L'économie en Belgique et en Europe est actuellement gravement perturbée par une hausse continue des coûts énergétiques due à l'agression militaire russe contre l'Ukraine.
Pour cette raison, les entreprises grandes consommatrices d'énergie peuvent recourir à un régime spécial de chômage temporaire pour raisons économiques.
De ce fait, les formalités ordinaires relatives à l'introduction du chômage temporaire pour raisons économiques doivent être respectées (notamment la communication du chômage économique prévu et la communication du premier jour effectif de chômage à l'ONEM).
Ce régime spécial de chômage temporaire pour raisons économiques pour les entreprises grandes consommatrices d'énergie (ci-après dénommé chômage temporaire « énergie » est toutefois plus souple que les régimes existants de chômage temporaire pour raisons économiques (le régime légal et le régime transitoire) et s'applique tant aux ouvriers qu'aux employés du secteur privé, du secteur public (à l’exception des fonctionnaires statutaires) et du secteur non marchand.
Le chômage temporaire énergie est introduit du 1er octobre 2022 au 31 décembre 2022 inclus.
L'objectif de cette feuille info est d'expliquer ce régime spécial de chômage temporaire.
Pour pouvoir recourir au régime spécial de chômage temporaire énergie, vous devez répondre à la définition d'une entreprise grande consommatrice d'énergie.
Cela signifie que vous devez pouvoir démontrer que :
ou
Si vous souhaitez recourir au régime spécial de chômage temporaire énergie (pour vos ouvriers ou vos employés), vous devez au préalable (*) introduire un formulaire C106A-ÉNERGIE auprès du bureau du chômage de l'ONEM du lieu où votre entreprise (siège social) est établie.
(*) Vous devez faire parvenir le formulaire C106A-ÉNERGIE à l'ONEM par lettre recommandée ou par voie électronique au moins cinq jours avant d'envoyer à l'ONEM la première communication du chômage économique prévu (voir point 3.3). En pratique, l’ONEM traitera ces formulaires en priorité et appliquera le délai de cinq jours avec souplesse. Cela signifie que, dès que vous aurez réceptionné l'accusé de réception du dépôt du formulaire C106A-ENERGIE de l’ONEM, vous pouvez déjà envoyer la notification du chômage économique envisagé à l'ONEM.
!!! Il est important que vous introduisiez ce formulaire auprès de l'ONEM. Si vous ne l'avez pas fait, vous ne pouvez pas utiliser le régime spécial de chômage temporaire énergie.
Par le biais du formulaire C106A-ÉNERGIE, vous déclarez sur l'honneur à l'ONEM que vous répondez à la définition d'une entreprise grande consommatrice d'énergie. Vous ne devez pas joindre de documents au formulaire. Vous devez toutefois tenir ces pièces à la disposition de l'ONEM, qui pourra vous les demander et les contrôler.
Si vous avez déclaré sur l'honneur que vous répondez à la définition d’une entreprise grande consommatrice d’énergie, l'ONEM vous enregistre comme entreprise grande consommatrice d'énergie et le régime spécial de chômage temporaire énergie s'appliquera aux travailleurs de votre entreprise pour les communications du chômage économique prévu que vous envoyez ensuite à l’ONEM.
Remarque : Si vous ne répondez pas à la définition d’une entreprise grande consommatrice d’énergie ou que vous n'introduisez pas de formulaire C106A-ÉNERGIE auprès de l'ONEM, c'est le régime général de chômage temporaire pour raisons économiques pour ouvriers et employés qui s'applique ou le régime transitoire de chômage temporaire en vigueur du 01.07.2022 au 31.12.2022 inclus (et qui prévoit également un certain nombre d'assouplissements, notamment la possibilité d'instaurer un régime de suspension complète pour ouvriers pendant douze semaines, suivies de trois semaines de reprise du travail).
Pour plus d'explications, consultez les feuilles info :
Si le régime de chômage temporaire énergie vous est applicable, vous avez la possibilité, en fonction du manque de travail, d'instaurer un régime de suspension complète ou un régime de travail à temps réduit.
Remarque : L’instauration d’un régime de travail à temps réduit, avec au moins trois jours de travail par semaine ou au moins une semaine de travail par deux semaines (régime de « petite suspension »), n’est pas prévu dans ce régime de chômage temporaire.
Vous pouvez :
Lorsque vous atteignez ce délai de quatre semaines ou de trois mois, vous pouvez immédiatement, sans interruption, instaurer un nouveau régime de suspension complète ou de travail à temps réduit, sans d'abord devoir instaurer une semaine de travail obligatoire.
Ce régime est d'application du 01.10.2022 au 31.12.2022 inclus. Cela signifie que, durant cette période, vous pouvez instaurer des régimes successifs de suspension complète sans semaine de travail obligatoire.
Étant donné que le régime de chômage temporaire énergie est un régime spécial de chômage temporaire pour raisons économiques, vous devez également accomplir les formalités suivantes à l'égard des travailleurs, de l'ONEM et du conseil d'entreprise (voir point 3.2).
> Notification aux travailleurs du chômage économique prévu
Vous devez informer les travailleurs du chômage économique prévu au moins trois jours à l'avance (jour de la notification non compris).
