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Surmonter l'intelligence artificielle…?

Comment surmonter l’intelligence artificielle dans la vie professionnelle ? Avec générosité (et amour des autres).

J’ai eu la chance de diriger plusieurs entreprises, sans que cela correspondît d’ailleurs à mes qualités intimes, et je remercie tous ceux que j’ai pu servir.

Aujourd’hui, je voudrais partager quelques intuitions pour dépasser la seule dimension technique de l’intelligence artificielle dans le monde du travail.

Il s’agit d’abord de développer son intuition pour ancrer toute information dans sa carte mentale, celle des géographies et de l’histoire.

Une information en apesanteur n’a aucune valeur : sa structuration et sa chronologie sont essentielles.

Il faut développer une culture générale intense pour affiner son intuition des situations et des femmes/hommes. C’est fondamental : l’intuition se mesure à sa capacité à déceler les micro-détails.

Puis, surtout, il faut développer son caractère, dont de Gaulle disait qu’il était la vertu des temps difficiles.

Tout le monde est bon en eau douce, moins le sont dans une tempête d’eau salée.

Et la première qualité, c’est la capacité d’apaisement, qui est, je crois humblement, la première exigence d’un cadre ou dirigeant d’entreprise afin de libérer les énergies collectives positives. Il ne s’agit donc pas d’être le plus petit commun multiple, ce qui conduit toujours à un échec managérial, mais celle ou celui qui, dans l’écoute, guide et donc s’aligne sur un objectif commun.

Et l’objectif n’est évidemment pas le résultat de l’entreprise, car ce dernier n’est qu’une version dégradée de la valeur de son projet.

Et finalement, on en arrive aux principales qualités d’un cadre ou d’un dirigeant : la bienveillance, la générosité, le courage d’assumer ses choix, l’affirmation d’une personnalité inclusive, le dévouement, la grandeur de la tâche face à l’humilité de la personne, et quelque chose qui ressemble à une fraternité ou une sororité.

Et pour finir, je voudrais partager cette phrase infinie de mon auteur préféré, François Mauriac. Elle est très lourde : « D'autres savent, dès l'enfance, qu'ils vont vers une mer inconnue. Déjà l'amertume du vent les étonne, déjà le goût du sel est sur leurs lèvres jusqu'à ce que, la dernière dune franchie, cette passion infinie les soufflette de sable et d'écume. Il leur reste de s'y abîmer ou de revenir sur leurs pas ».

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