modifications apportées à la CSRD, à la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité et au MACF entreront en vigueur une fois que les colégislateurs seront parvenus à un accord sur les propositions et après publication au Journal officiel de l'Union européenne. Conformément à la communication sur la simplification et la mise en œuvre publiée le 11 janvier 2024, la Commission invite les colégislateurs à traiter ce paquet «omnibus» en priorité, en particulier les propositions reportant certaines exigences relatives à la publication d'informations au titre de la CSRD et le délai de transposition au titre de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, étant donné qu'elles répondent à des préoccupations majeures des parties prenantes.
Le projet d'acte délégué modifiant les actes délégués actuels au titre du règlement sur la taxinomie sera adopté après le retour d'information du public et s'appliquera à la fin de la période d'examen par le Parlement européen et le Conseil.
Pour une ventilation détaillée des principales simplifications et de leur incidence, voir les questions-réponses de la Commission.
Lire l'intégralité des propositions de la Commission (Omnibus 1 | Omnibus 2) afin de comprendre les modifications juridiques introduites.
Examiner les documents de travail des services de la Commission (1 et 2) pour une analyse détaillée de la raison d'être et de l'impact attendu des mesures de simplification.
Appel à contributions: actes délégués relatifs à la taxinomie
Nous avions promis une simplification, c’est chose faite! Nous présentons notre première proposition pour une simplification en profondeur. Les entreprises de l’UE bénéficieront d’une rationalisation des règles relatives à la publication d’informations en matière de finance durable, au devoir de vigilance en matière de durabilité et à la taxinomie. Cette rationalisation facilitera la vie de nos entreprises tout en nous maintenant fermement sur la voie de nos objectifs de décarbonation. Et d’autres simplifications se profilent.
Ursula von der Leyen, Présidente de la Commission européenne
Nous prenons des mesures concrètes pour réduire les formalités administratives et rendre les règles de l’UE plus accessibles et plus efficaces pour les citoyens et les entreprises. Le train de mesures présenté aujourd’hui constitue la première étape des efforts considérables de simplification que nous déployons dans tous les secteurs de la législation. Nous pouvons montrer que l’Europe n’est pas seulement un marché incroyable où investir, produire, vendre et consommer, mais aussi un marché simple. La présente proposition apporte de réelles simplifications: charge administrative allégée, accès facilité au financement et règles plus claires et plus prévisibles. Nous maintenons nos objectifs, mais changeons la manière de mieux les atteindre.
Stéphane Séjourné, vice-président exécutif chargé de la prospérité et de la stratégie industrielle
Mise en œuvre et simplification: Le monde est en train de changer sous nos yeux. L’Union européenne a besoin d’une économie forte pour défendre ses valeurs et atteindre ses objectifs sur son territoire et dans le monde entier. La simplification des règles inutilement complexes de l’UE est un élément essentiel de notre plan visant à rendre l’Europe plus compétitive. Ce programme de simplification n’est pas synonyme de déréglementation. Il s’agit d’atteindre nos objectifs d’une manière plus intelligente et moins contraignante, de sorte que nos entreprises, et en particulier nos PME, puissent se concentrer sur la croissance, l’emploi et l’innovation et ainsi nous aider à mener à bien les transitions écologique et numérique. Aujourd’hui, nous réalisons une première avancée importante dans cette direction.
Valdis Dombrovskis, commissaire à l’économie et à la productivité, et commissaire à la mise en œuvre et à la simplification
Nous définissons une trajectoire vers une réglementation de l’UE en matière de finance durable plus propice à la croissance, plus facile à utiliser et plus proportionnée. En facilitant un environnement plus favorable aux entreprises, nous pouvons stimuler la croissance et la compétitivité de l’UE, attirer les investissements et continuer à réaliser les objectifs de notre pacte vert. Il s’agit de trouver le juste équilibre entre la réduction des charges administratives excessives et le maintien de nos objectifs à plus long terme, car je suis fermement convaincue que la durabilité est un avantage concurrentiel essentiel.
Maria Luís Albuquerque, commissaire aux services financiers et à l’union de l’épargne et des investissements
Nous simplifions considérablement la mise en conformité pour les grandes entreprises, tout en respectant l’objectif principal de la directive sur le devoir de vigilance des entreprises en matière de durabilité, qui est d’empêcher les entreprises de contribuer indirectement à des pratiques commerciales abusives et de porter ainsi atteinte aux droits de l’homme, au climat ou à l’environnement à travers leurs chaînes de valeur. Nous veillons également à ce que les partenaires commerciaux de plus petite taille ne subissent pas le poids de demandes d’informations excessives. En parvenant à cet équilibre, nous rendons les entreprises responsables de leurs actes et encourageons, dans le même temps, des activités économiques plus transparentes et plus responsables à l’échelle mondiale.
Michael McGrath, commissaire à la démocratie, à la justice, à l’état de droit et à la protection des consommateurs
Aujourd’hui, nous simplifions l’exercice des activités économiques en Europe. En simplifiant le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), nous donnons aux entreprises les moyens de réduire leur empreinte carbone sans compromettre leur avantage concurrentiel. Alors que 90 % des entreprises environ seront exemptées de rapport MACF, le mécanisme n’en continuera pas moins à couvrir plus de 99 % des émissions. Il s’agit de la première étape d’un réexamen plus large du MACF.
Wopke Hoekstra, commissaire au climat, à la neutralité carbone et à la croissance propre