Vous effectuez cette notification par affichage à un endroit apparent dans l'entreprise ou individuellement à chaque travailleur mis en chômage. La notification doit contenir les mentions suivantes :
> Communication du chômage économique prévu au conseil d'entreprise (ou au délégué syndical)
Le même jour que celui de la notification aux travailleurs du chômage économique prévu, vous devez communiquer au conseil d'entreprise (ou au délégué syndical) les raisons économiques justifiant la suspension complète ou le régime de travail à temps réduit.
> Communication à l'ONEM du chômage économique prévu
Vous devez envoyer à l'ONEM au moins trois jours à l'avance une communication électronique (via le web ou via batch) du chômage économique prévu.
La communication à l'ONEM doit contenir les mêmes mentions que la notification aux travailleurs, à l’exception des dates auxquelles les travailleurs seront en chômage temporaire (seul le régime de suspension prévu doit être mentionné). La communication doit également mentionner les causes économiques qui justifient la suspension complète ou le régime de travail à temps réduit.
Lors de l'envoi à l'ONEM de la communication du chômage économique prévu, vous devez tenir compte des éléments suivants :
Dans la communication du chômage temporaire pour les employés, mentionnez « SUSPENSION EMPLOYÉS » comme motif du chômage économique.
> Communication mensuelle à l’ONEM du premier jour effectif de chômage pour raisons économiques
Chaque mois, vous devez communiquer à l'ONEM par voie électronique (via le site portail de la sécurité sociale ou via batch) le premier jour effectif de chômage pour chaque travailleur que vous mettez en chômage temporaire.
La communication doit être envoyée :
Remarques :
La communication mensuelle du premier jour effectif de chômage à l’ONEM doit comporter les mentions suivantes :
> Déclaration électronique mensuelle DRS scénario 5
À la fin du mois, pour chaque travailleur que vous mettez en chômage temporaire, vous devez effectuer une déclaration électronique DRS scénario 5 dans laquelle vous mentionnez le nombre d'heures qu'un travailleur a été mis en chômage temporaire (code 5.1 pour un ouvrier, code 5.11 pour un employé).
Vous devez effectuer cette déclaration DRS via batch ou via le site portail de la sécurité sociale (www.socialsecurity.be) > Entreprise > Services en ligne > DRS- déclarations de risques sociaux> Scénario 5 « Déclaration mensuelle d’heures de chômage temporaire ou de suspension employés »).
!!! Jusqu’au 31.12.2022, cette déclaration DRS scénario 5 remplace aussi la DRS scénario 2 si le travailleur doit introduire une demande d’allocations.
> Carte de contrôle mensuelle C3.2A ?
!!! Jusqu’au 31.12.2022, vous ne devez pas remettre de carte de contrôle mensuelle C3.2A à vos travailleurs. Étant donné qu'aucun formulaire de contrôle ne doit être délivré, vous ne devez pas non plus les inscrire dans le livre de validation.
À partir du 01.07.2022, chaque travailleur mis en chômage temporaire a immédiatement droit à des allocations de chômage temporaire. Cela signifie que le travailleur ne doit pas d’abord apporter la preuve d’un certain nombre de jours de travail en tant que salarié (stage) durant une période déterminée (période de référence) pour être admis au bénéfice des allocations.
Pour pouvoir effectivement percevoir les allocations, le travailleur doit également satisfaire aux conditions d’indemnisation. Cela signifie notamment que, pour les jours pour lesquels il sollicite des allocations, le travailleur doit être apte au travail, être privé de rémunération, ne bénéficier d'aucun revenu de remplacement...
Un certain nombre de régimes dérogatoires sont encore d'application jusqu'au 31.12.2022.
Pour de plus amples informations, consultez la feuille info T3 « Chômage temporaire en raison de la pandémie du coronavirus ou de la guerre en Ukraine – régime transitoire à partir du 01.07.2022 ».
En cas de chômage temporaire, le travailleur perçoit un montant égal à 65 % de la rémunération moyenne plafonnée (plafonnée à 3 075,04 euros par mois).
Du 01.10.2022 au 31.12.2022, les travailleurs occupés dans une entreprise grande consommatrice d'énergie et mis en chômage temporaire pour raisons économiques en vertu de ce régime spécial de chômage temporaire perçoivent un montant équivalent à 70 %de la rémunération moyenne plafonnée.
Un précompte professionnel de 26,75 % est retenu sur les allocations de chômage temporaire.
L'employeur doit payer, en plus de l'allocation de chômage, un supplément de minimum 6,22 euros par jour (montant indexé) pour chaque jour où il met le travailleur en chômage temporaire en vertu de ce régime spécial de chômage temporaire. Ce supplément ne peut en aucun cas être inférieure au montant du complément octroyé dans le cadres des régimes classiques. Un Fonds de sécurité d'existence peut effectuer le paiement de ce supplément en tout ou en partie.
Tant le travailleur que l'employeur peuvent mettre un terme au contrat de travail durant la suspension de son exécution qui résulte de l'application du régime de chômage temporaire énergie.